Catégorie : Événements

  • VocUM 2024 : Langage et (dés)information

    Date limite pour soumettre une proposition :
    31 juillet 2024

    Avis d’acceptation des propositions :
    septembre 2024

    Colloque (en présentiel à l’Université de Montréal) : 14 et 15 novembre 2024

    https://vocum.ca

    Qu’est-ce que [Voc]UM ?

    VocUM, né d’une initiative d’étudiant·e·s de l’Université de Montréal, est l’unique colloque interdisciplinaire et international sur le langage à Montréal. Sa mission est de réunir les jeunes chercheur·euse·s en leur offrant un espace leur permettant de diffuser les résultats de leurs recherches. Il leur est ainsi possible d’une part de développer leurs aptitudes à la communication orale en participant au colloque étudiant annuel, et d’autre part de parfaire leurs capacités de rédaction en publiant des articles dans la revue ScriptUM. Pour ce faire, le langage a été ciblé comme point de convergence pour faciliter le dialogue entre des disciplines autrement isolées les unes des autres.

    Le Colloque, fondé en 2014, en est désormais à sa onzième édition. En plus des conférences présentées par de jeunes chercheur·euse·s et deux plénières, le programme comprendra une séance de présentations par affiches.

    Thème du Colloque

    Le terme ‘information’, du latin formare signifiant « mettre en forme », implique dans son essence le processus de façonner une idée, une représentation, ou bien un concept. Dans l’Antiquité tardive, ce mot acquiert une connotation sociale et interpersonnelle, évoquant le processus de transmission de connaissances ou de vérités, ou même l’acte d’instruire et d’éduquer. Or de la transmission neuronale aux ondes électromagnétiques en passant par les discours politiques et religieux, l’information est partout et change de forme selon les domaines. La 11e édition du colloque VocUM est l’occasion d’interroger les différents visages que l’information et la désinformation prennent, de leur transmission à leur réception et à toutes les étapes intermédiaires. Les médias (nouvelles quotidiennes, bulletins météo) ont développé leur propre langage, et sont le terrain de divers phénomènes de désinformation. Que ce soit les lanceurs d’alertes, le climatoscepticisme, et la diffamation à l’encontre de certaines personnes ou communautés, ces manifestations induisent une érosion de la confiance du public envers les institutions et se traduisent par une nécessité de vérifier les informations qui circulent.

    Alors que le terme ‘information’ remonte à une époque très ancienne, son antonyme s’avère bien plus récent. En effet, le mot ‘désinformation’ a vraisemblablement été emprunté au russe дезинформация (dezinformatsiya) dans le contexte de la Guerre froide pour définir la propagation de fausses nouvelles dans le but d’induire en erreur l’opinion publique. Popularisé dans le domaine anglophone dans les années 1980 et initialement liée aux stratégies de manipulation politique, la désinformation a ensuite été étendue pour inclure toute communication gouvernementale (propagande) contenant intentionnellement des informations fausses et trompeuses. Ainsi, la ‘désinformation’ souligne la propagation délibérée de mensonges et de tromperies dans le but de manipuler les perceptions et les opinions. Notons à cet égard que l’anglais distingue pour sa part la ‘misinformation’’ simplement erronée, de la ‘disinformation’ intentionnellement fallacieuse.

    En cela, les réflexions liées à l’information et à la désinformation touchent un grand nombre de domaines de recherche : en littérature et en traductologie, le genre littéraire (autobiographie, essai, poésie) et le contexte de réception influent sur notre compréhension de l’information. De nombreux écrivain·e·s jouent d’ailleurs à brouiller la frontière entre le réel et la fiction, que l’on pense à l’autofiction – qui joue entre autobiographie et genre romanesque – ou aux écritures d’inspiration documentaire.  Le choix des stratégies de traduction va, par exemple, dépendre de la nature du texte, du public visé, et de la situation historique, culturelle (enjeux des transferts culturels) ou politique (récits nationaux et identitaires) de production et de réception. 

    Un cadre important de propagation de l’information est le milieu académique, où l’intégrité scientifique est au cœur de nombreux enjeux (libre accès, plagiat, usage d’intelligence artificielle, pseudoscientifiques). Les questions de censures intellectuelles (interdiction de livres, inégalité de la répartition des fonds) et de restrictions d’accès à l’éducation (inégalités de genre, de classe) forment également des obstacles au droit à l’information.

    L’intersection du langage et de la (dés)information évoque aussi la question des idées reçues sur les langues et leurs usages. Qu’il s’agisse des perceptions linguistiques, du rapport souvent méconnu entre une langue standard donnée et les diverses formes vernaculaires qui en existent, ou encore de l’impact de cet ensemble de représentations linguistiques sur l’enseignement d’une langue sur son apprentissage : la relation complexe qu’un locutorat entretient avec la réalité de ses pratiques langagières soulèvent d’autres questions relevant de la (dés)information.

