Catégorie : News

  • Appel à communication : « Male gaze, female gaze, feminist gaze, queer gaze: quel(s) style(s) pour les études de genre. XVIIIe-XXIe siècles »

    19 janvier 2024

    Organisé par Azélie Fayolle et Clément Dessy

    Source : https://www.fabula.org/actualites/116653/male-gaze-female-gaze-feminist-gaze-queer-gaze-quel-s.html

    Résumé

    Nouveau venu dans le vocabulaire des études de style, le concept de gaze connaît une actualité probablement favorisée par l’élargissement du cadre stylistique qu’il propose. Comme la manière, il est issu des études visuelles (cinématographiques plutôt que picturales), mais le regard qui le traduit charrie dans son sillage la vision du monde ou Weltanschauung qui inclut une portée épistémologique, voire politique ou philosophique – tout en favorisant des approches macroscopiques. Ce colloque propose d’ouvrir les questionnements et les méthodes de poétique et de stylistique au prisme du genre (sans oublier qu’il puisse croiser d’autres oppressions). Le gaze, comme le genre (littéraire), convoque un imaginaire du genre, dans un imaginaire genré des styles ; il permet de voir comment le texte fabrique son public des théorisations jusqu’aux réappropriations, construisant des généalogies comme des filiations et des communautés.

    source : fabula

    Modalités de contribution

    Le colloque aura lieu à l’Université libre de Bruxelles les 20 et 21 juin 2024. Il est soutenu par le laboratoire Philixte et le réseau STRIGES (Structure de recherche interdisciplinaire sur le genre, l’égalité et la sexualité) de l’ULB. Les propositions de communication (environ 500 mots) sont à envoyer à :

    avant le 19 janvier 2024. Les questions épistémologiques et les études de cas développant une perspective théorique seront privilégiées. Un avis sera communiqué aux auteur·rice·s avant le 9 février 2024.

  • Séminaire « Approches critiques des récits de transfuge de classe »

    Maison de la Recherche de Sorbonne Université (28, rue Serpente, 75006 Paris)

    Lien vers le descriptif du séminaire : https://www.fabula.org/actualites/113859/pour-une-approche-critique-de-la-notion-de-recit.html

    Egon Schiele, Portrait of a Woman, lithographie, 1910 (Metropolitan Museum of Art, New York)

    Séances du séminaire

    Séances ouvertes à toutes et tous sur inscription, en hybride, à Sorbonne Université, de novembre 2023 à mai 2024, à la Maison de la Recherche de Sorbonne Université (28, rue Serpente, 75006 Paris).

    Les séances auront lieu le jeudi ou le mercredi, de 16h à 18h30 environ :

    –          Jeudi 23 novembre 2023 : Introduction. Définitions et cartographie du concept de « transfuge ». Emmanuel Beaubatie, Karine Abiven, Laélia Véron

    –          Jeudi 07 décembre 2023, salle D040  :  « Anachronismes contrôlés » : (pré)histoire  du « récit de transfuge de classe ». Avatars anciens depuis Marivaux et Rousseau en passant par Vallès, Péguy et Poulaille.

    Jérôme Meizoz parlera de la posture des auteurs transfuges de classe, à la lumière deses analyses surRousseau, Vallès, Péguy et Poulaille.

    Jean-Christophe Igalens : « « Je n’ai jamais oublié cette scène là ». Du mépris dans le Paysan parvenu de Marivaux(au prisme des théories de la reconnaissance d’Axel Honneth) »

    Jean-Louis Jeannelle et Fanette Mathiot parleront de la figure de l’autodidacte : «Universités populaires et récits d’acculturation :  la tentative pour « aller au peuple »» 

    –          Mercredi 10 janvier 2024  : approches du « récit de transfuge de classe » en sociologie de la littérature. Isabelle Charpentier, David Vrydaghs, Paola Boué.

    –         Jeudi 1er février 2024  : Points de vue littéraire et stylistique sur les « récits de transfuges de classe ». Laure Depretto, Frédéric Martin-Achard.

    –         Jeudi 14 mars : Les « récits de transfuges de classe », le champ éditorial et le champ journalistique français. Avec Lionel Ruffel, Nassira El Moaddem.

    –        Jeudi 16 mai :  « Récits de transfuges de classe » et sociologie des mobilités sociales. Avec Annabelle Allouch, Cédric Hugrée.

