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  • La Langue à l’épreuve. La poésie française entre Malherbe et Boileau

    Tübingen, Narr Francke Attempto Verlag, coll. « Biblio 17« , 2024

    Guillaume Peureux et Delphine Reguig (dir.)

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    Résumé

    Ce livre est une histoire de la poésie en France au XVIIe siècle vue à travers la question des rapports entretenus par les poètes avec la réforme malherbienne, généralement présentée comme uniformément répandue dans les pratiques d’écriture. Les contributions réunies montrent la complexité et la richesse de ces rapports, des divergences et des rapprochements inattendus entre poètes, la profondeur des réflexions menées par les auteurs et autrices, en fonction de leurs convictions philosophiques ou linguistiques, des influences qu’ils subissaient, des contextes politiques et idéologiques qui étaient les leurs. Trois grandes lignes se dégagent de l’ensemble des contributions : la prise en compte des écarts entre le purisme malherbien et la nécessité d’adapter son écriture aux codes d’une forme ou d’un genre ; le déploiement de discours sur l’autonomisation de la langue poétique ; des expérimentations linguistiques qui traduisent une résistance frontale à toute forme d’uniformisation poétique.

    Sommaire

    Le grand laboratoire

    1. Langue et genres poétiques

    Bernd RENNER
    « Ainsi les actions aux langues sont sugettes » : langue et satire chez Mathurin Régnier.

    Antoine SIMON
    « Un stile simple et bas » : dépouillement de la langue dans les Satyres françoises de Jean Vauquelin de La Fresnaye.

    Sophie TONOLO
    En mots et en images, en vers et en phrase : la langue française à l’épreuve de l’épître en vers, de Saint-Amant à Boileau.

    Emily LOMBARDERO
    « Vieux langage » contre « beau langage » : le conte en vers de La Fontaine à Voltaire.

    Lucien WAGNER
    « Une diction toute héroïque » : politique de la langue dans le poème héroïque français des années 1650.

    2. Poésie et usage en tension

    Melaine FOLLIARD
    « Inventer quelque nouveau langage » : les pointes de Théophile de Viau ou la tentation d’une langue neuve en 1620.

    Antoine BOUVET
    Éloquence et modernité de la langue poétique dans la pointe de sonnet au XVIIe siècle.

    Claire FOURQUET-GRACIEUX
    Des « mots farouches pour la poésie » ? Corneille et le lexique français.

    Karine ABIVEN et Gilles COUFFIGNAL
    En quête de variations linguistiques dans les mazarinades burlesques : quels usages de la langue dans la poésie de grande diffusion ?

    Giovanna BENCIVENGA
    Le Conseiller des poètes à l’épreuve. Gilles Ménage entre poésie, héritage italien et observations sur la langue française.

    Sophie HACHE
    Poésie et langue française dans La Rhétorique de Bernard Lamy : entre déception et aspiration.

    3. Inventions linguistiques et poétiques

    Vincent ADAMS–AUMÉRÉGIE
    Comment lire un fragment ? Sacrilège auctorial et perfection linguistique dans les Poésies de Malherbe (1630).

    Stéphane MACÉ
    « Fait pour vaincre la mort et pour étonner l’œil » : à propos de l’enrichissement de la métaphore chez quelques poètes du premier dix-septième siècle.

    Charlotte DÉTREZ
    « Plus j’enrichis ma langue, et moins je deviens riche » : langage poétique et construction de carrière.

    Claudine NÉDELEC
    « Écrire d’une façon, que personne n’oserait parler » : les poètes burlesques et la langue.

    Philippe CHOMÉTY
    La langue poétique comme « anagrammatisation généralisée » au XVIIe siècle : quelques hypothèses et éléments de réflexion.

    Yves Le PESTIPON
    « Cerdis Zerom deronty toulpinye » : audaces de Papillon avec la langue.