    En matière d’accessibilité, l’ère du numérique soulève pour sa part plusieurs enjeux, tout en ouvrant par le fait même de nouveaux horizons. Pensons par exemple aux corpus et archives en tout genre qui sont de plus en plus digitalisés – au coût cependant de l’accès direct à l’information dans sa matérialité. Outre l’aspect juridique de l’accès à l’information, mentionnons entre autres la tendance croissante dans certains pays comme la Suède et l’Allemagne à se prémunir d’une législation obligeant le recours à un langage clair et accessible pour s’adresser au public, afin que les discours politiques officiels ou encore les plaques muséales informatives puissent être compris·e·s par toustes.

    Mais alors que le terme ‘intelligence artificielle’ (IA) est sur toutes les lèvres, les derniers avancements technologiques en la matière apportent leur lot de défis. Les changements fulgurants des progrès en IA générative au cours des dernières années ne cessent de brasser les cartes : vue comme une source d’information par les un·e·s et décriée comme un outil de désinformation par les autres, la question de l’IA ne pouvait être laissée sous silence dans la perspective du thème de cette année.

    Qui est admissible ?

    Les propositions pour VocUM 2024 – Langage et (dés)information pourront entre autres s’inscrire dans les disciplines suivantes :

    Acquisition du langageJournalisme
    Aménagement linguistiqueLinguistique
    Analyse du discours Littérature
    AnthropologieMusicologie
    Communication Neurosciences 
    Didactique des languesOrthophonie
    DroitPhilosophie du langage
    EthnologieSanté publique
    Études classiquesSciences politiques
    EthnolinguistiqueSociolinguistique
    HistoireSociologie
    Histoire de l’artTraduction et traductologie
    Informatique et intelligence artificielleTraitement automatique des langues

    Afin de rejoindre une grande variété de présentateur·trice·s, le colloque VocUM 2024 comportera des séances de communications, d’une durée de 15 à 20 minutes suivies d’une période de questions, ainsi qu’une plage horaire exclusive consacrée aux présentations par affiches. Les étudiant·e·s de tous les cycles sont invité·e·s à soumettre leur projet, en précisant si leur soumission doit être considérée pour une communication ou une affiche (à la discrétion du comité évaluateur), ou seulement pour une affiche.

    Merci de nous faire parvenir vos propositions de communication au plus tard le dimanche 31 juillet 2024 par le biais dece formulaire. Elles doivent être composées d’un maximum de 300 mots et soumises à l’aide du formulaire électronique accessible sur le site Web de VocUM. Le comité scientifique accepte des propositions en français, anglais, espagnol, italien ou allemand. Cependant, la diffusion du savoir en français est fortement encouragée.

    Dates à retenir

    Date limite pour soumettre une proposition : 31 juillet 2024

    Avis d’acceptation des propositions : septembre 2024

    Colloque (en présentiel à l’Université de Montréal) : 14 et 15 novembre 2024

    Pour plus d’informations : http://vocum.ca, info@vocum.ca

    Bibliographie

    Œuvres critiques

    Acke, Daniel. « Révisionnisme et négationnisme » dans Témoigner. Entre histoire et mémoire, vol. 122, 2016, p. 53−63.

    Aristote. Réfutations sophistiques, IVe siècle av. J.-C.

    Bernays, Edward. Propaganda, New York, Horace Liveright, 1928.

    Bourdieu, Pierre. « L’opinion publique n’existe pas » dans Les Temps modernes, n°318, janvier 1973, p. 1292−1309.

    Chomsky, Noam et Robert W. McChesney. Propagande, médias et démocratie [trad. Liria Arcal et Louis de Bellefeuille], Montréal, Écosociété, 2005.

    Colon, David. Propagande. La manipulation de masse dans le monde contemporain, Paris, Flammarion, 2021.

    Decout, Maxime. Pouvoirs de l’imposture, Paris, Minuit, 2018.

    ————. En toute mauvaise foi. Sur un paradoxe littéraire, Paris, Minuit, 2015.

    Halimi, Serge. Les nouveaux chiens de garde, Paris, Liber-Raisons d’agir, 1997.

    Jacquard, Roland. La Guerre du mensonge : histoire secrète de la désinformation, Paris, Plon, 1986

    McWhorther, John. What Language Is: And What It Isn’t and What It Could Be, New York, Gotham Books, 2011. 

    Melançon, Benoît. Le niveau baisse! et autres idées reçues sur la langue, Montréal, Del Busso, 2015.

    Lejeune, Philippe. Le pacte autobiographique, Paris, Seuil, 1975.

    Pratte, André. Les oiseaux de malheur : essai sur les médias d’aujourd’hui, Montréal, VLB éditeur, 2000.

    Ponsonby, Arthur. Falsehood in War-time, Containing an Assortment of Lies Circulated Throughout the Nations During the Great War, London, Garland publishing company, 1928.

    Quivy, Vincent. Incroyables mais faux! Histoires de complots de JFK au COVID-19, Paris, Seuil, 2020.

    Reboul, Anne. « Le paradoxe du mensonge dans la théorie des actes de langage » dans Cahiers de linguistique française, n°13, Université de Genève, Suisse, 1992, p. 125−147.

    Robert, Anne-Cécile. Dernières nouvelles du mensonge, Montréal, Lux Éditeur, 2021.

    Scholar, Richard et Alexis Tadié. Fiction and the Frontiers of Knowledge in Europe 1500−1800, Burlington/London, Aldershot publishing/Routledge,  2016 [2011].