    –         Jeudi 23 Mai : « Récits de transfuges de classe » internationaux et multilingues. Transfuges et translingues. Avec Sara de Balsi.

  • Poétique du naturalisme spiritualiste dans l’œuvre romanesque de Joris-Karl Huysmans, une trilogie de la conversion esthétique

    Poétique du naturalisme spiritualiste dans l’œuvre romanesque de Joris-Karl Huysmans, une trilogie de la conversion esthétique, Alice de Georges, Paris, Hermann éditeurs, coll. « Savoir Lettres », 2022.

    Dans les premières pages de Là-bas, Joris-Karl Huysmans appelle de ses vœux une esthétique romanesque nouvelle qu’il nomme le naturalisme spiritualiste. La tradition critique associe celui-ci à la conversion religieuse du romancier, mais elle s’est plus rarement interrogée sur sa conversion poétique, qui s’effectue dans et par l’écriture. Les configurations narratives, descriptives et stylistiques qui en découlent témoignent de changements formels, afin que s’épousent matière et spiritualité. Cette difficile incorporation prend trois formes.

    L’incarnation de l’esprit travaille la surface sensible en la décomposant ou en la doublant d’une épaisseur nouvelle afin de construire une narration en deux strates. La transsubstantiation, quant à elle, altère les paysages, les personnages ou les objets représentés, absorbant en eux l’érotisme comme le sacré. La transmutation, enfin, par l’art culinaire ou l’alchimie, convertit les matériaux disparates en une substance unique.

    Clef de voûte d’En radeLà-bas et En route, le naturalisme spiritualiste concentre ses effets au cœur de cette trilogie de la conversion esthétique.

    https://www.editions-hermann.fr/livre/poetique-du-naturalisme-spiritualiste-dans-l-oeuvre-romanesque-de-joris-karl-huysmans-alice-de-georges

    Alice de Georges

    Alice De Georges est maître de conférences de littérature française habilitée à diriger les recherches à Université Côte d’Azur. Elle a consacré l’essentiel de ses travaux de recherche au roman du XIXsiècle et aux œuvres de Barbey d’Aurevilly et de Huysmans. Elle a publié Les Illusions de l’écriture ou la crise de la représentation dans l’œuvre romanesque de Jules Barbey d’Aurevilly (Champion) en 2007 et édité La Retraite de M. Bougran de Huysmans (Classiques-Garnier, 2019).

    Compte-rendu

    Compte-rendu publié dans Acta fabula (décembre 2022, vol. 23, n° 10): « La conversion du style de Joris-Karl Huysmans » par Carine Roucan

  • Le Style réactionnaire, de Maurras à Houellebecq

    Le Style réactionnaire, de Maurras à Houellebecq, Vincent Berthelier, Editions Amsterdam, 2022.

    En matière de littérature et de style, dit-on, les conservateurs révolutionnent et les révolutionnaires conservent. Les amis du peuple parlent le français de Richelieu, les amis de l’ordre jargonnent comme des Apaches. L’idée a la peau dure : remontant au moins à Stendhal, il n’est pas rare de la trouver sous la plume des réactionnaires d’aujourd’hui, chez Houellebecq, par exemple, qui fait dire à l’un de ses personnages que tous les grands stylistes sont des réactionnaires. La droite ferait passer le style avant toute chose. À preuve, Céline, dont il serait dès lors possible d’ignorer les idées antisémites et exterminatrices, ou du moins de les dissocier radicalement du style constitutif de sa grandeur.
    Or, Vincent Berthelier le montre, ce discours remplit historiquement une fonction politique. Il se solidifie après-guerre, chez des Hussards soucieux de minimiser l’engagement vichyste ou hitlérien de la droite littéraire et de réhabiliter leurs aînés en les présentant comme des stylistes.
    Plus largement, en étudiant un large corpus d’auteurs de droite et d’extrême droite, ce livre ambitieux voudrait repenser les rapports entre style, langue et politique. Il s’intéresse d’abord à la conception du style et de la langue défendue par certains écrivains, tout en proposant des analyses précises de leur écriture. À chaque étape, il s’agit d’explorer la problématique du style à partir des enjeux idéologiques du moment : dans l’entre-deux-guerres (Maurras, les puristes, Bernanos, Jouhandeau), dans la période de l’essor du fascisme et de la Libération (Aymé, Morand, Chardonne), enfin des années 1970 à nos jours, dans la période où s’élabore une nouvelle pensée réactionnaire (Cioran, Millet, Camus, Houellebecq).

    http://www.editionsamsterdam.fr/le-style-reactionnaire/

    Vincent Berthelier

    Vincent Berthelier est agrégé de lettres et docteur en langue française. Il est membre organisateur du cycle de séminaires « Les Armes de la critique ».

