Auteur/autrice : Bérengère Moricheau-Airaud

  • Francofonia, n° 85 : « Les œuvres de jeunesse: enjeux stylistiques, sociopoétiques éditoriaux d’une « catégorie » problématique »

    Francofonia, n° 85, Automne 2023

    sous la direction d’Ilaria Vidotto

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    Sommaire

    Valeria Sperti, En souvenir de Jacques Chevrier

    Clémence Aznavour, Les Œuvres de jeunesse de Marivaux: heurs et malheurs d’une catégorisation diachronique

    Hélène De Jacquelot, Jean-Jacques Labia, Stendhal : Journaux et écritures de jeunesse (1801-1814)

    Luciano Pellegrini, « Avant ma naissance ». Le style précoce de Victor Hugo (1814-1823)

    Nicoletta Agresta, Zola avant « Zola » : les oeuvres de jeunesse du maître du naturalisme, un chantier méconnu

    Emmanuelle Calvisi, Le style à travers les âges : les journaux intimes de jeunes écrivains au tournant du XXe siècle

    Serena Codena, Écriture de jeunesse chez Yourcenar : le jardin des chimères et l’influence de D’Annunzio

    Teresa Lussone, Irène Némirovsky, une « jeune débutante au rang des maîtres »

    Gilles Philippe, Tuer le pair. Autour d’Une défaite de Jean-Paul Sartre

    Lucas Kervegan, « Je peux ne pas renier mes textes de quand j’avais vingt ans » : Francis Ponge par-delà jeunesse et maturité

    Christelle Reggiani, Qu’est-ce qu’une oeuvre de jeunesse ? Le cas de Perec

    Comptes rendus/Recensioni

    J. Huppe, La littérature embarquée (S. Tincani)

    M. Brix, Du classicisme au réalisme. Une histoire de la littérature française (XVIIe-XXIe siècles) ;G. Larroux, Le Récit réaliste et ses lieux (M. C. Gnocchi)

    D. Vago, Le Tissage du vivant. Écrire l’empathie avec la nature (Pergaud, Colette, Genevoix, Giono) (V. Tettamanti)

    N. Bourguinat, L’avenir est gros ! Temps, espace et destinée dans L’Éducation sentimentale (F. Zanelli Quarantini)

    Notes de lecture/Schede

    Résumés

    Clémence Aznavour, Les œuvres de jeunesse de Marivaux: heurs et malheurs d’une catégorisation diachronique

    Ce que l’on nomme « oeuvres de jeunesse » de Marivaux désigne six textes écrits par Marivaux avant 1717 et édités pour la première fois par Frédéric Deloffre en 1972 dans la collection « Bibliothèque de la Pléiade » de la maison Gallimard : Les Aventures de *** ou Les Effets surprenants de la sympathie, La Voiture embourbée, Pharsamon ou les Nouvelles folies romanesques, Le Bilboquet, Le Télémaque travesti, L’Homère travesti. Si ce volume a permis de donner accès à des oeuvres jusque-là peu ou pas connues, la catégorisation de ces textes comme « oeuvres de jeunesse » a imposé des biais de lecture que nous interrogeons afin de proposer une relecture en synchronie de ces oeuvres.

    Hélène De Jacquelot, Jean-Jacques Labia, Stendhal: journaux et écritures de jeunesse (1801-1814)

    D’après notre expérience en cours d’éditeurs des Journaux et Papiers de Stendhal, nous nous interrogeons sur la pertinence de la notion d’«oeuvre de jeunesse», au singulier ou au pluriel, d’un auteur qui commence assez tôt à noircir du papier. Le premier cahier de son journal date de 1801. Il n’a que 18 ans. Il entre pourtant assez tard en littérature. C’est seulement après la campagne de Russie, qu’il projette en 1814 la publication de ses deux premiers ouvrages, les Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase (1815), et l’Histoire de la peinture en Italie (1817). Nous inventorions ce qui pourrait tenir lieu d’ « écrits de jeunesse » dans cet intervalle de temps : Journaux, Pensées, ébauches de pièces de théâtre, études de caractères, projet d’un essai intitulé Filosofia Nova. Sans se montrer particulièrement précoce, notre auteur énonce cependant très tôt sa vocation et son ambition d’écrivain. Il dresse des listes d’oeuvres futures, tout en ne cessant d’emmagasiner de multiples expériences de lecture et de pensée. Il s’exerce obstinément à l’écriture. Mais c’est seulement quand il imprime enfin son nom de plume en tête de Rome, Naples et Florence, en 1817 qu’il s’inaugure comme Stendhal.

    Luciano Pellegrini, «Avant ma naissance» le style précoce de Victor Hugo (1814-1823)

    Cet article prend pour corpus la toute première production poétique (1814-1823) de Victor Hugo afin de proposer des catégories utiles à une théorie de l’oeuvre de jeunesse et du « style précoce ». Sa production juvénile est paradigmatique à divers titres : elle s’inscrit dans une période historique d’ « entre-deux » par excellence ; elle se situe à l’origine de l’une des carrières d’écrivain les plus longues et prolifiques ; elle a fait l’objet de lectures contrastées au fil du temps. Je distingue cinq aspects de cette production de jeunesse, cinq « ambiguïtés » qui me semblent caractéristiques des oeuvres de jeunesse. Ces cinq ambiguïtés concernent le positionnement de ces oeuvres dans l’Œuvre, tel que leur statut même semble indissociable d’une lecture téléologique, et les niveaux suivants : thématique, l’oeuvre paraissant tiraillée entre l’autobiographie et l’effort de dépasser un manque de matière ; stylistique, le poète affichant ses compétences artisanales, soit par une sorte d’hypercorrection classique, soit par une recherche cultivée de formes nouvelles ; socio-poétique, l’intention du poète de compenser son jeune âge par le travail et l’artifice l’amenant à brouiller les liens entre Génie et spontanéité ; chronologique, car l’histoire de la réception montre que la perception de la jeunesse et/ou de la maturité d’un écrit ne dépend pas nécessairement de l’âge de son auteur.