    Schopenhauer, Arthur. Eristische Dialektik, die Kunst Recht zu behalten [L’art d’avoir toujours raison ou La dialectique éristique], 1864.

    Tadié, Alexis. « Fiction et vérité à l’époque moderne », Philosophiques, vol. 40, n°1, printemps 2013, p. 71−85.

    Shultz, Richard H. et Roy Godson. Dezinformatsia: Active Measures in Soviet Strategy, Washington, Pergamon-Brassey’s, 1984.

    Yaguello, Marina. Catalogue des idées reçues sur la langue, Paris, Seuil 1988.

    Œuvres artistiques

    Aristophane. Les nuées, Ve siècle av. J.-C.

    Atwood, Margaret. The Handmaid’s Tale, Toronto, McClelland & Stewart, 1985.

    Beigbeder, Frédéric. 99 Francs, Paris, Grasset & Fasquelle, 2000.

    Bello, Antoine. Les falsificateurs, Paris, Gallimard, 2007.

    Bernard, Olivier. Le Pharmachien [3 volumes], Montréal, Éditions les Malins, 2014.

    Carrère, Emmanuel. L’adversaire, Paris, P.O.L., 2000.

    Collodi, Carlo. Le avventure di Pinocchio. Storia di un burattino [Les Aventures de Pinocchio : histoire d’un pantin], Firenze, Paggi, 1883.

    Dick, Philip K. The Man in the High Castle, New York, G. P. Putnam’s Sons, 1962.

    Gravel, Élise. Alerte : culottes meurtrières! Fausses nouvelles, désinformation et théories du complot, Scholastic Canada, 2023.

    Lindon, Mathieu. Le procès de Jean-Marie Le Pen, Paris, P.O.L., 1998.

    Louatah, Sabri. 404, Paris, Flammarion, 2019.

    Modiano, Patrick. La Place de l’Étoile, Paris, Gallimard, 1968.

    Orwell, George. Nineteen Eighty-Four, London, Secker & Warburg, 1949.

    Platon. Euthydème, IVe siècle av. J.-C.

    Rossini, Gioachino. « La calunnia è un venticello [Air de la calomnie] », Il barbiere di Siviglia [Le Barbier de Séville]  livret de Cesare Sterbini, 1816.

    Volkoff, Vladimir. Le montage, Paris, Julliard, 1982.

  • Questions de style. Au croisement de l’anthropologie, de l’esthétique et de l’histoire de l’art

    Lien vers le site de l’événement

    Résumé

    Le style fait partie de ces notions par excellence ambivalentes. On parle autant du style d’un artiste, d’un collectif, que d’une civilisation. Quelles que soient les échelles auxquelles s’applique le style, on suppose de lui une certaine constance : un style qui changerait de forme basculerait en un autre style. On charge le style de jouer le rôle de marqueur d’identification – d’une époque, d’un endroit ou encore d’une personne. Le style remplit bien des fonctions de repère, et ne saurait dès lors être relégué au rang du supplément formel. Que le style se joue dans une feuille d’acanthe ou dans une toile de Cézanne nous engage à le poser d’abord comme une question. Gageons, avec Riegl, que cette question sera nécessairement plurielle.

    Présentation

    Le style fait partie de ces notions par excellence ambivalentes. On parle autant du style d’un artiste, d’un collectif, que d’une civilisation. Quelles que soient les échelles auxquelles s’applique le style, on suppose de lui une certaine constance : un style qui changerait de forme basculerait en un autre style. On charge le style de jouer le rôle de marqueur d’identification – d’une époque, d’un endroit ou encore d’une personne. Le style remplit bien des fonctions de repère, et ne saurait dès lors être relégué au rang du supplément formel. Que le style se joue dans une feuille d’acanthe ou dans une toile de Cézanne nous engage à le poser d’abord comme une question. Gageons, avec Riegl, que cette question sera nécessairement plurielle.

    Cette journée d’étude qu’accueille le Centre d’études phénoménologiques, sera introduite par le Pr. Sylvain Camilleri et réunira des chercheurs et chercheuses dont les préoccupations scientifiques se situent au croisement de l’anthropologie, de l’esthétique et de l’histoire de l’art. Elle débutera par une intervention dont le philosophe Jean-Marie Schaeffer nous fait l’honneur, à titre de conférencier principal, et se poursuivra par une présentation et une discussion des travaux de la Pr. Caroline Heering, de Charles Lebeau-Henry, d’Adnen Jdey et de Clarisse Michaux.

    Programme

    • 9 : 15 – Sylvain Camilleri (UCLouvain – CEP) : Mot d’introduction

    • 11 : 00 – 11 : 45 – Clarisse Michaux (ULiège – CREPH) : Reconnaître un auteur à son style. Au sujet de schèmes perceptuels dans la réception des œuvres d’art.