    Compte-rendu

    Compte-rendu de Sandra Poujat : https://www.fabula.org/actualites/109354/v-berthelier-le-style-reactionnaire.html

  • Des femmes et du style. Pour un feminist gaze

    « Des femmes et du style. Pour un “feminist gaze” », d’Azélie Fayolle, Éditions Divergentes, 2023

    Résumé

    Un spectre hante l’histoire de la littérature : des femmes écrivent, et sont (parfois) lues. L’histoire, s’écrivant de mémoire d’hommes, délaisse, néglige et relègue dans l’oubli les productions des femmes. Toujours ramenés au témoignage, si possible doloriste, et critiqués parce que « victimaires », les textes féministes ont pourtant une histoire et, disons-le, du style.

    Cet essai propose, d’un point de vue qui pourrait être celui d’une féministe découvrant le féminisme, un parcours à travers des genres et des œuvres littéraires où se construit quelque chose comme un feminist gaze. Plus engagé que le female gaze, il traduit en registres les émotions d’une vie de femme confrontée à la domination masculine, choisissant en réponse le rire, la révolte et l’utopie – toujours avec style.

    Azélie Fayolle

    AZÉLIE FAYOLLE est chercheuse en littérature, postdoctorante à l’Université Libre de Bruxelles et agrégée de lettres modernes. Sa thèse Ernest Renan : savoirs de la nature et pensée de l’histoire vient d’être publiée (Honoré Champion). Son projet FNRS, « Femmes, nature, discours », est consacré à l’étude des féminismes du XIXe siècle, à l’idée de nature et au statut discursif des textes protéiformes des féministes et, bien sûr, à leur(s) style(s). Elle anime par ailleurs une chaîne Youtube, Un grain de lettres.

  • La Stylisation du discours

    La Stylisation du discours, Anna Jaubert, Paris, Classiques Garnier, collection « Investigations stylistiques », 2023, 290 p., EAN 9782406149385.

    Référence : https://classiques-garnier.com/la-stylisation-du-discours.html

    La Stylisation du discours

    • Type de publication : Ouvrage
    • Autrice : Jaubert (Anna)
    • Résumé : La stylisation du discours se décrit comme un processus doublement orienté. La valeur qu’elle construit est celle d’un style, au sens collectif, aussi bien qu’au sens singularisant. Dans son parcours, elle met en lumière les déterminations de ces deux visées, liées à des enjeux pragmatiques.
    • Nombre de pages : 290
    • Parution : 30/08/2023.
    • Collection : Investigations stylistiques, n° 15
    • Table des matières
    • EAN 9782406149385

    Compte rendu

    Résumé du compte-rendu de Dominique Maingueneau :

    Anna Jaubert défend une conception du style qui se veut dynamique et qui ne soit pas réservée aux œuvres littéraires. C’est pourquoi elle parle de « stylisation du discours ». Le modèle qui est proposé est celui d’une « diagonale du style » qui permet de passer par une série d’étapes des énonciations « ordinaires » au style proprement littéraire. Ce processus est fondé sur deux paramètres : le passage d’un « pôle universalisant » à un « pôle particularisant » et un accroissement de la « valeur » de l’énoncé. L’ouvrage accorde un rôle central à la notion d’« appropriation » de la langue par les sujets parlants.

    https://www.fabula.org/revue/document17496.php
  • Politiques du style

    ©Philip Guston, Floor, 1976

    Séminaire organisé par Christelle Reggiani (Sorbonne Université), Vincent Berthelier et Jacques-David Ebguy (Université Paris Cité).