    Nicoletta Agresta, Zola avant «Zola»: Les œuvres de Jeunesse du maître du naturalisme, un chantier presque méconnu

    La critique s’est bien intéressée aux dernières oeuvres d’un Zola vieillissant, accablé par le drame de l’Affaire Dreyfus et par les conséquences de son engagement sur sa production littéraire et son image. Par contre, un certain silence critique accompagne la toute première période littéraire zolienne. Et pourtant, avant de devenir l’auteur des Rougon-Macquart, mais aussi avant d’être l’auteur de romans scandaleux, comme Thérèse Raquin ou Madeleine Férat, Émile Zola a été un poète timide et un conteur fantaisiste. La période allant des premiers débuts littéraires (1859) à la publication de son premier livre, un recueil de contes (1865), représente un moment capital dans la constitution de l’auctorialité zolienne et dans le positionnement de l’écrivain dans le champ littéraire et médiatique de l’époque. Ce travail, qui reparcourt les années qui accompagnent le jeune Zola dès les toutes premières ébauches inachevées jusqu’à son premier succès public, montre l’importance de ces oeuvres de jeunesse négligées et a le but d’examiner les stratégies que Zola met en oeuvre pour se placer dans le champ de son époque et pour donner une première image de soi.

    Emmanuelle Calvisi, Le style à travers les âges: les journaux intimes de jeunes écrivains au tournant du XXe siècle

    Nombreux sont les auteurs qui tiennent un journal intime pendant leur jeunesse : André Gide, Anaïs Nin, Guillaume Apollinaire, Renée Vivien, Simone de Beauvoir sont du nombre au tournant du xxe siècle. Le journal est souvent considéré comme un genre juvénile, sinon puéril. Ce serait même « la forme la plus enfantine qu’on puisse imaginer », à en croire Maurice Barrès. Nous commencerons par interroger cette affinité pour déterminer s’il s’agit d’un poncif, si les conventions propres au journal conviennent particulièrement aux plus jeunes, ou encore si cette prédilection est le résultat d’une histoire sociale des formes concédées à l’enfant, à qui les grands genres sont interdits. Nous proposerons ensuite une étude du style des jeunes diaristes à travers les âges, en tâchant de déceler leurs spécificités, lesquelles relèvent bien souvent d’une prise de position vis-à-vis de la tradition et de ses modèles. Ce sera l’occasion d’aborder la notion de « style juvénile », modelée sur le « style tardif » défini par Adorno et Saïd. Nous soulèverons enfin la question du statut de ces journaux privés, souvent détruits, reniés ou remaniés par les écrivains adultes : peuvent-ils être considérés comme des juvenilia s’ils restent inédits du vivant des auteurs ? Comment les néophytes consacrent-ils leurs carnets comme des « oeuvres » de jeunesse ?

    Serena Codena, Écriture de jeunesse chez Yourcenar: le jardin des chimères et l’influence de D’Annunzio

    Cet article se propose d’analyser l’influence de D’Annunzio sur une oeuvre juvénile de Yourcenar, Le Jardin des Chimères, poème dramatique qui reprend le mythe d’Icare. L’ouvrage a été mis au pilon par l’auteure et oublié, signe d’un préjugé à l’égard de ses prémices. La rhétorique est trop voyante et les grands modèles du passé sont imités jusqu’au plagiat. Parmi ceux-ci, nous reconnaissons D’Annunzio. Cette intransigeance à l’égard de ses juvenilia empêche de mettre en valeur les nombreuses qualités de cette oeuvre et nous cache l’influence que la poésie d’annunzienne semble avoir exercée sur la jeune Marguerite au niveau thématique aussi bien que stylistique. Les emprunts d’annunziens nous semblent alors fondamentaux dans ce laboratoire d’expérimentation qui est l’oeuvre de jeunesse et dans lequel Yourcenar a commencé à poser les bases pour construire son identité littéraire.

    Teresa Manuela Lussone, Irène Némirovsky une «jeune débutante au rang des maîtres»

    La réception d’Irène Némirovsky est exceptionnelle, car elle est passée par deux fois de l’anonymat à la célébrité : en 1929, la publication de David Golder chez Grasset lance cette jeune inconnue venant de l’est sous le feu des projecteurs ; en 2004, celle de Suite française chez Denoël fait redécouvrir au monde entier l’écrivaine oubliée après sa déportation à Auschwitz. À ces deux moments charnières de sa réception, son âge est perçu par la critique comme un aspect incontournable. L’article se propose d’en analyser les raisons, mises en regard de l’espace littéraire de ces deux époques.

    Gilles Philippe, Tuer le pair. Autour d’une défaite de Jean-Paul Sartre

    Les écrits de jeunesse revêtent un intérêt tout particulier dans le cas de Jean-Paul Sartre. La première raison en est simple : c’est que la question de savoir comment on devient écrivain a toujours été très présente dans l’oeuvre de ce dernier. La deuxième ne l’est guère moins : c’est que nous disposons non seulement d’un nombre important d’écrits de jeunesse de Sartre, mais aussi d’un ensemble considérable d’informations sur leur gestation. Parmi ces premiers travaux, les textes rédigés en 1927 permettent d’observer un évident chevauchement entre formation universitaire (et non plus simplement scolaire) et apprentissage proprement littéraire, mais aussi de voir comment se pose, pour un écrivain de vingt-deux ans, l’inévitable question des modèles.

    Lucas Kervegan, «Je peux ne pas renier mes textes de quand j’avais vingt ans»: Francis Ponge par-delà jeunesse et maturité

    L’intérêt du cas Ponge dans une réflexion autour de la notion d’oeuvre de jeunesse tient moins à ses juvenilia à proprement parler qu’à la façon dont il pense leur valeur et leur place dans son parcours d’écrivain. Son métadiscours témoigne d’un désir de dépasser, parfois au prix d’importantes distorsions, l’antagonisme entre jeunesse et maturité, et il a toujours voulu demeurer fidèle à certaines de ses premières intuitions. Le temps de l’écriture et celui de la publication sont, chez lui, souvent éloignés, ce qui lui permet de modeler certains de ses ouvrages de façon à tordre sa propre évolution littéraire : la forme de ses livres, qui joue avec la chronologie de ses textes, en fait un phénomène qui n’est pas seulement linéaire. Ce cas particulier permet finalement de penser la spécificité de la forme du recueil de poèmes lorsque l’on envisage de la notion d’oeuvre de jeunesse.