    Pause déjeuner

    • 9 : 30 – 10 : 30 – Keynote speaker : Jean-Marie Schaeffer (EHESS – CRAL) : Les embarras du style

    Pause

    • 11 : 00 – 11 : 45 – Clarisse Michaux (ULiège – CREPH) : Reconnaître un auteur à son style. Au sujet de schèmes perceptuels dans la réception des œuvres d’art.Pause déjeuner

    • 13 : 30 – 14 : 15 – Caroline Heering (UCLouvain – GEMCA) : L’acte ornemental : une finalité sans fin

    • 14 : 30 – 15 : 15 – Adnen Jdey (UCLouvain – CEP) : L’ornement chez Ingarden : une phénoménologie du style à l’épreuve de la Kunstwissenschaft

    Pause 

    • 15 : 45 – 16 : 30 – Charles Lebeau-Henry (UCLouvain – CEP) : Les débuts de la notion de style baroque en musique. Nietzsche entre Burckhardt et Wölfflin

    • 17 : 00 – Clôture

    Contacts

    Adnen Jdey
    courriel : adnen [dot] jdey [at] uclouvain [dot] be
    Clarisse Michaux
    courriel : clarisse [dot] michaux [at] uliege [dot] be







  • « Poétique, rhétorique, stylistique – Perspectives théoriques actuelles autour du politique »

    Séances

    • 19 janvier : Paul DIRKX (Université de Lille) – Sociopolitique et socio-poétique : le cas de la littérature européenne en langue française
    • 12 février : Dominique DUPART (Université de Lille) – A la recherche d’une forme poétique perdue : enquête sur le toast, 1789-1851
    • 8 mars : Claire FOURQUET-GRACIEUX (Université Paris-Est Créteil) – Etudier la parole royale dans les textes d’Ancien Régime : outils et enjeux
    • 3 avril : Nicolas ALLART (Université de Lille) – Poétique des cafés chez Aragon : espaces choisis de la prise de conscience politique
    • 3 juin : Elise PAVY-GUIBERT (Université Bordeaux-Montaigne – IUF) – De la conversation à l’éloquence et au style : littérature et idéal de la langue au tournant des Lumières
    • https://alithila.univ-lille.fr/activites-scientifiques/archives
  • Festival Écrivaines à l’Université

    Festival Écrivaines à l'Université (FEU)

    Festival Écrivaines à l’Université (FEU)

    Organisation Stéphanie Genand, Rossana de Angelis, Claire Gracieux.

    Université Paris-Est Créteil (UPEC)

    La première édition du Festival Écrivaines à l’Université (FEU) les 26-28 mars à l’Université Paris-Est Créteil (UPEC). Ce festival, qui a vocation à durer, interroge la place des femmes qui écrivent dans la société française et francophone, et cherche à les rendre visibles.

    Une seconde édition est prévue pour les 25-27 mars 2025 sur le thème du « territoire ».

    https://www.festivalecrivainesuniversite.fr/

  • Webinaire Poemata (mars 2024) « La Parole du poème »

    Rencontre avec Michèle Monte autour de son livre : La Parole du poème. Approche énonciative de la poésie de langue française (1900-2020), Paris, Classiques Garnier, coll. investigations stylistiques, 2022. Rencontre animée par Pascale Roux
    https://poemata.hypotheses.org/19524

    L’énonciation poétique est une parole adressée à un lecteur et les formes que cette parole va prendre vont orienter l’interprétation. C’est à partir de cette conviction que sont envisagées dans ce livre les relations de temps et de personnes qui structurent le poème, et le dialogisme qui le traverse par le biais des discours représentés et des conflits de points de vue qui y sont mis en scène. Se dessine ainsi un éthos de l’énonciateur textuel qui appelle l’adhésion du lecteur et sa participation au monde du texte. Le parcours méthodique suivi dans l’ouvrage est illustré par l’étude de nombreux poèmes en langue française écrits entre 1900 et 2020 et offre ainsi un aperçu de la langue poétique contemporaine dans toute sa diversité.

    Michèle Monte est professeure émérite de linguistique française à l’Université de Toulon. Elle travaille dans une perspective pragmatique et herméneutique sur la production et la réception de la poésie française contemporaine et s’intéresse actuellement à la métaphore et à la poésie narrative. Outre de nombreux articles et chapitres d’ouvrage sur divers poètes, elle a publié en 2022 aux Classiques Garnier La Parole du poème. Approche énonciative de la poésie de langue française (1900-2020). Elle est aussi l’autrice de travaux portant sur la sémantique de morphèmes grammaticaux (néanmoins, toutefois, si, juste, on dirait) ainsi que sur l’énonciation et l’argumentation dans les discours politiques et médiatiques. Elle a par ailleurs coordonné cinq ouvrages de la collection « Var et Poésie » : La revue Sud, Aragon et la Méditerranée, Jean Malrieu, André Salmon et Germain Nouveau. Ils sont consultables en ligne sur le site du laboratoire Babel de l’Université de Toulon.

    Pascale Roux est professeure de langue française et stylistique à l’Université Lumière Lyon 2. Ses recherches portent sur les textes entre les langues (littérature francophone, hétérolingue et traduite) marqués par les contacts interlinguistiques, et particulièrement sur la poésie, dans une approche interdisciplinaire (stylistique outillée, analyse du discours, traductologie). L’inédit de son habilitation à diriger des recherches (Éthos et style chez les traducteurs de poésie : Approche comparative sur un corpus de traductions de Keats, Leopardi et Heine), dont Michèle Monte a été la garante, paraîtra chez Garnier.