    Renseignements : https://u-paris.fr/cerilac/seminaire-2023-2024-politiques-du-style/

    ©Philip Guston, Floor, 1976

    Prochaine séance

    26 janvier : Le style de Marx, avec Éric Vuillard (prix Goncourt), Alain Lhomme & Vincent Berthelier (à confirmer)

    Programme 2023-2024

    13 octobre : Oliver Gloag (Oublier Camus)

    24 novembre : Jean-Jacques Lecercle (Système et style) & Hugo Dumoulin

    26 janvier : Le style de Marx, avec Éric Vuillard (prix Goncourt), Alain Lhomme & Vincent Berthelier (à confirmer)

    16 février : Élodie Pinel (Pour en finir avec la passion) & Azélie Fayolle (Des femmes et du style)

    22 mars : Le « point de vue », genre et narratologie, avec Sylvie Patron & Marie-Jeanne Zenetti

    5 avril : Tel Quel et Change, théories et pratiques linguistiques, avec Margaux Coquelle-Roehm & Juliette Drigny

    17 mai : Style anti-intellectuel, style paranoïaque, avec Chloé Chaudet & Sarah Al-Matary (à confirmer)

    Argumentaire

    Considérant que, dans l’histoire littéraire, des rapprochements spontanés sont faits entre des styles, individuels ou collectifs, et des positions politiques, le séminaire de recherche « Politiques du style » a décidé d’interroger les interactions entre ces deux domaines, et d’identifier leurs modalités.

    Pour ce faire, nous invitons des chercheurs dont les publications éclairent les rapports entre politique et style sous un angle nouveau ; certaines séances sont en outre consacrées à des travaux inédits, qui constituent autant de prises de recul théorique et méthodologique sur les disciplines littéraires et stylistiques.

    Le séminaire s’intéresse à ce que l’on pourrait appeler l’environnement politique des styles littéraires. Ce premier mode de rapprochement découle d’une simple juxtaposition : qu’un écrivain soit libéral, réactionnaire, féministe ou raciste, il aura toujours un style, susceptible d’être caractérisé en termes politiques par un simple effet de contiguïté. Au prix d’un saut logique, le style des auteurs libertaires deviendrait ainsi le style libertaire. L’environnement politique inclut également les « imaginaires stylistiques », ces discours qui circulent sur le style, et qui sont régulièrement traversés d’enjeux et de représentations politiques. La vocation des stylisticien·ne·s est entre autres d’éprouver la congruence des discours et des pratiques, en portant une attention particulière à la source des jugements stylistiques (les critiques, les savant·e·s, le grand public, l’auteur lui-même).

    Mais le séminaire entend surtout saisir la dimension politique des manières d’écrire elles-mêmes. Il a vocation à accueillir diverses approches. Certaines sont d’ordre sociologique : le style est toujours style en langue, il est symptomatique d’un ancrage de classe ; il est aussi une prise de position dans le champ littéraire, distinguant un·e écrivain·e de ses confrères et consœurs. D’autres empruntent à la pragmatique : le style est une mise en forme du discours qui a une visée (argumentative ou affective) ; en sélectionnant des allocutaires, il dessine une communauté politique. Quelques approches, enfin, soulèvent des enjeux cognitifs ou psychologiques : le style, quoique en apparence extérieur aux rapports sociaux, est un lieu de « résolution symbolique » (Jameson) des contradictions et des conflits (de classe, mais aussi de désir) ; en tant que mise en forme langagière d’une vision du monde, d’un découpage particulier du réel, un style engage un rapport au temps, à l’espace, à la rationalité, à autrui, etc., et en tant que telle invite à élaborer une phénoménologie stylistique (elle-même amenée à aborder les enjeux politiques à travers sa grille conceptuelle propre, selon qu’on s’appuie sur une phénoménologie heideggerienne, sartrienne, levinassienne, etc.).

    Enfin, les productions littéraires sont conjointement langagières (que ce soit sous une forme discursive ou narrative) et idéologiques. Ainsi, une période historique donnée produit des nœuds idéologiques (ou « idéologèmes ») qui se cristallisent dans certaines formes littéraires. Analyser les pratiques stylistiques sur un mode historique doit permettre d’articuler l’interprétation littéraire à une périodisation des rapports sociaux et économiques.

    https://u-paris.fr/cerilac/seminaire-2023-2024-politiques-du-style/
  • Le style des romans « feel good » d’expression française

    27 juin et 28 juin 2023

    Paris, Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Salle des Actes


    Ce colloque a pour objectif de dégager les spécificités stylistiques ainsi que les lignes de force poétiques de ce sous-genre du best-seller au succès avéré.

    Retrouvez toutes les informations sur le site du colloque.