    Christelle Reggiani, Qu’est-ce qu’une œuvre de jeunesse? Le cas de Perec

    À partir d’un cas singulier, celui des écrits de jeunesse de Georges Perec, cet article voudrait éclairer la réflexion générale sur les oeuvres (littéraires) de jeunesse, dans la mesure où l’observation de la fabrique éditoriale de celles de Perec paraît rendre plus visible comme telle, à la manière d’une loupe, la construction que représente toujours, à des degrés et selon des modalités diverses, une oeuvre de jeunesse. De façon plus restreinte, la réflexion conduira aussi à une reconsidération stylistique, relevant elle-même d’une forme très particulière d’« anxiété de l’influence », de l’élaboration de la judéité littéraire de Georges Perec.

    Bibliographie des auteurs

    Ilaria Vidotto

    Ilaria Vidotto est première assistante diplômée en linguistique et stylistique françaises à l’Université de Lausanne. Sa thèse, portant sur l’étude stylistique de la comparaison chez Marcel Proust, a été publiée en 2020 chez Classiques Garnier (Proust et la comparaison vive). Ses publications se focalisent sur des auteurs de la littérature française des XIXe et XXe siècles, ainsi que sur des questions de rhétorique et de stylistique, dans une perspective historique. Ses recherches actuelle portent sur les oeuvres de jeunesse en tant que catégorie stylistique et socio-poétique. <ilaria.vidotto@unil.ch>

    Clémence Aznavour

    Docteure en littérature française, Clémence Aznavour est enseignante dans le secondaire et membre associé du CELLAM (Université Rennes 2). Ses travaux, guidés par une perspective transdisciplinaire mêlant littérature, sciences et arts, portent sur le corps au XVIIIe siècle, notamment sur les représentations du corps féminin vieillissant et de la peau. Elle a publié en 2021 Les Corps de Marivaux (Classiques Garnier). <clemence.aznavour@gmail.com>

    Hélène De Jacquelot

    Hélène De Jacquelot a enseigné la littérature française à l’Université de Pise, et consacré à Stendhal une grande partie de son activité de recherche à partir de sa thèse de doctorat (Stendhal : marginalia e scrittura, Edizioni di Storia e Letteratura, 1991) : édition critique des Idées italiennes sur quelques tableaux célèbres (avec Sandra Teroni, Beaux-Arts de Paris éditions, 2013) ; édition en ligne (<http://manuscrits-de-stendhal.org/>) et édition papier des Journaux et papiers (t. 1 avec Cécile Meynard et Marie-Rose Corredor, ELLUG, 2013 ; t. 2 avec Cécile Meynard et Jean-Jacques Labia, UGA, en préparation) ; avec Béatrice Didier et Marie-Rose Corredor, Lectures et lecteurs de Stendhal (Champion, 2019). Elle collabore à l’édition critique des Écrits sur l’art de l’Empire à la Restauration, éd. Christopher W. Thompson (Classiques Garnier, en préparation), et fait partie de la rédaction de la Revue italienne d’études françaises (<https://journals.openedition.org/rief/>). <h.dejacquelot@tiscali.it>

    Jean-Jacques Labia

    Jean-Jacques Labia a enseigné la littérature comparée aux universités de Dijon et de Paris Nanterre. Il a édité dans la collection GF-Flammarion Armance (1994, 2018) et Le Rose et le Vert (1998). Ce second volume, réunissant ce qui appartient dans le domaine de la fiction à la matière allemande de Stendhal, y compris l’inédit Tamira Wanghen et divers documents appartenant au dossier génétique de Rose et Vert, imposait un recours à des sources incomplètement éditées. D’où une orientation des recherches vers le vaste corpus des manuscrits stendhaliens, et diverses publications d’inédits comme les notes autographes de l’exemplaire interfolié Filippi de Rome, Naples et Florence (L’Année stendhalienne, 2003). Membre du groupe .«Manuscrits de Stendhal» à l’Université Grenoble Alpes, il collabore à l’édition en cours des Journaux et Papiers, actuellement comme co-éditeur du volume 2 (1804-1806) avec Cécile Meynard et Hélène de Jacquelot. Il s’occupe activement de la Société des Amis de Stendhal, et est membre du comité de rédaction de la Revue Stendhal. <jj.labia@gmail.com>

    Luciano Pellegrini

    Luciano Pellegrini a étudié à Pise et il enseigne à l’Université de L’Aquila. Ses recherches portent sur la littérature française du second XVIIIe au début du XXe siècle (Marmontel, A. Chénier, Chateaubriand, Millevoye, Lamartine, Flaubert, Proust) et sur l’histoire de la langue française et comparée du XIXe siècle. Il a consacré la plus grande partie de ses travaux à la poésie de Victor Hugo. Traducteur, il s’intéresse aussi à la théorie de la traduction. Il s’occupe également d’histoire de la critique littéraire : il travaille actuellement sur les « entretiens » critiques de Lamartine et il a édité divers ouvrages posthumes de Francesco Orlando (1934-2010). <luciano.pellegrini@univaq.it>

    Nicoletta Agresta

    Nicoletta Agresta a obtenu en 2021 un Doctorat de Recherche en « Studi Letterari, Linguistici e Storici » à l’Université de Salerne, en cotutelle avec l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3. Sa thèse, « Contes et nouvelles d’Émile Zola : une lecture sociocritique », a été dirigée par Mme Agnese Silvestri (Università di Salerno) et Mme Éléonore Reverzy (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3). Elle fait partie du comité de rédaction de la Revue italienne d’études françaises (RIEF). Actuellement, elle est RTDA auprès de l’Université de Foggia, où elle est chargée de cours de Langue et Traduction française. Elle a publié des articles sur la production d’Émile Zola. Ses recherches portent principalement sur le Naturalisme et Zola, sur la sociologie de la littérature et sur les études journalistiques. <agrestanicoletta@gmail.com>