  • Colloque « Un désir éperdu de langue » La langue de Marie-Hélène Lafon

    Affiche du Colloque "Un désir éperdu de langue" La langue de Marie-Hélène Lafon

    23 & 24 mai 2024

    Colloque organisé par Emily Lombardero, Cécile Narjoux et Sandrine VAUDREY-LUIGI
    En présence de Marie-Hélène Lafon (24 mai)

    Université Paris Cité
    Grands Moulins
    Salle Pierre Albouy (695)

    Programme

    Jeudi 23 mai

    9h Accueil des participantes & participants

    9h30 Estelle MOUTON-ROVIRA (Université Bordeaux-Montaigne) – «Marie-Hélène Lafon et Flaubert : perspectives critiques, littéraires et stylistiques »

    10h Laurent SUSINI (Université Lumière Lyon 2) – « « Si encombré d’images rugueuses » : de la composition par « blocs erratiques » dans L’Annonce de Marie-Hélène Lafon »

    10h30 Anne-Marie PAILLET (ENS de Paris) – « La fluidité dans L’Annonce »

    11h30 Alexandre FERRATON (Université Sorbonne nouvelle) – « Marie-Hélène Lafon : une langue-paysage « La langue c’est le pays que j’habite » »

    12h Florian PRÉCLAIRE (THALIM) – « Le corps retrouvé de langue »

    14h Catherine RANNOUX (Université de Poitiers) – « « on » dans l’écriture de Marie-Hélène Lafon »

    14h30 Agnès FONTVIEILLE (Université Lumière Lyon 2) – « (ne pas) faire des histoires »

    15h30 Emily LOMBARDERO (Université Paris Cité) – « Histoires de fils et de pères : les noms relationnels dans les récits de Marie-Hélène Lafon »

    16h Cécile LATEULE (cinéaste) – « Dansons tant qu’on n’est pas morts »

    Vendredi 24 mai

    9h Dominique RABATÉ (Université Paris Cité) – « La temporalité dans les récits de Marie-Hélène Lafon »

    9h30 David GALAND (Sorbonne Paris Nord) – « Le temps des “possibles abolis” : usages du conditionnel passé chez Marie-Hélène Lafon »

    10h Chloé BRENDLÉ (docteure de Paris Cité) – « “Embrasser les temps”, conjurer la fin : de la variation des temps verbaux dans l’œuvre de Marie-Hélène Lafon, en particulier Les Derniers Indiens (2008) et Nos Vies (2017) »

    11h Sandrine VAUDREY-LUIGI (Université de Bourgogne) – « Ce que nous dit le point-virgule de la langue de Marie-Hélène Lafon »

    14h Stella PINOT (Université Aix-Marseille), « Traces d’oralité. La langue parlée de Marie-Hélène Lafon »

    14h30 Cécile NARJOUX (Université Paris Cité) – « Non-coïncidences du dire dans Les Pays et Les Sources »

    15h30 Bérengère MORICHEAU-AIRAUD (Université de Pau) – « La traversée des discours représentés dans Les Pays »

    16h Claire STOLZ (Sorbonne Université) – « Discours rapportés et représentation des régionalismes cantalous chez Marie-Hélène Lafon »

    Informations pratiques

    Université Paris Cité – Campus des Grands Moulins
    Arrêt Bibliothèque François Mitterrand (RER C ou Métro Ligne 14)

    Esplanade Pierre Vidal-Naquet
    Campus des Grands Moulins
    Bâtiment C
    6ème étage
    Salle Pierre Albouy (695)

  • (In)civilités : langue, discours, société – Poétique et rhétorique au XVIIe s. (Séminaire de Delphine Denis, Sorbonne Université)

    (In)civilités : langue, discours, société
    Poétique et rhétorique au XVIIe siècle
    Séminaire de Delphine Denis (Sorbonne Université)

    avec la collaboration de Carine BARBAFIERI (Valenciennes)
    et Françoise POULET (Bordeaux, IUF) 

    Année universitaire 2023-2024

    Mardi, 16h-18h – Bibliothèque de l’UFR de Langue française (Esc. G, rez-de-chaussée)

    30 janvier — Frédéric Martin (Conservateur en chef des bibliothèques – chercheur associé au CELLF – UMR 8599)

    « Les Rencontres inciviles de Louis de Neufgermain et de Vincent Voiture : poésie hétéroclite, éloges sarcastiques »

    6 février — Guillaume Peureux (Nanterre)

    « Usage satyrique de la langue dans Le Parnasse satyrique (1622) : un discours incivil ? »

    13 février — Tony Gheeraert (Université de Rouen)

    « L’(in)civilité dans les contes de fées de la fin du xviie siècle »

    27 février — Valeria Pompejano (Université Roma Tre, Italie)

    « Incivilité des fous, inconvenance des folles. Du traité de Tommaso Garzoni (1586) au théâtre de Charles Beys (1635 ; 1653) »

    5 mars — Kim Gladu (Université du Québec à Rimouski)

    « D’un usage civil de la poésie galante ou l’incivilité voilée »

    12 mars — Gilles Magniont (Université Bordeaux Montaigne)