  • Questions de style. Au croisement de l’anthropologie, de l’esthétique et de l’histoire de l’art

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    Résumé

    Le style fait partie de ces notions par excellence ambivalentes. On parle autant du style d’un artiste, d’un collectif, que d’une civilisation. Quelles que soient les échelles auxquelles s’applique le style, on suppose de lui une certaine constance : un style qui changerait de forme basculerait en un autre style. On charge le style de jouer le rôle de marqueur d’identification – d’une époque, d’un endroit ou encore d’une personne. Le style remplit bien des fonctions de repère, et ne saurait dès lors être relégué au rang du supplément formel. Que le style se joue dans une feuille d’acanthe ou dans une toile de Cézanne nous engage à le poser d’abord comme une question. Gageons, avec Riegl, que cette question sera nécessairement plurielle.

    Présentation

    Le style fait partie de ces notions par excellence ambivalentes. On parle autant du style d’un artiste, d’un collectif, que d’une civilisation. Quelles que soient les échelles auxquelles s’applique le style, on suppose de lui une certaine constance : un style qui changerait de forme basculerait en un autre style. On charge le style de jouer le rôle de marqueur d’identification – d’une époque, d’un endroit ou encore d’une personne. Le style remplit bien des fonctions de repère, et ne saurait dès lors être relégué au rang du supplément formel. Que le style se joue dans une feuille d’acanthe ou dans une toile de Cézanne nous engage à le poser d’abord comme une question. Gageons, avec Riegl, que cette question sera nécessairement plurielle.

    Cette journée d’étude qu’accueille le Centre d’études phénoménologiques, sera introduite par le Pr. Sylvain Camilleri et réunira des chercheurs et chercheuses dont les préoccupations scientifiques se situent au croisement de l’anthropologie, de l’esthétique et de l’histoire de l’art. Elle débutera par une intervention dont le philosophe Jean-Marie Schaeffer nous fait l’honneur, à titre de conférencier principal, et se poursuivra par une présentation et une discussion des travaux de la Pr. Caroline Heering, de Charles Lebeau-Henry, d’Adnen Jdey et de Clarisse Michaux.

    Programme

    • 9 : 15 – Sylvain Camilleri (UCLouvain – CEP) : Mot d’introduction

    • 11 : 00 – 11 : 45 – Clarisse Michaux (ULiège – CREPH) : Reconnaître un auteur à son style. Au sujet de schèmes perceptuels dans la réception des œuvres d’art.

    Pause déjeuner

    • 9 : 30 – 10 : 30 – Keynote speaker : Jean-Marie Schaeffer (EHESS – CRAL) : Les embarras du style

    Pause

    • 11 : 00 – 11 : 45 – Clarisse Michaux (ULiège – CREPH) : Reconnaître un auteur à son style. Au sujet de schèmes perceptuels dans la réception des œuvres d’art.Pause déjeuner

    • 13 : 30 – 14 : 15 – Caroline Heering (UCLouvain – GEMCA) : L’acte ornemental : une finalité sans fin

    • 14 : 30 – 15 : 15 – Adnen Jdey (UCLouvain – CEP) : L’ornement chez Ingarden : une phénoménologie du style à l’épreuve de la Kunstwissenschaft

    Pause 

    • 15 : 45 – 16 : 30 – Charles Lebeau-Henry (UCLouvain – CEP) : Les débuts de la notion de style baroque en musique. Nietzsche entre Burckhardt et Wölfflin

    • 17 : 00 – Clôture

    Contacts

    Adnen Jdey
    courriel : adnen [dot] jdey [at] uclouvain [dot] be
    Clarisse Michaux
    courriel : clarisse [dot] michaux [at] uliege [dot] be







  • « Poétique, rhétorique, stylistique – Perspectives théoriques actuelles autour du politique »

    Séances

    • 19 janvier : Paul DIRKX (Université de Lille) – Sociopolitique et socio-poétique : le cas de la littérature européenne en langue française
    • 12 février : Dominique DUPART (Université de Lille) – A la recherche d’une forme poétique perdue : enquête sur le toast, 1789-1851
    • 8 mars : Claire FOURQUET-GRACIEUX (Université Paris-Est Créteil) – Etudier la parole royale dans les textes d’Ancien Régime : outils et enjeux
    • 3 avril : Nicolas ALLART (Université de Lille) – Poétique des cafés chez Aragon : espaces choisis de la prise de conscience politique
    • 3 juin : Elise PAVY-GUIBERT (Université Bordeaux-Montaigne – IUF) – De la conversation à l’éloquence et au style : littérature et idéal de la langue au tournant des Lumières
    • https://alithila.univ-lille.fr/activites-scientifiques/archives
  • Festival Écrivaines à l’Université

    Festival Écrivaines à l'Université (FEU)

    Festival Écrivaines à l’Université (FEU)

    Organisation Stéphanie Genand, Rossana de Angelis, Claire Gracieux.