    Emanuelle Calvisi

    Professeure agrégée et ancienne normalienne, Emmanuelle Calvisi est doctorante contractuelle à Sorbonne Université sous la direction de Françoise Simonet-Tenant. Elle prépare une thèse de langue et littérature française sur les journaux intimes que les écrivains des XIXe et XXe siècles tenaient pendant leur jeunesse, dont elle a tiré plusieurs articles. Ses travaux portent essentiellement sur le journal comme outil d’autoformation permettant aux futurs auteurs de se constituer une culture de lettrés, de forger leur style, et d’inventer la posture d’auteur qu’ils adopteront après leur entrée sur la scène littéraire. Elle enseigne en parallèle la linguistique en tant qu’ATER à l’Université du Mans. <emmanuelle.calvisi@gmail.com>

    Serena Codena

    Serena Codena a obtenu un doctorat en Littérature française à l’Université de Pavie en 2019. Ses études se focalisent sur la production de Marguerite Yourcenar, notamment son théâtre et le traitement du mythe grec. Elle vient de publier chez l’Harmattan une monographie tirée de sa thèse doctorale, intitulée Le Minotaure de Yourcenar. Histoire d’une pièce. Actuellement, elle recouvre une position de post-doc à l’Université de Pavie sur un projet de recherche qui analyse la présence de l’antiquité méditerranéenne dans l’oeuvre de Yourcenar. Elle fait partie du comité éditorial de la revue Il Confronto letterario. <serena.codena@unipv.it>

    Teresa Manuela Lussone

    Teresa Manuela Lussone est enseignante-chercheuse à l’Université de Bari Aldo Moro (Italie). Spécialiste des oeuvres posthumes d’Irène Némirovsky, elle a notamment assuré, avec Olivier Philipponnat, la nouvelle édition de Suite française (Denoël, 2020) et des Feux de l’automne (Albin Michel, 2014). Avec Laura Frausin Guarino elle a traduit Tempête en juin, première partie de Suite française, pour Adelphi (2022). Elle a consacré plusieurs articles à l’écriture de soi chez Sartre et prépare actuellement l’édition de deux oeuvres de Sophie Cottin aux Classiques Garnier. <teresa.lussone@uniba.it>

    Gilles Philippe

    Gilles Philippe est professeur de linguistique française à l’université de Lausanne. Il a consacré plusieurs ouvrages à l’histoire des imaginaires langagiers et des pratiques stylistiques aux XIXe et XXe siècles. Son dernier livre a paru en 2024 : Une certaine gêne à l’égard du style (Bruxelles, Les Impressions nouvelles). Il collabore régulièrement à la Bibliothèque de la Pléiade des éditions Gallimard, collection dans laquelle il a récemment fait paraître, avec Emmanuelle Lambert, un volume qui rassemble les Romans et poèmes de Jean Genet. <gilles.philippe@unil.ch>

    Lucas Kervegan

    Agrégé de lettre modernes, Lucas Kervegan est doctorant contractuel à Sorbonne Université (école doctorale III – CELLF 19-21). Il prépare sous la direction de Michel Jarrety une thèse sur la présence de la notion de classicisme, et, plus largement, de la littérature du XVIIe siècle dans l’oeuvre de Francis Ponge (« Imprégnation, appropriation, reconversion. Le classicisme de Francis Ponge »). Ses travaux portent notamment sur la mémoire des textes du passé et sur l’influence de l’histoire littéraire sur la création littéraire. Il s’intéresse aussi à la formation scolaire et universitaire des écrivains sous la Troisième République. <lucaskervegan@hotmail.fr>

    Christelle Reggiani

    Christelle Reggiani est professeure de stylistique française à la faculté des lettres de Sorbonne Université. Elle a notamment publié : Rhétoriques de la contrainte. Georges Perec, l’Oulipo, Saint-Pierre-du-Mont, Éditions InterUniversitaires, 1999 (rééd. Eurédit, 2013) ; Éloquence du roman. Rhétorique, littérature et politique aux XIXe et XXe siècles, Genève, Droz, 2008 ; L’Éternel et l’Éphémère. Temporalités dans l’oeuvre de Georges Perec, Amsterdam-New York, Rodopi, 2010 ; Poétiques oulipiennes : la contrainte, le style, l’histoire, Genève, Droz, 2014 ; Perec et le cinéma, Paris, Nouvelles Éditions Place, 2021. Elle a également dirigé l’édition des OEuvres de Georges Perec dans la « Bibliothèque de la Pléiade » des éditions Gallimard (2017).<christelle.reggiani@gmail.com>

  • Exercices de rhétorique, n° 22 | 2024 : « Sur les déclamations »

    Exercices de rhétorique, n°22

    Sous la direction de Blandine Perona

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    Version ePub

    Présentation

    La revue Exercices de Rhétorique reprend à son compte la conviction des anciens rhétoriciens. La seule lecture des traités ne saurait suffire ; l’analyse des discours en est un complément indispensable et permet, en mettant les outils rhétoriques à l’épreuve, de les repenser.
    La revue accueille tous travaux qui éclairent la pratique même de la rhétorique, en s’appliquant à l’analyse des discours complets, et plus généralement des textes, antiques ou modernes, historiques ou fictifs. Elle a vocation à intégrer et à susciter toutes les pratiques d’analyse, de tous les territoires de la rhétorique.

    La déclamation au début de l’époque moderne : une institution oratoire

    DOCUMENTS. Cinq déclamations

  • Argumentation et analyse du discours, n° 32 : « La rhétorique en-dehors des sentiers battus »

    Sommaire

    Ruth Amossy Introduction : La rhétorique en-dehors des sentiers battus
    Introduction: Challenging Rhetorical Traditions [Texte intégral | traduction | en]

    Sonja K. Foss et Helene A. Shugart Sonja K. Foss: Invitational Rhetoric as a Feminist Challenge to the Rhetorical Tradition [Texte intégral] Interview conducted by Helene A. Shugart Sonja K. Foss : La rhétorique invitationnelle comme défi féministe à la tradition rhétorique [Texte intégral | traduction | fr] Entretien mené par Helene A. Shugart