    Programme

    Matinée mardi 27 juin : Paratexte et édition

    Accueil et mot d’ouverture : 9h-9h30
    Présidence : Laetitia GONON

    9h30-10h10 : Table ronde, animée par Mathilde BONAZZI : Dorothée COOCHE-CATOEN (PRCE, IUT de Béthune, docteure en Lettres modernes et romancière), Virginie FUERTES (éditrice, directrice de la collection “Instants suspendus”) et Carène PONTE (écrivaine) : « Le feel good, du processus de création aux rayons des librairies »

    10h10-10h35 : Amélie CHABRIER (MCF, Université de Nîmes) : « Manuels de développement personnel et romans feel good : l’exemple des éditions Jouvence » 

    10h35-10h45 : Discussion
    10h45-11h : Pause-café

    11h-11h25 : Mathilde BONAZZI (enseignante au lycée Joséphine Baker à Toulouse, docteure ès Lettres) : « Fabrique stylistique et marketing de la douceur : objet-livre et paratexte dans la littérature feel good (Valognes et Grimaldi) »

     11h25-11h50 : Cécile NARJOUX (MCF, Sorbonne Université) et Roselyne de VILLENEUVE (MCF, Sorbonne Université) : « Perception, représentation et réception du style des romans feel good : le cas d’Aurélie Valognes » 

    11h50-12h : Discussion
    12h-14h : Pause déjeuner

    Après-midi mardi 27 juin : Styles d’auteurs feel good : études monographiques

    Présidence : Audrey COUSSY

    14h-14h25 : Jérome HENNEBERT  (MCF, Université de Lille): « La littérature du soi au-delà du style ? L’Homme qui voulait être heureux de Laurent Gounelle (2008) »

    14h25-14h50 : Elise NOTTET-CHEDEVILLE (MCF, Université de Rennes II) : « Une genèse qui se voulait heureuse ? L’exemple de Laurent Gounelle. »

    14h50-15h : Discussion
    15h-15h15 : Pause-café

    15h15-16h10 : Edoardo CAGNAN (docteur en cotutelle Sorbonne Université – Université McGill, Montréal) : « L’éthos narratorial et le dispositif métalittéraire dans les romans feel good : le cas du roman québecois Le Goût de l’élégance de Johanne Seymour »

    16h10-16h35 : Eveline SU (enseignante au lycée de Cazères) : « Le roman feel good : un refus de la figure ? Le cas de Mémé dans les orties d’Aurélie Valognes et de Il est grand temps de rallumer les étoiles de Virginie Grimaldi »

    Discussion : 16h35-16h45

    Matinée mercredi 28 juin : Les patrons du style feel good

    Présidence : Laurent SUSINI

    9h30-9h55 : Bérengère MORICHEAU-AIRAUD (MCF, Université de Pau et des Pays de l’Adour) :  « Les titres des romans feel good : dialogisme et connivence »

    9h55-10h20 : Eva CHAUSSINAND (doctorante, ENS Lyon) : « Les ambiguïtés énonciatives dans le roman feel good : de l’invitation à l’identification à l’injonction au bonheur dans Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une de Raphaëlle Giordano »

    10h20-10h30 : Discussion
    10h30-10h45 : Pause café

    10h45-11h10 : Sandrine VAUDREY-LUIGI (MCF, Université de Bourgogne) : « Les patrons phrastiques des romans feel good »

    11h10-11h35 : Laetitia GONON (MCF, Université de Rouen) : « Les anglicismes du roman feel good : le contemporain est-il capitaliste ? »

    11h35-11h45 : Discussion
    11h45-13h30 : Pause déjeuner

    Après-midi  mercredi 28 juin :  Extension du domaine du feel good ?

    Présidence : Bérengère MORICHEAU-AIRAUD

    13h30-13h55 : Laurent SUSINI  (PU, Université  Lumière- Lyon II ) : « Ensemble c’est mou : la détente selon Gavalda »

     13h55-14h20 : Stéphanie BERTRAND (MCF, Université de Lorraine) : « La simplicité du style : indice d’une écriture feel good ? L’exemple problématique de Christian Bobin »

    14h20-14h45 : Julie GALLEGO (MCF, Université de Pau et des Pays de l’Adour) :  « ‘Un grand respire de liberté’ pour une balade en pente douce : Magasin général ou des pleurs de bonheur »

    14h45-15h : Discussion
    15h-15h15 : Pause café

     15h15-15h40 : Radhia AROUA (doctorante en cotutelle Université de La Manouba, Tunisie – Sorbone Université) : « Le polar cosy mystery français et le roman feel good »