    Université Paris-Est Créteil (UPEC)

    La première édition du Festival Écrivaines à l’Université (FEU) les 26-28 mars à l’Université Paris-Est Créteil (UPEC). Ce festival, qui a vocation à durer, interroge la place des femmes qui écrivent dans la société française et francophone, et cherche à les rendre visibles.

    Une seconde édition est prévue pour les 25-27 mars 2025 sur le thème du « territoire ».

    https://www.festivalecrivainesuniversite.fr/

  • Webinaire Poemata (mars 2024) « La Parole du poème »

    Rencontre avec Michèle Monte autour de son livre : La Parole du poème. Approche énonciative de la poésie de langue française (1900-2020), Paris, Classiques Garnier, coll. investigations stylistiques, 2022. Rencontre animée par Pascale Roux
    https://poemata.hypotheses.org/19524

    L’énonciation poétique est une parole adressée à un lecteur et les formes que cette parole va prendre vont orienter l’interprétation. C’est à partir de cette conviction que sont envisagées dans ce livre les relations de temps et de personnes qui structurent le poème, et le dialogisme qui le traverse par le biais des discours représentés et des conflits de points de vue qui y sont mis en scène. Se dessine ainsi un éthos de l’énonciateur textuel qui appelle l’adhésion du lecteur et sa participation au monde du texte. Le parcours méthodique suivi dans l’ouvrage est illustré par l’étude de nombreux poèmes en langue française écrits entre 1900 et 2020 et offre ainsi un aperçu de la langue poétique contemporaine dans toute sa diversité.

    Michèle Monte est professeure émérite de linguistique française à l’Université de Toulon. Elle travaille dans une perspective pragmatique et herméneutique sur la production et la réception de la poésie française contemporaine et s’intéresse actuellement à la métaphore et à la poésie narrative. Outre de nombreux articles et chapitres d’ouvrage sur divers poètes, elle a publié en 2022 aux Classiques Garnier La Parole du poème. Approche énonciative de la poésie de langue française (1900-2020). Elle est aussi l’autrice de travaux portant sur la sémantique de morphèmes grammaticaux (néanmoins, toutefois, si, juste, on dirait) ainsi que sur l’énonciation et l’argumentation dans les discours politiques et médiatiques. Elle a par ailleurs coordonné cinq ouvrages de la collection « Var et Poésie » : La revue Sud, Aragon et la Méditerranée, Jean Malrieu, André Salmon et Germain Nouveau. Ils sont consultables en ligne sur le site du laboratoire Babel de l’Université de Toulon.

    Pascale Roux est professeure de langue française et stylistique à l’Université Lumière Lyon 2. Ses recherches portent sur les textes entre les langues (littérature francophone, hétérolingue et traduite) marqués par les contacts interlinguistiques, et particulièrement sur la poésie, dans une approche interdisciplinaire (stylistique outillée, analyse du discours, traductologie). L’inédit de son habilitation à diriger des recherches (Éthos et style chez les traducteurs de poésie : Approche comparative sur un corpus de traductions de Keats, Leopardi et Heine), dont Michèle Monte a été la garante, paraîtra chez Garnier.