    Michael A. Gilbert et Linda Carozza Michael A. Gilbert: Not arguing logically is not illogical: Other ways of communicating arguments [Texte intégral] An interview conducted by Linda Carozza Michael A. Gilbert : Ne pas argumenter logiquement n’est pas illogique : il y a d’autres façons de communiquer des arguments [Texte intégral | traduction | fr] Entretien mené par Linda Carozza

    Emmanuelle Danblon et Roselyne Koren Emmanuelle Danblon : Les exercices de rhétorique ou l’art de retrouver « le goût du vrai » [Texte intégral] Entretien mené par Roselyne Koren Emmanuelle Danblon: Rhetorical exercises, or the art of rediscovering “the taste for truth” [Texte intégral | traduction | en] Interview conducted by Roselyne Koren

    Christopher Tindale et Ruth Amossy Christopher Tindale: Exploring the Cultural Foundations of Rhetoric and Reason [Texte intégral] An interview conducted by Ruth Amossy Christopher Tindale : Explorer les fondements culturels de la rhétorique et de la raison [Texte intégral | traduction | fr] Entretien mené par Ruth Amossy

    Marc Angenot, Marianne Doury et Théophile Robineau Marc Angenot : La rhétorique à l’épreuve de l’histoire des idées [Texte intégral] Entretien mené par Marianne Doury et Théophile Robineau Marc Angenot: Rhetoric put to the test by the History of Ideas [Texte intégral | traduction | en] Interview conducted by Marianne Doury and Théophile Robineau

    Steve Oswald et Thierry Herman Steve Oswald : Pragmatique et rhétorique [Texte intégral] Entretien mené par Thierry Herman Steve Oswald: Pragmatics and rhetoric [Texte intégral | traduction | en] An interview conducted by Thierry Herman

    Stuart A. Selber et Jim Ridolfo Stuart A. Selber: What is Digital Rhetoric? [Texte intégral] Interview conducted by Jim Ridolfo Stuart A. Selber : Qu’est-ce que la rhétorique numérique ? [Texte intégral | traduction | fr] Entretien mené par Jim Ridolfo

    VARIA

    Sara Mejdoubi L’imaginaire socio-discursif de « la femme africaine » dans le discours des dirigeants politiques français [Texte intégral] The socio-discursive imaginary of « the African woman » in the discourse of French political leaders

    Réflexions critiques

    Noémie Genty Étude de la conflictualité : les apports des Prolégomènes à une sémantique des conflits sociaux d’Alfredo Lescano [Texte intégral] Studying conflictuality: The contribution of Alfredo Lescano’s Prolegomena to a semantics of social conflict

    Comptes rendus

    Marc Bonhomme Jaubert, Anna. 2023. La stylisation du discours (Paris : Classiques Garnier, coll. Investigations stylistiques) [Texte intégral]

  • Présence Francophone, n° 100 : « Langages et imaginaires d’Ousmane Sembène »

    Présence Francophone, N°100
    Revue internationale de langue et de littérature

    Sous la direction de Mbaye Diouf & Edoardo Cagnan

    Lien vers les numéros

    Présence Francophone est publiée deux fois l’an. La revue reste fidèle à son objectif originel: l’étude comparée des littératures de langue française hors de France. les analyses textuelles y gardent une place importante. Elle aborde aussi les aspects sociologique et institutionnel des littératures. La revue se propose d’étudier le problème de l’autonomie des littératures francophones. Elle privilégie les études d’ensemble plutôt qu’une approche centrée sur une seule œuvre ou un seul auteur.
    L’usage de la langue française dans le monde retient l’attention de la revue. Il s’agit de décrire son expansion, sa diversification et sa normalisation. Les analyses portent sur les enjeux, les conflits, les rapports de force entre le français et les langues concurrentes. La revue présente aussi des descriptions de l’état réel du français dans ses variétés.

  • Pratiques, n° 199-200 : « Discours animaux, discours sur les animaux »

    Pratiques, n° 199-200

    Sous la direction de Sophie Milcent-Lawson

    Lien vers le numéro
    version ePub

    Présentation

    Ce numéro pluridisciplinaire (linguistique, littérature, didactique) entend mettre à l’honneur des corpus émergents appelés à entrer dans le périmètre des textes enseignés et analysés auprès des publics scolaire et universitaire, dans la dynamique du développement des humanités environnementales. Les études ici rassemblées éclairent les enjeux de productions textuelles et iconographiques qui tout à la fois mettent en scène des « discours » animaux et sont porteurs d’un discours sur les animaux, tout en apportant des outils d’analyse novateurs et en illustrant des méthodologies parfois elles-mêmes émergentes. Le dossier comporte vingt contributions. Quatre volets répartissent les articles selon leur dominante linguistique, littéraire et didactique, même si la majorité des travaux présentés croisent ces différentes perspectives.
    Le premier volet propose quatre études développant approches théoriques et propositions linguistiques inspirées de la sémiolinguistique, de l’énaction, de l’analyse énonciative de la notion de point de vue et de la sociostylistique. Le deuxième volet analyse quant à lui comment certains discours publicitaires, argumentatifs (issus d’essais comme de fictions) mais aussi iconographiques véhiculent des discours sur les animaux, notamment à travers les thématiques de la chasse et de la corrida ou encore de la souffrance animale, problématisée dans son rapport à l’art. Le troisième volet intitulé « déploiements littéraires et horizons stylistiques » présente un panorama des enjeux et modalités propres aux œuvres littéraires qui prêtent la parole à des animaux et leur imputent des discours, convoquant des corpus du XVIe siècle à l’époque contemporaine. S’y manifeste la très grande variété des formes poétiques et langagières que peuvent revêtir ces discours imaginaires, et s’y esquisse les contours d’une mutation de nos représentations de l’animal. Le quatrième et dernier volet du dossier offre pour finir des propositions didactiques de la maternelle à l’université, illustrant la richesse des corpus mettant en scène des animaux. Dans une perspective d’enseignement, les quatre études de cette section s’attachent aussi bien aux questionnements soulevés par la question animale qu’aux enjeux linguistiques et discursifs que la prise en considération du point de vue des vivants autres qu’humains permettent d’aborder dans les textes.
    Cette livraison est complétée par des comptes rendus critiques en lien avec la thématique animale. Elle se clôt par deux articles de varia hors dossier, dont l’un fait écho aux débats revenus dans l’actualité toute récente concernant la nécessité d’une réforme de l’orthographe.