    15h40-16h05 : Audrey COUSSY (Associate Professor, Université McGill, Montréal) : « Littérature jeunesse feel good : une étiquette pertinente ? »

    16h05-16h20 : Discussion
    16h20-16h30 : Mot de clôture

    Responsables

    • Laetita Gonon, maître de conférences à l’Université de Rouen Normandie
    • Cécile Narjoux,maître de conférences à la Faculté des Lettres de Sorbonne Université
    • Bérengère Moricheau-Airaud, maître de conférences à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour
    • Roselyne de Villeneuve, maître de conférences à la Faculté des Lettres de Sorbonne Université

    Téléchargements

  • La Langue de Baudelaire

    Sous la direction de Jérôme Hennebert & Vincent Vivès

    Que serait la « Rhétorique profonde », à laquelle Baudelaire se réfère dans ses projets de préface aux Fleurs du Mal, sans certains effets de langue, tant au niveau du mot que de la phrase ou du discours ?
    Les études ici réunies résolvent des questions de style importantes pour tout interprète de l’œuvre de Charles Baudelaire, qu’il s’agisse des Fleurs du Mal, du Spleen de Paris, des Fusées ou de Pauvre Belgique !
    De l’analyse des conjonctions à celle des images, du questionnement de la polysémie à celui des ruptures énonciatives, l’ouvrage comble ainsi une lacune dans la bibliographie des études baudelairiennes.

    • Réunies par Marie Delcourte, Marc Galochet, Fabrice Guizard, Emmanuelle Santinelli-Foltz
    • 15,5 cm x 23 cm
    • 250 pages – broché – 2022
    • Éditeur : Presses Universitaires de Valenciennes
    • ISBN-13 978-2-36424-091-9
    • Prix € 22
  • Lire et écrire avec la Bible : postérité de la Bible nouvelle traduction dite « des écrivains »

    Université de Lorraine – Laboratoire Écritures
    Institut universitaire de France

    5, 6, 7 juin 2024

    Échéance : 15 mai 2023

    La « Bible, nouvelle traduction » publiée en 2001 aux éditions Bayard a représenté une entreprise inédite en langue française. Sous l’impulsion de l’écrivain et éditeur catholique Frédéric Boyer, la traduction de chaque livre biblique a été confiée à un binôme voire trinôme de traducteurs et traductrices, composé d’un·e écrivain·e et d’un·e bibliste. L’ambition du maître d’œuvre est entre autres de briser les habitudes lexicales et stylistiques des Bibles françaises, comme il l’expose dans l’introduction de cette nouvelle traduction : « La créativité littéraire contemporaine demandait que l’on sortît du “monolinguisme” des traductions de la Bible en français, de l’homogénéité des genres et des écritures ». Confier la traduction à des binômes – qui en principe travaillent en dialogue et permanente négociation : il ne s’agit pas pour l’écrivain·e de réécrire en français « littéraire » le mot-à-mot de l’exégète contrairement aux critiques émises par Henri Meschonnic[1] – est motivé par deux raisons principales. Évidemment il s’agit d’ancrer une nouvelle traduction de la Bible dans une langue française vivante, telle qu’elle s’écrit dans les livres qui paraissent en l’an 2000. Mais la pluralité des traducteurs et des traductrices, et de ce fait la pluralité de leurs styles, répond également à la pluralité des livres bibliques : aucun principe unificateur n’est dispensé pour la traduction, ni formel (tel que traduire les livres poétiques en vers libres et les livres narratifs en prose), ni lexical ou sémantique. C’est en conséquence un objet surprenant qui paraît en septembre 2001, une Bible qui ne ressemble à aucune autre, ni dans ses méthodes, ni dans ses résultats, et qui, accompagnée par une énergique campagne de presse, soulève des réactions pour le moins contrastées[2]. Qu’en reste-t-il vingt ans plus tard ? Cette « Bible, nouvelle traduction » a-t-elle réussi à s’imposer comme traduction littéraire de la Bible ? A-t-elle fait évoluer la réception de la Bible dans les milieux littéraires francophones ? Quelles influences a eues l’entreprise sur la trajectoire des écrivain·e·s et biblistes qui y ont collaboré ? Voici quelques-unes des pistes que notre colloque souhaiterait explorer, au croisement des études littéraires et stylistiques, de l’exégèse et de la sociologie de la littérature.