  • DES FIGURES AU DISCOURS

    Hommage à Claire Stolz

    Florence Leca Mercier
    Geneviève Salvan
    Anne-Marie Paillet

    Academia
    Collection : Au coeur des textes
    Lien vers la page consacrée à l’ouvrage

    Date de publication : 12 juin 2024
    Broché – format : 13,5 x 21,5 cm – 174 pages

    Présentation

    Cet ouvrage réunit des études stylistiques en hommage à Claire Stolz, Maîtresse de conférences à Sorbonne Université. Il propose des études sur la littérature contemporaine, sur des auteurs et autrices aussi divers que Saint-Exupéry, Genet, Éric Chevillard, Assia Djebar, ou Annie Ernaux. Les spécialistes les plus éminents de l’analyse des discours et de la figuralité (D. Maingueneau, M. Bonhomme) ont apporté leur contribution, et on y trouvera un inédit de l’écrivaine Dominique Barbéris.

    Biographie des autrices

    Florence Leca Mercier, maîtresse de conférences à Sorbonne Université, est stylisticienne, spécialiste de Jean Genet.
    Anne-Marie Paillet est maîtresse de conférences à l’École Normale Supérieure de Paris. Ses recherches en stylistique portent essentiellement sur l’ironie et l’humour.
    Geneviève Salvan est professeure à l’Université Côte d’Azur, et spécialiste en analyse du discours.

  • Revue des Sciences Humaines, n° 354 , Imaginaires classiques en littératures contemporaines. Styles, Genres, Discours

    Sous la direction de Claire Badiou-Monferran, Adrienne Petit et Sandrine Vaudrey-Luigi

    Éditeur Presses Universitaires du Septentrion
    Revues de sciences humaines numéro 354

    Disponible en version OpenEdition

    Publication juin 2024
    244 pages

    Présentation

    L’avenir de la langue littéraire serait-il donc classique ? Le présent volume se propose d’explorer la diversité et la recomposition des imaginaires classiques dans la littérature des quatre dernières décennies. Il s’agit d’en apprécier les réappropriations contemporaines en s’intéressant plus particulièrement à la dimension linguistique et rhétorique, c’est-à-dire à « l’écrire classique », selon l’expression de Barthes.

    Table des matières

    Télécharger la version PDF de la table des matières :

    Claire Badiou-Monferran, Adrienne Petit et Sandrine Vaudrey-Luigi
    Introduction 

    I. Imaginaires classiques des styles

    1. Mémoire d’un style d’auteur : les Mémoires de Saint-Simon

    Frédéric Martin-Achard et Agathe Mezzadri-Guedj
    « La langue danse toute seule » : rémanence syntaxique de Saint-Simon chez François Bon

    Juliette Nollez
    L’empreinte saint-simonienne dans L’Historiographe du royaume de Maël Renouard

    2. Entre style d’auteur, style de genre et style de langue : les « contes-de-Perrault »

    Claire Badiou-Monferran et Emily Lombardero
    Conter après Perrault : imaginaire résiduel vs imaginaire rémanent du genre « conte »

    Delphine Reguig
    « La fée, c’est vous » : réécrire le genre, dire le monde dans Mes contes de Perrault de Tahar Ben Jelloun

    Laurent Susini
    Récrire La Barbe bleue : Amélie Nothomb

    II. Imaginaires classiques des genres de discours et des registres

    1. Autour des genres de discours : oraison funèbre, épopée, dialogue des morts

    Sophie Milcent-Lawson
    L’oraison funèbre revisitée. Référence et irrévérence dans Sans l’orang-outan d’Éric Chevillard

    Erik Leborgne
    Le « lugubre sabir d’outre-tombe » des épopées détraquées d’Antoine Volodine

    2. Autour d’un registre : la simplicité

    Stéphanie Bertrand
    Rémanence des enjeux spirituels de la simplicité d’écriture dans une certaine poésie contemporaine

    III. Imaginaires classiques des traditions discursives

    1. Autour de la préciosité

    Laurence Rosier
    Poétique de la riposte : quelques considérations sur les « styles » d’autrices contemporaines

    2. Autour du cartésianisme

    Perrine Beltran et Camille Delattre-Ledig
    L’argumentation anticartésienne à l’époque contemporaine, des essais aux fictions animalistes

    Recension

    Antoine Deslauriers
    Justine Huppe, La littérature embarquée, Éditions Amsterdam