    Sommaire

    Sophie Milcent-Lawson S’imaginer animal. Introduction au dossier « Discours animaux, discours sur les animaux » [Texte intégral]

    Approches théoriques et propositions linguistiques

    Analyse de discours et ouvertures trans-sémiotiques

    Déploiements littéraires et horizons stylistiques : représenter des « discours animaux » en littérature du XVIe siècle à l’époque contemporaine

    Propositions didactiques de la maternelle à l’université

    Notes de lecture et comptes rendus en lien avec le dossier

    Varia

  • Transpositio, n° 6 : « Les outils narratologiques pour l’enseignement du français : bilan et perspectives »

    Transpositio, n° 6

    Sous la direction de Raphaël Baroni, Luc Mahieu & Gaspard Turi

    19/12/2023

    Lien vers le numéro

    Présentation

    Ce sixième numéro de la revue Transpositio s’inscrit dans le prolongement d’un projet de recherche financé par le Fonds national suisse de la recherche scientifique intitulé « Pour une théorie du récit au service de l’enseignement » (FNS n° 197612, 2021-2025). Cette recherche part d’un constat, ou plus exactement d’une hypothèse qui devait être vérifiée : plus de cinquante ans après la parution du fameux Discours du récit de Gérard Genette, en dépit des critiques portant sur ses usages scolaires – critiques aussi bien adressées par certains narratologues de la première heure (le Todorov de La Littérature en péril)  que par de nombreux didacticiens de la littérature qui l’associent à une dérive techniciste –, la narratologie semble s’être maintenue dans l’enseignement du français, non seulement comme méthode d’analyse ou de rédaction des récits, mais également comme véritable objet d’enseignement, parfois soumis à une évaluation à la fin des cursus. Narrateur, focalisation, point de vue, intrigue ou analepse constituent, aujourd’hui comme hier, des savoirs sédimentés dans la culture scolaire, dont la maitrise s’acquière le plus souvent à travers l’analyse des textes littéraires dans la classe de français.

    Face à l’étonnante résilience de cet attirail terminologique et critique, l’équipe qui porte le projet DiNarr (pour « didactique et narratologie ») s’est donné pour mission de mieux comprendre le processus historique ayant conduit à la scolarisation de la théorie du récit et les raisons qui président au maintien actuel des outils narratologiques, notamment dans les classes de français des niveaux du secondaire I et II (élèves de 12 à 18 ans) de quatre pays francophones (Suisse romande, France, Belgique et Québec). Pour dresser ce bilan, plusieurs témoins privilégiés de la scolarisation de la narratologie nous ont offert leur regard rétrospectif et critique : Jean-Michel Adam, Jean-Paul Bronckart, Jean-Louis Dumortier, Claude Simard, André Petitjean, Yves Reuter et Françoise Revaz. On trouvera aussi dans ce dossier les premiers résultats d’une vaste enquête internationale menée par Luc Mahieu pour approcher les pratiques déclarées de plus de cinq cents enseignant·e·s de français, offrant une première cartographie chiffrée de la place actuelle de la narratologie dans les pratiques scolaires. 

    À côté des approches historiques et des constats didactiques se pose aussi la question de la possibilité d’une amélioration de la boite à outils narratologique dans la perspective de ses usages scolaires. Peut-on améliorer l’ergonomie des outils dont nous avons hérité en exploitant les nouvelles perspectives ouvertes par la narratologie contemporaine, aujourd’hui davantage soucieuse de ressaisir le récit comme un dispositif donnant naissance à une expérience narrative incarnée en s’appuyant sur les caractéristiques médiatiques de son support (parfois verbal, mais pas seulement) ? Est-il possible, par ailleurs, de repenser cet outillage en le situant au plus près des pratiques scolaires qui lui sont associées ? Comme l’affirmait Yves Reuter il y a déjà plus de vingt ans, les concepts narratologiques ont été trop peu discutés dans cette perspective : quels outils ? pour qui ? dans quel but ? à quel stade de la progression curriculaire ?

    Comme nous y invitent les articles réunis dans ce numéro, la résilience attestée de la narratologie dans la culture scolaire nous invite ainsi à prendre au sérieux cette boite à outils scolarisée de manière à accompagner son évolution en la sortant des ornières de la réflexion didactique. Le but de ce numéro consiste ainsi à renouer les liens entre narratologie, didactique et pratiques scolaires.

    Sommaire

    Introduction n°6: Pour une théorie du récit au service de l’enseignement, Gaspard Turin, Luc Mahieu, Raphaël Baroni, 19.12.2023

    Synthèse des entretiens avec quelques témoins de la scolarisation des théories du récit, Luc Mahieu, 19.12.2023

    L’aventure scolaire de la narratologie, Nathalie Denizot, 19.12.2023

    La narratologie en classe de français: premiers résultats d’une enquête internationale, Luc Mahieu, 19.12.2023

    Situation et perspectives de l’étude du récit dans les classes de français aujourd’hui, Jean-Louis Dufays, 19.12.2023

    Comment un théoricien du récit pourrait-il contribuer à améliorer l’outillage narratologique scolarisé?, Raphaël Baroni, 19.12.2023

    Du scepticisme à l’optimisme: penser les contenus d’enseignement, Bertrand Daunay, 19.12.2023

    Fragments herméneutiques et phénoménologiques pour une actualisation narratologique en didactique de la (trans)fiction, Jean-François Boutin, 19.12.2023

    La narratologie scolaire, objet de descriptions et de critiques, Bruno Védrines & Yann Vuillet, 19.12.2023

  • Les Discours adressés au(x) pouvoir(s)

    Classiques Garnier, POLEN – Pouvoirs, lettres, normes, n° 37

    Noëlline Castagnez, Laure Depretto, Julien Véronèse (dir.)

    418 pages

    Parution : 22/05/2024

    Lien sur le site de l’éditeur

    Résumé

    La réflexion interdisciplinaire sur les discours adressés aux pouvoirs interroge les pratiques sociales de la requête, de la pétition, de la célébration ou de la critique des autorités, montrant les normes, stratégies et contraintes de tels discours et le rôle joué par les porte-parole et intercesseurs.