    « Genre et civilité, du xviie siècle à aujourd’hui »

    19 mars — Justine Le Floc’h (Université de Kyoto, Japon)

    « Offenses, incivilités et autres marques de mépris : la psychologisation des conflits dans quelques traités du xviie siècle » 

    26 mars — Cécile Tardy (Université de Limoges)

    « Une incivilité voilée dans l’art épistolaire : l’équivoque chez Vincent Voiture » 

    2 avril — Cécile Leduc (Sorbonne Université)

    « Beaufort contre Jarzé au jardin de Renard : analyse comparée de l’anecdote d’une incivilité »

    23 avril — Giovanna Devincenzo (Université de Bari, Italie)

    « Formes de l’(in)civilité dans le théâtre politique d’actualité des années 1590.  Le cas de Simon Belyard » 

    30 avril — Jean-Paul Sermain (Sorbonne nouvelle-Paris-III)

    « In/civilités conjugales de Scudéry à Marivaux et de Catherine Bernard à Perrault »

    7 mai — Laurent Pernot (Strasbourg)

    « Carambolages et faux-semblants dans la rhétorique grecque »

  • L’épistolier-lecteur. Styles de lettres et styles de vies, Séminaire CECJI 2024

    SÉMINAIRE DU CENTRE D’ÉTUDE DES CORRESPONDANCES ET JOURNAUX INTIMES
    CECJI, ÉA 7289
    Responsable : Marianne Charrier-Vozel

    Du 19 janvier 2024 au 15 novembre 2024
    À 14h00

    Lieu : CECJI

    Présentation

    Dans le Manuel épistolaire à l’usage de la jeunessePhilipon La Madelaine voit dans les prétendus oublis des lectures de Mme de Sévigné une qualité qui participe de l’agrément d’une correspondance qui est devenue, au fil des siècles, un modèle du genre : 

    « J’aime mieux cette même Mme de Sévigné qui me dit dans une de ces lettres charmantes : « Je vous rapporterais là-dessus un beau vers du Tasse si je m’en souvenais » ; je l’aime mieux, dis-je, que celui qui, à cette occasion, m’en eût débité deux ou trois stances ». 

    Dans la continuité de l’ouvrage de Philipon, Bescherelle reprend ce conseil, illustrant cette fois-ci son propos avec l’exemple d’une grande épistolière du siècle suivant, Mme du Deffand qui n’utilise pas de citation afin de plaire à son correspondant, Horace Walpole, dont elle est passionnément amoureuse :  « Je serais bien tentée de vous faire une citation de Quinault, mais vous me gronderiez et je ne me permettrai plus rien qui puisse vous fâcher et jamais, jamais, je ne vous écrirai un mot qui puisse vous forcer à me causer du chagrin par vos réponses. J’aime mieux étouffer toutes mes pensées ».

    À partir de ces deux exemples, nous pourrions hâtivement conclure que les épistolières et les épistoliers de l’Ancien Régime doivent abandonner leurs lectures et leurs auteurs préférés afin de ne pas importuner leur correspondant, suivant la règle que Philipon résume en une formule elliptique qui nous invite à mettre en concurrence deux pratiques, d’un côté la lecture des livres considérée comme une ouverture sur le monde extérieur et de l’autre, l’écriture des lettres communément envisagées comme des ego-documents : « Dans une lettre soyez vous, et non autrui » : la lettre « doit m’ouvrir votre âme, et non votre bibliothèque ». 

    Tandis que de nombreuses études ont envisagé les correspondances comme les archives de la création en s’intéressant notamment aux confidences et commentaires que les écrivains font dans leurs lettres sur leurs œuvres, nous retiendrons exclusivement les lectures d’œuvres que les épistoliers, souvent des auteurs, n’ont pas eux-mêmes écrites et publiées.

    Partant alors du constat de la méfiance affichée des théoriciens du genre épistolaire pour l’insertion de citations dans les lettres, il ne semble pas surprenant, au premier abord, qu’aucune étude, à ce jour n’ait été entièrement consacrée aux interactions entre l’activité d’écriture des lettres familières et l’activité de lecture. Ce manque est d’autant plus regrettable que l’étude du va-et-vient entre la lecture et le dialogue épistolaire offre un angle fort stimulant pour les spécialistes qui s’intéressent au genre épistolaire et à la littérarité de la lettre. 

    Du côté des nombreux chercheurs qui ont consacré des travaux à la pratique de la lecture, à son évolution dans le temps et à la place qu’elle occupe dans notre vie quotidienne et tout au long de notre existence, force est de constater pourtant les références opportunes à de multiples correspondances.

    Parmi ces travaux, l’ouvrage de Marielle Macé, publié en 2011 et intitulé Façons de lire, manières d’être, occupe une place de premier plan. Dans son essai, Marielle Macé fait notamment référence aux lettres de Marcel Proust, de Gustave Flaubert, de Jean-Paul Sartre ou bien de Roland Barthes, suggérant le lien intime qui unit la pratique de la lecture et la pratique de l’écriture épistolaire dans le parcours de vie d’un individu : « Affirmer que l’on ne quitte pas sa vie en lisant, mais que ce qui se passe dans la lecture a un avenir sur cette vie : on y essaie des pensées, des façons de dire et de se rapporter aux autres, des manières de percevoir, on module son propre accès au monde, on tente d’autres liens, d’autres gestes, d’autres rythmes, d’autres communautés… » ; les correspondances ne constituent-elles pas l’espace où se déploient ces « pensées », ces « façons de dire » et d’être au monde ? 