    Nicole Jacques-Lefèvre
    Thibaut Maus de Rolley, Moi Louis Gaufridy, ayant soufflé plus de mille femmes. Une confession de sorcier au xviie siècle, Les Belles Lettres

    Nicole Jacques-Lefèvre
    Jacques Fontaine, Discours des marques des sorciers et de la réelle possession que le diable prend sur le corps des hommes, 1611, Jérôme Millon

    Laure Coppieters
    Kevin Even, La Question environnementale chez Jules Verne. Écrire, prédire, prévenir la catastrophe écologique, Presses universitaires de Lyon

  • Colloque « Un désir éperdu de langue » La langue de Marie-Hélène Lafon

    Affiche du Colloque "Un désir éperdu de langue" La langue de Marie-Hélène Lafon

    23 & 24 mai 2024

    Colloque organisé par Emily Lombardero, Cécile Narjoux et Sandrine VAUDREY-LUIGI
    En présence de Marie-Hélène Lafon (24 mai)

    Université Paris Cité
    Grands Moulins
    Salle Pierre Albouy (695)

    Programme

    Jeudi 23 mai

    9h Accueil des participantes & participants

    9h30 Estelle MOUTON-ROVIRA (Université Bordeaux-Montaigne) – «Marie-Hélène Lafon et Flaubert : perspectives critiques, littéraires et stylistiques »

    10h Laurent SUSINI (Université Lumière Lyon 2) – « « Si encombré d’images rugueuses » : de la composition par « blocs erratiques » dans L’Annonce de Marie-Hélène Lafon »

    10h30 Anne-Marie PAILLET (ENS de Paris) – « La fluidité dans L’Annonce »

    11h30 Alexandre FERRATON (Université Sorbonne nouvelle) – « Marie-Hélène Lafon : une langue-paysage « La langue c’est le pays que j’habite » »

    12h Florian PRÉCLAIRE (THALIM) – « Le corps retrouvé de langue »

    14h Catherine RANNOUX (Université de Poitiers) – « « on » dans l’écriture de Marie-Hélène Lafon »

    14h30 Agnès FONTVIEILLE (Université Lumière Lyon 2) – « (ne pas) faire des histoires »

    15h30 Emily LOMBARDERO (Université Paris Cité) – « Histoires de fils et de pères : les noms relationnels dans les récits de Marie-Hélène Lafon »

    16h Cécile LATEULE (cinéaste) – « Dansons tant qu’on n’est pas morts »

    Vendredi 24 mai

    9h Dominique RABATÉ (Université Paris Cité) – « La temporalité dans les récits de Marie-Hélène Lafon »

    9h30 David GALAND (Sorbonne Paris Nord) – « Le temps des “possibles abolis” : usages du conditionnel passé chez Marie-Hélène Lafon »

    10h Chloé BRENDLÉ (docteure de Paris Cité) – « “Embrasser les temps”, conjurer la fin : de la variation des temps verbaux dans l’œuvre de Marie-Hélène Lafon, en particulier Les Derniers Indiens (2008) et Nos Vies (2017) »

    11h Sandrine VAUDREY-LUIGI (Université de Bourgogne) – « Ce que nous dit le point-virgule de la langue de Marie-Hélène Lafon »

    14h Stella PINOT (Université Aix-Marseille), « Traces d’oralité. La langue parlée de Marie-Hélène Lafon »

    14h30 Cécile NARJOUX (Université Paris Cité) – « Non-coïncidences du dire dans Les Pays et Les Sources »

    15h30 Bérengère MORICHEAU-AIRAUD (Université de Pau) – « La traversée des discours représentés dans Les Pays »

    16h Claire STOLZ (Sorbonne Université) – « Discours rapportés et représentation des régionalismes cantalous chez Marie-Hélène Lafon »

    Informations pratiques

    Université Paris Cité – Campus des Grands Moulins
    Arrêt Bibliothèque François Mitterrand (RER C ou Métro Ligne 14)

    Esplanade Pierre Vidal-Naquet
    Campus des Grands Moulins
    Bâtiment C
    6ème étage
    Salle Pierre Albouy (695)

  • Anna Jaubert, La Stylisation du discours, Paris, Classiques Garnier, 2023.