    Table des matières

    Noëlline Castagnez, Laure Depretto etJulien Véronèse

    Introduction   7

    PREMIÈRE PARTIE S’ADRESSER AU PRINCE LOUER, BLÂMER, CONSEILLER

    Pierre-Alain Caltot

    « Patrivmque aperitvr vertice sidvs ».

    Mise en scène de la comète de César comme discours adressé
    au Prince dans la poésie latine augustéenne et néronienne   15

    Emilia Ndiaye

    À Memmius ou Lucilius, à Sisebut ou Richard.

    Quelques adresses d’auteurs de traités sur la nature
    à des hommes de pouvoir   35

    Rosa Benoit-Meggenis

    La parrèsia du moine dans l’empire byzantin (viiie-xiiie siècles)   55

    Karol Skrzypczak

    S’adresser au roi en son absence.

    La première Justification du duc de Bourgogne
    et la Proposition de l’abbé de Cerisy (1408)   71 416

    Bernard Ribémont

    Du prince défunt (Philippe le Bon)
    au prince successeur (Charles le Téméraire).

    L’adresse au pouvoir de Guillaume Fillastre,
    chancelier de l’Ordre de la Toison d’Or    91

    Mellie Basset

    Fénelon, conseiller politique du duc de Bourgogne.

    Étude de la correspondance adressée au prince
    durant la guerre de Succession d’Espagne   105

    DEUXIÈME PARTIE SUPPLIQUES, REQUÊTES, PÉTITIONS

    Laure Depretto

    Écrire en disgrâce.

    Bussy-Rabutin s’adresse au roi-lecteur   127

    Jeanne-Marie Jandeaux

    Le discours familial auprès du pouvoir royal
    et de ses représentants dans les dossiers d’enfermement
    pour correction au xviiie siècle   145

    Éric Derennes

    Des femmes interpellent les Chambres
    en faveur de la duchesse de Berry (1832-1833)   163

    Oriol Luján

    Moyens de domination ou d’émancipation ?

    Une analyse comparée des pétitions adressées
    au Parlement en France et en Espagne au xixe siècle   181

    David Bellamy

    Écrire à l’Élysée sous la présidence de René Coty (1954-1959)   197 417

    Grégoire Le Quang

    Toucher le cœur de l’État.

    Les lettres adressées au président de la République
    pendant l’enlèvement d’Aldo Moro (mars-mai 1978)   211

    Claire Hugonnier etGeneviève Bernard Barbeau

    « Votez contre », ou quand un mouvement contestataire
    s’adresse aux pouvoirs étatiques.

    Le cas du collectif Marchons Enfants !   231

    TROISIÈME PARTIE AU NOM DE… REPRÉSENTANTS ET INTERCESSEURS

    Quentin Verreycken

    As moost Cristen prynce whos clemens is to be noted.

    Tempérer la grâce du roi
    en Angleterre et en France (xiiie-xve siècles)   249

    Laurent Bourquin

    Se plaindre au gouverneur.

    Les requêtes présentées au duc de Nevers
    pendant les guerres de la Ligue (1589-1594)   267

    Antoine Ropion

    De la supplique au manifeste public.

    Les adresses au pouvoir des ouvriers en soie lyonnais
    (1744-1793)   283

    Pierre Allorant

    Discours adressés aux préfets.

    Cibles ou médiateurs, de Napoléon à la Libération ?
    (1800-1945)   301 418

    Erwan Pointeau-Lagadec

    Demander ou s’opposer au changement de statut légal
    du cannabis par voie de presse.

    De « L’appel du 18 joint » à « L’appel des 80 parlementaires
    Les Républicains » (1976-2021)   313

    Noëlline Castagnez et Laélia Véron

    Dix « emmurés vivants » de Clairvaux réclament
    à l’État français le rétablissement de la peine de mort.

    S’adresser au pouvoir quand on est détenu   333

    Nolwenn Duclos

    La question prioritaire de constitutionnalité   361

    Michel Offerlé

    Épilogue.

    Pourquoi et comment comprendre celles
    et ceux qui écrivent aux autorités   377

    Remerciements   397

    Index   399

    Résumés   407

  • Rhétorique de la requête (XVIe-XVIIe siècles)

    Classiques Garnier, Rencontres, n° 607

    Ellen Delvallée, Cécile Lignereux (dir.)

    283 pages

    31/01/2024

    Lien vers le site de l’éditeur

    Résumé

    L’ouvrage étudie comment les protocoles rhétoriques de la requête, définis et illustrés par les traités de rhétorique et les manuels d’art épistolaire, font l’objet de toutes sortes de variations (sélection, dosage, redistribution) dans les genres adressés des xvie et xviie siècles.

    Table des matières

    Table des matières

    Francis Goyet

    Préface   7

    Ellen Delvallée et Cécile Lignereux

    Introduction   19

    Première partie La requête dans le genre épistolaire

    Cécile Tardy

    Pratiques de la lettre de demande.

    Le florilège de François de Fenne
    (Secrétaire à la mode réformé, 1684)   41

    Adeline Desbois-Ientile

    Lemaire de Belges épistolier.

    L’art de la demande   59

    Agnès Cousson

    Demander, prier, conjurer.

    La petitio dans les lettres de Racine   77

    Laure Depretto

    « Au service de Sa Majesté ».

    Les lettres au roi de Bussy-Rabutin,
    entre demande de grâce et offre de service   95 282

    Deuxième partie La requête en poésie

    François Rouget

    Une espèce discursive de la rhétorique de la requête.

    La réclamation en vers au xvie siècle   115

    Pauline Dorio

    La requête dans les Epistres morales et familieres
    de Jean Bouchet   139

    Robert J. Hudson

    « De style trop mince ».

    L’humilité hyperbolique de la requête
    dans les épîtres lorraines de Clément Marot   157

    Pascale Mounier

    Les requêtes répétées dans les Cent rondeaulx / Et cinq avec.

    Enjeux de la reformulation en série discursive   177

    Véronique Adam

    Le discours de la requête dans l’anthologie poétique
    du premier xviie (1597-1627).