    Grâce au dialogue épistolaire, la solitude du lecteur se brise et la lecture, silencieuse, devient bavarde.  Il s’agira ainsi d’envisager les correspondances familières comme le lieu d’expression privilégiée de « l’aptitude du lecteur », pour reprendre les termes de Marielle Macé « à prolonger un style littéraire dans la vie (à se guider grâce à lui, contre lui ou malgré lui, dans les situations du monde sensible vers lequel la lecture le reconduit forcément) » en explorant le va-et-vient entre la lecture des livres et l’écriture des lettres selon les trois axes qui suivent.

    Nous espérons que la mise en commun des réponses apportées à l’ensemble de ces questions lors des séances du séminaire apportera des éléments décisifs afin de mieux saisir ce qui fonde la littérarité de la lettre que nous proposons d’envisager comme « le texte du lecteur ». 

    Nous prévoyons de publier dans un recueil collectif, à la fin du séminaire, l’ensemble des communications.

    AXE 1 : Pratiques de lecture et écriture des lettres : concurrence et/ou complémentarité ? 

    Dans quelles circonstances l’épistolier évoque-t-il ses lectures ?

    Pouvons-nous observer au cours d’une existence des moments privilégiés consacrés à l’écriture des lettres et à la lecture ?  

    Comment l’épistolier concilie-t-il dans son quotidien le temps consacré à l’écriture des lettres et le temps consacré à la lecture ? Existe-t-il un lien entre le moment de la lecture, l’interruption et la reprise de la lettre ? Ce lien évolue-t-il en fonction des époques, notamment à partir du XVIIIe siècle et de l’affirmation de l’intime dans les correspondances familières ?

    Comment et sous quelles formes discursives (citations, résumés, commentaires, gloses…) l’épistolier évoque-t-il alors ses lectures ? Ces évocations peuvent-elles être considérées comme des discours rapportés concurrents, complémentaires ou intrinsèques au discours épistolaire ? 

    AXE 2 : Ecrire des lettres et lire pour styliser son existence ?

    Quel est le lien entre la composition de la bibliothèque, le choix des genres qui sont lus, les goûts et l’éthos de l’épistolier ? 

    Les lectures sont-elles évoquées pour parler de soi et pour styliser sa vie dans les lettres ?

    Comment s’incarne le concept de lecteur-modèle dans les pratiques de l’épistolier-lecteur et dans l’écriture des lettres ?  

    Le processus d’identification à l’œuvre dans l’activité de lecture participe-t-il de l’écriture de soi dans les lettres ? 

    Observons-nous un mimétisme de style entre les lectures de l’épistolier et les procédés d’écriture qu’il utilise dans ses lettres ?

    En quoi ses lectures invitent-elles l’épistolier à donner du sens à son existence et à celle de son correspondant ? 

    AXE 3 : Lecture et grammaire du rapport à l’autre dans les lettres : pragmatique épistolaire de la lecture 

    Pourquoi les correspondants partagent-ils leurs lectures ? Pour idéaliser le lien qui les unit, pour séduire, pour développer une réflexion morale et/ou esthétique sur le monde, pour convaincre, pour conseiller, pour consoler ? 

    Pouvons-nous observer, selon la nature du lien qui unit les correspondants, une sélection opérée par l’épistolier dans ses lectures ?  En quoi cette sélection est-elle significative de l’évolution du lien qui unit les épistoliers au fil du temps ? 

    Les correspondants lisent-ils les mêmes livres, partagent-ils les mêmes goûts et les mêmes avis ?

    Quelle place est donnée dans le dialogue épistolaire aux livres qui ne sont lus que par un seul des correspondants ? Quelle place est accordée aux livres que les épistoliers ne lisent pas et pourquoi ?

    La lecture d’un livre peut-elle conduire à la suspension, voire à l’interruption définitive de la correspondance ? 

    Programmation

    Vendredi 19 janvier 2024
    14h-15h30 en visioconférence
    Clément FRADIN, Université de Lille
    « Lire sans perdre le fil » : les lectures de Paul Celan au miroir de ses lettres »

    Vendredi 16 février 2024
    14h-15h30 en visioconférence
    Luc FRAISSE, Université de Strasbourg
    « Proust en correspondance avec les écrivains contemporains incarne-t-il sa conception du lecteur modèle ? »
    Vendredi 15 mars 2024
    14h-15h30
    Martine JACQUES, Université de Bourgogne
    « La correspondance de Mme de Graffigny : s’autoriser et s’auctoriser »

    Vendredi 15 juin 2024
    14h-15h30
    Nathalie FERRAND, Item-Ens-Cnrs
    « Rousseau lecteur, au miroir de sa Correspondance »

    Vendredi 27 septembre 2024
    14h-15h30
    Bruno BLANCKEMAN, Université  Sorbonne Nouvelle Paris-3
    « Le « lire-écrire » critique de Marguerite Yourcenar dans sa correspondance »