    Quelle est la postérité de la participation à la « Bible, nouvelle traduction » (désormais BNT) sur la production des écrivain·e·s ?

    L’œuvre des écrivain·e·s qui ont participé à la BNT témoigne-t-elle d’une postérité, dans l’écriture même, du travail de traduction collaboratif ? Si oui, quelles formes prend cette postérité ? Intérêt thématique pour la Bible ? Redéfinition du style ? Les cas d’Emmanuel Carrère et de Jacques Roubaud témoignent par exemple de modalités très diverses : tandis que chacun a continué de consacrer une partie de ses écrits à l’univers biblique (avec Le Royaume ou Sous le soleil), Carrère explore par la fiction la destinée des premiers chrétiens, tandis que Roubaud incorpore les méditations de l’Ecclésiaste dans ses propres interrogations, et fait évoluer une recherche permanente de mise en espace du poème au prisme de la poésie biblique. Mais Carrère expose également dans Le Royaume la manière dont le style de Marc, et le dialogue avec l’exégète Hugues Cousin, ont pu influencer son style, notamment dans L’Adversaire.

    Il s’agira, en multipliant les exemples, de voir comment a pu s’opérer cette contamination ou cette innutrition du style biblique dans l’écriture littéraire, qui ne provient pas seulement de la lecture assidue de la lecture de la Bible, mais également, fait exceptionnel, de la pratique traductive en collaboration, qui a supposé une redéfinition constante des propriétés stylistiques des textes bibliques.


    Quelle est, vingt ans après sa première publication, la réception de la BNT dans les milieux universitaires et littéraires ?

    La réception de la BNT dans la presse et dans les milieux catholiques a donné lieu à de belles enquêtes du sociologue Pierre Lassave en 2005 et 2006 : ce n’est pas tant cet aspect de la réception qui nous intéresse, que la destinée de cette traduction dans les milieux universitaires et littéraires, plus de vingt ans après sa parution. Les ambitions de Frédéric Boyer de produire une Bible littéraire ont-elles été suivies d’effet ? Cette traduction s’est-elle imposée sur le marché, dans les salles de cours, comme une traduction littéraire de référence ? Si elle jouit d’un succès d’estime certain, on constate néanmoins qu’elle est peu employée en classe, peut-être précisément pour les raisons qui ont fait de cette traduction un réel événement de traduction : ses écarts avec les habitudes traductives des Bibles françaises en font un objet littéraire passionnant en soi, mais peu maniable s’il s’agit de lire des textes bibliques dans une perspective culturelle, par exemple pour comprendre l’intertextualité biblique chez les écrivains français en dehors de ceux de l’extrême contemporain qui y ont participé.

    La BNT a-t-elle permis une redéfinition de ce que signifie traduire la Bible ?

    Le moindre mérite de la BNT n’est pas d’avoir introduit une réelle disruption dans les habitudes et les impensés de la traduction biblique : la nécessité des concordances prise à rebours dans le parti-pris de diversité traductive de livre à livre ; le vocabulaire ecclésial consacré remis en question (baptême, résurrection, foi…) ; l’usage de la syntaxe classique française là où aussi bien l’hébreu que le grec répondent à des logiques linguistiques et stylistiques bien différentes. Il s’agit ici de se poser deux questions :

    • les innovations de la BNT en sont-elles vraiment ? Les travaux d’Henri Meschonnic sur le blanc typographique l’ont en effet précédée de deux bonnes décennies.
    • une fois l’effet de surprise passé, que reste-t-il des inventions de la BNT ? A-t-elle bouleversé les représentations des biblistes, et fait des émules ?

    On pourra également s’interroger sur les angles morts de la BNT : dans certains cas, l’absence de réflexion sur la langue inclusive, par exemple, qui est un des points autour duquel se concentrent depuis plusieurs décennies les innovations en traduction biblique outre-Atlantique.

    Bibliographie sélective 

    La BNT et ses traducteurs

    La Bible, Nouvelle Traduction, Paris / Montréal, Bayard / Médiaspaul, 2001.

    Frédéric Boyer, La Bible, notre exil, Paris, P.O.L., 2002.

    Jacques Roubaud, Sous le soleil. Vanité des vanités, Paris, Bayard, 2004.

    « Roubaud et Qohélet », entretien avec Philippe Lançon dans Libération, 6 septembre 2001.