    Compilation hétérogène ou pratique unifiée ?   197 283

    Troisième partie La requête au théâtre

    Christine Noille

    Le traitement de la petitio dans l’intrigue dramatique   215

    Christiane Deloince-Louette

    Astyanax ou la paix.

    La requête tragique d’Ulysse à Andromaque
    dans La Troade de Garnier (1579)   235

    Lauriane Maisonneuve

    La petitio au théâtre.

    Un patron rhétorique
    pour les tragédies du xviie siècle ?   253

    Bibliographie des traités de rhétorique
    et manuels épistolographiques   271

    Index des auteurs de traités de rhétorique
    et de manuels d’art épistolaire   275

    Résumés   277

  • Comment faire pour dire vrai ? Perspectives pragmatiques

    UGA Éditions, Langues, gestes, paroles

    Sous la direction de Éric Grillo et Michel Dufour

    Date de publication : 29 Février 2024

    Lien vers OpenEdition

    Présentation

    Michel Foucault voyait dans la distinction du vrai et du faux un grand « principe de raréfaction » des discours, participant de leur contrôle et de leur assujettissement en instaurant le grand partage de la raison et de la folie. Mais jusqu’à récemment, pour principe d’exclusion qu’il fût, le vrai ne laissait pas, dans l’ordre de la raison, et sur ses territoires, de jouer encore un rôle fédérateur. Or, il semblerait qu’aujourd’hui, ce pouvoir fédérateur du vrai soit relégué au rang des illu­sions métaphysiques. Des fake news aux « faits alternatifs », des bidonnages médiatiques aux thèses complotistes, tout se donne pour « vrai », comme si le vrai n’était plus qu’une bannière que chacun brandit pour défendre « sa » vérité. D’où une défiance généralisée, envers les médias, les institutions démocratiques, la science même. Alors du vrai faut-il faire table rase ? Ou se résigner à n’y voir qu’une affaire de préférence ? Pas pour les auteurs réunis ici, philosophes, anthropologues, spécialistes des sciences de la communication, qui endossent la posture du théoricien ou celle de l’enquêteur de terrain. Pragmaticiens de formation ou d’obédience, ils s’efforcent, par l’analyse de situations ou d’objets divers et parfois inattendus, de mettre au jour les conditions et contraintes structurelles, conventionnelles, contextuelles, relationnelles, à l’œuvre dans la promotion d’un discours « vrai ».

    Sommaire

    Introduction

    Partie I. — Faire vrai : stratégies, procédures, usages

    Bruno Ambroise I.1. — Quand dire la vérité, c’est faire. Propos austiniens sur l’assertion comme acte de parole

    Marie-Noëlle Doutreix I.2. — Petites faussetés et grandes vérités : approcher le vrai en disant le faux ?

    Marie-France Chambat-Houillon I.3. — Que font les témoignages ordinaires à la sincérité du discours journalistique

    Partie II. — Le « dire vrai » comme faire ensemble

    Éric Grillo II.1. — Dire vrai, une activité conjointe ?

    Jean-Bernard Cheymol II.2. — Les ambiguïtés de l’éthique de la coopération pour dire vrai dans Dr House

    Pierre Diarra II.3. — Elle est très gravement malade… Suggérer sans vouloir cacher la vérité

    Partie III. — Aux frontières du dire vrai

    Dusa Dan III.1. — Sur l’impossibilité de dire le vrai

    Julien Labia III.2. — Du contournement pour dire vrai en temps d’actualité saturée. L’effet indirect, au jour de Louis Feuillade et Pierre Dac

    Michel Dufour III.3. — L’insulter est-ce lui dire ses quatre vérités ?

    Post-scriptum, en guise de conclusion

    Bibliographie générale

    Notices biographiques des contributeurs

  • L’éloquence révolutionnaire aux États-Unis et en France : circulations, représentations et réceptions (XVIIIe-XXe s.)

    Actes de la journée d’études du 17 mars 2023 à l’université Paris Nanterre
    sous la direction d’Augustin Habran et Hélène Parent.

    Lien vers le site serd.hypotheses.org

    Présentation

    La journée d’études qui a donné lieu à la présente publication s’est déroulée le 17 mars 2023 à l’université Paris Nanterre, dans le cadre du programme « Dire et montrer l’éloquence (1750-1850) » https://eloquences.hypotheses.org/. Elle était organisée par Augustin Habran (université d’Orléans / Rémélice, maître de conférences en civilisation américaine) et Hélène Parent (université de Lorraine / CREM, maître de conférences en langue et littérature française).

    Transdisciplinaire et transséculaire, cette journée a réuni des chercheuses et chercheurs en civilisation américaine, en littérature française et comparée, ainsi qu’en études cinématographiques. En l’organisant, nous nous donnions pour objectif de faire dialoguer deux aires géographiques et culturelles, la France et l’Amérique du Nord, autour de deux thématiques qui les réunissent à la fin du 18e siècle : la révolution et l’éloquence, ainsi que leurs représentations pendant mais également après les événements, au 19e et au 20e siècle, voire jusqu’à nos jours.

    Sommaire

    Augustin Habran et Hélène Parent : introduction

    Charles Vincent, « L’image révolutionnaire de la ‘Mère Patrie’ entre France, Angleterre et colonies américaines : enjeux d’une polémique (1770-1790) »

    Leslie Tassery, « De Lafayette au citoyen Genêt : citoyenneté et Révolution chez George Washington »

    Nathalie Caron, « L’éloquence du peuple selon Volney »

    Steven Sarson, « Harmonizing the ‘sentiments of the day’: the Declaration of Independence and the Forging of a Revolutionary Consensus »

    Michele Morselli, « ‘Diables de mots’ : de la rhétorique révolutionnaire au mythe napoléonien dans Bug-Jargal »

    Isabelle de Vendeuvre, « Éloquence naïve, éloquence suprême ? L’éloquence révolutionnaire entre France et États-Unis dans deux romans jamesiens : The Bostonians et The Princess Casamassima »

    François Huzar, « L’éloquence révolutionnaire à l’écran. Formes cinématographiques des discours des révolutions américaine et française »