    Vendredi 11 octobre 2024
    14h-15h30
    Olivier WAGNER, Bibliothèque Nationale de France
    « « Je suis ici avec Byron que j’adore… » La citation et l’actualité littéraires dans la Correspondance amoureuse entre Natalie Clifford Barney et Liane de Pougy »

    Vendredi 15 novembre 2024
    14h-15h30
    Marcos MORAES, Université de São Paulo
    « Mário de Andrade, lecteur de la poésie française : des témoignages en lettres »

  • Séance du séminaire « Approches critiques des récits de transfuge de classe »

    Séance du séminaire « Approches critiques des récits de transfuge de classe » (Karine Abiven et Laélia Véron).

    Jeudi 1er février 2024  : Points de vue littéraire et stylistique sur les « récits de transfuges de classe ». Laure Depretto, Frédéric Martin-Achard.

    Maison de la Recherche de Sorbonne Université (28, rue Serpente, 75006 Paris)

    Egon Schiele, Portrait of a Woman, lithographie, 1910 (Metropolitan Museum of Art, New York)

    Lien vers le descriptif du séminaire : https://www.fabula.org/actualites/113859/pour-une-approche-critique-de-la-notion-de-recit.html

  • La catastrophe en « je ». Violences de masse et pratiques diaristes au XXe siècle

    Du 15 novembre 2023 au 15 mai 2024

    Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 25-A
    annuel / bimensuel (1re/3e/5e), mercredi 10:30-12:30 / nombre de participant·e·s : 20
    La séance du 15 mai se déroulera de 08 h 30 à 12 h 30, salle 25-A

    https://enseignements.ehess.fr/2023-2024/ue/391

    Intervenantes :

    • Judith Lyon-Caen (référente), directrice d’études, EHESS / Groupe de recherches interdisciplinaires sur l’histoire du littéraire (CRH-GRIHL)
    • Marie Moutier-Bitan, contrat postdoctoral, Claims Conference/Eur’Orbem – Sorbonne Université / Centre d’études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC)
    • Sarah Gruszka, contrat postdoctoral, FMS/Eur’Orbem – Sorbonne Université / Centre d’études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC)

    Introduction

    Ce séminaire d’histoire porte sur les formes du recours à l’écriture à la première personne dans des situations de grande violence historique au XXe siècle : guerres mondiales, génocides, terreur de masse, guerres civiles, pogromes, massacres. Il s’intéresse à l’écriture des populations visées par ces violences, c’est-à-dire au recours à l’écriture comme forme de réponse, de témoignage, de résistance face à la persécution et à la destruction. Le séminaire vise d’abord à établir un inventaire des pratiques, un état des lieux bibliographique et à proposer de premiers outils d’analyse à partir d’études de cas, qui prendront en compte l’extrême variété de ces formes d’écriture. Nous serons particulièrement attentives aux destinées disparates de ces écrits – à leurs « biographies » en quelque sorte –, à la diversité de leurs conditions de transmission et de conservation, à l’histoire éditoriale de certains. En envisageant l’écrit à la première personne non seulement comme une source sur les événements qui l’environnent et qu’il relate, mais comme une forme d’action spécifique dans et face à ces événements, on cherchera à comprendre ce que le recours à l’écriture nous apprend de l’expérience de la violence collective (du déplacement forcé, du camp, du ghetto, de la vie traquée, cachée, de la clandestinité…) ; ce que l’écriture nous apprend de ces expériences – de leurs temporalités, de leurs espaces – quand on observe comment elle advient, comment elle tente de s’y maintenir. On s’intéressera en particulier à des recours brefs, discontinus à l’écriture, de manière à faire entrer dans les corpus de l’écriture personnelle des écrits en général peu considérés du fait de leur inachèvement, de leur maladresse, de leur imperfection formelle.

    Programme

    15 novembre 2023 : Introduction: définitions et approches du journal personnel en temps de catastrophe (Sarah Gruszka et Judith Lyon-Caen)

    29 novembre 2023 : L’écrit personnel comme source documentaire (Sarah Gruszka et Marie Moutier-Bitan)

    6 décembre 2023 : Observer l’écrit: strates d’écriture et « biographies » de textes (séance collective)

    20 décembre 2023 : Les journaux personnels en temps de pogroms et de violence de masse dans la première moitié du XXe siècle (Thomas Chopard et Cécile Rousselet)

    17 janvier 2024 : Les écrits personnels du Rwanda (Rémi Korman)

    31 janvier 2024 : Les journaux de Hiroshima (Inoue Masatoshi)

    7 février 2024 :  Autour du Journal d’Hélène Berr (dialogue avec Mariette Job, éditrice du Journal)

    6 mars 2024 : Destinées I: Edition (Luba Jurgenson et Loïc Marcou)

    20 mars 2024 : Destinées II: Conservation. Étude de cas : le fonds du Mémorial de la Shoah. (Sarah Gruszka, Marie Moutier-Bitan, Karen Taïeb)

    3 avril 2024 : Restitution des travaux collectifs

    15 mai 2024 : Mini journée d’étude conclusive