    Jacques Roubaud, « L’étrangeté du texte », dans Les Nouvelles voies de l’exégèse. En lisant le Cantique des cantiques, XIXe congrès de l’Association catholique pour l’étude de la Bible (Toulouse, septembre 2001), études réunies sous la direction de Jacques Nieuviarts et Pierre Debergé, Paris, les Editions du Cerf, 2002.

    Emmanuel Carrère, Le Royaume, Paris, POL, 2014.

    Sur la BNT

    Anne-Marie Aitken, « La Bible au risque de la traduction. Entrevue avec Jacques Brault et André Myre », Relations, n° 673, 2001, p. 28-31.

    Jean-Marie Auwers, « La Bible revisitée. À propos d’une nouvelle traduction de la Bible », Revue théologique de Louvain, n° 32, 2001, p. 529-536.

    Chrystian Boyer, « Nouvelle traduction de la Bible et postmodernité », Religiologiques, n° 31, 2005, p. 151-172.

    Pierre Lassave, « Les tribulations d’une Bible dans les médias », Archives de sciences sociales des religions, n° 134, avril – juin 2006, p. 9-35,

    Pierre Lassave, Bible : La traduction des alliances. Enquête sur un événement littéraire, Paris, l’Harmattan, 2005.

    Claire Placial, « La Bible Bayard dite “des écrivains” (2001) : entre construction du sens littéraire et du sens exégétique », dans Des mots aux actes, n° 7, dirigé par Florence Lautel-Ribstein, Paris, Classiques Garnier, 2019.

    Sherry Simon, « Et surtout pas la dernière… La Bible, sous la direction de Frédéric Boyer, Traduction de 48 exégètes et écrivains, Bayard – Médiaspaul, 3186 p., », Spirale, n° 182, 2002, p. 6-7.

    Stylistique 

    Stéphane Chaudier, « Echenoz a-t-il (vraiment) changé de style ? », dans Jollin-Bertocchi Sophie et Linarès Serge (éds.), Changer de style. Écritures évolutives aux XXe et XXIe siècles, Brill/Rodopi, « Faux titre », 2019, p. 229-243.

    Sophie Jollin-Bertocchi et Serge Linarès (éds.), Changer de style. Écritures évolutives aux XXe et XXIe siècles, Brill/Rodopi, « Faux-titre », 2019.

    Gilles Philippe, Pourquoi le style change-t-il ?, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, « Réflexions faites », 2021.

    Comité d’organisation

    Claire Placial (Université de Lorraine)

    Stéphanie Bertrand (Université de Lorraine)

    Margaux Coquelle-Roëhm (Université de Poitiers)

    Comité scientifique

    Stéphanie Bertrand (Université de Lorraine)

    Pierre Lassave (CNRS/EHESS)

    Jean-Jacques Lavoie (Université du Québec à Montréal)

    Gilles Philippe (Université de Lausanne)

    Claire Placial (Université de Lorraine)

    Christelle Reggiani (Paris Sorbonne)

    Écrivains et biblistes ayant confirmé leur participation

    Frédéric Boyer

    Olivier Cadiot

    Jean-Jacques Lavoie

    Les propositions de communication, d’une page maximum, sont à transmettre, accompagnées d’une bio-biobliographie, avant le 15/05/2023, à claire.placial@univ-lorraine.fr et stephanie.bertrand@univ-lorraine.fr


    [1] Voir Éthique et politique du traduire, Paris, Verdier, 2007, p. 31-32 et Un coup de Bible dans la philosophie, Paris, Bayard, 2004, p. 109-110

    [2] Les recensions en milieu catholique, pour ne parler que d’elles, sont fort contrastées : au compte rendu plutôt positif de Jean-Marie Auwers (« La Bible revisitée. À propos d’une nouvelle traduction de la Bible », Revue théologique de Louvain, 32, 2001, p. 529-536), qui note l’intérêt de traductions disruptives, s’oppose celui de Paul-Marie Guillaume qui tranche : « La Bible Bayard est une œuvre littéraire, elle n’est pas une Bible chrétienne, encore moins catholique » (« La “Bible Bayard” », Kephas, janvier-mars 2002). Ces réactions ont été admirablement synthétisées par Pierre Lassave, « Les tribulations d’une Bible dans les médias », dans Archives de sciences sociales des religions, n° 134, 2006, p. 9-35.