    Compte-rendu par Sophie Jollin-Bertocchi

    Une trentaine d’années après La Lecture pragmatique (Hachette, 1990), Anna Jaubert prolonge sa réflexion dans un livre au style brillant mettant à l’honneur une notion qui a récemment gagné en visibilité dans le domaine des études littéraires et linguistiques : la stylisation. Mobilisée par un autre stylisticien de la même Université Côte d’Azur, Ilias Yocaris (Style et semiosis littéraire, Garnier, 2016), elle est également au cœur d’une étude plus circonscrite, La Parole stylisée. Étude énonciative du discours indirect libre de Jean-Daniel Gollut et Joël Zufferey (Lambert-Lucas, 2021). Le terme n’est pas pris ici dans son sens propre de schématisation, si ce n’est ponctuellement, mais dans celui de « processus » qui confère une valeur à un discours, pour substituer une vision dynamique à la vision traditionnellement statique du style. L’ouverture théorique d’une vingtaine de pages présente l’idée directrice, « l’appropriation de la langue déclenche le mouvement de la stylisation » (p. 152), la démarche théorique visant à élever le coefficient scientifique de l’analyse stylistique. Soigneusement structuré, l’ouvrage comporte trois parties, une riche bibliographie, un index des noms et un index des notions.

    La première partie (p. 19-74), intitulée « Le cadre d’un processus », présente le point de vue génétique qui préside à la démarche : le style y est abordé « dans la dynamique de sa construction, comme une valeur qui advient au discours par degrés » (p. 17), démarche inspirée par la pensée du linguiste Gustave Guillaume et son concept de « temps opératif ». Pour décrire ce processus d’« appropriation de la langue », c’est-à-dire son actualisation en discours par un sujet en situation, Anna Jaubert reprend son schéma de la « diagonale du style » (2007) qui décrit le parcours entre le pôle universalisant de la langue et le pôle particularisant du discours, déterminant les « états du style ». Dans un second temps, dans la lignée des travaux de Jean-Michel Adam, l’auteure présente l’importance de la « médiation des genres » à partir du constat que « le style se donne comme un ensemble de traits appropriés à un projet communicationnel », inscrits « dans les modèles stabilisés de genres plus ou moins dédiés, avec des formes prévisibles » (p. 46) qui déterminent à la fois des choix énonciatifs et des modes d’organisation. Elle montre que les genres de discours, « profileurs de style » (p. 41), « représentent un point de bascule […] entre la qualification et la requalification des moyens expressifs » (p. 55) en valeurs. La médiation du genre conditionne la stylisation et de ce fait atténue le sentiment d’individuation. Anna Jaubert distingue deux niveaux de conditionnement (p. 62) donnant lieu à deux « formats de généricité » (p. 73) : au premier niveau, les genres premiers qualifient un style approprié au projet communicationnel ; au second niveau, la requalification (ou surqualification, ou stylisation seconde) tient à la dimension esthétique et réflexive des formes qui caractérise les genres littéraires (ou genres seconds), ce que l’auteure illustre à partir d’extraits de théâtre qui transposent le genre de la conversation et reconditionnent ses codes.

    Dans la deuxième partie (p. 75-155), « Des lieux d’émergence », le propos se centre sur deux postes d’analyse, les figures et la phrase, considérés comme « les points sensibles de la stylisation ». Ils permettent d’observer « les variations stylisantes » qui opèrent « la signifiance augmentée » (p. 79). La figuralité fait d’abord l’objet d’une reconception à l’aune de la « problématisation énonciative » (p. 80) : « […] la perception des figures repose sur ce parti pris énonciatif de non-coïncidence entre le dire et le dit. Cette non-coïncidence relève d’une traversée énonciative biaisée qui, perdant en immédiateté, s’allonge, gagne de l’épaisseur opérative, et devient visible pour elle-même » (p. 83). Les concepts qui fondent le point de vue d’Anna Jaubert sont le dialogisme interne des figures et l’énonciation clivée (p. 84). Elle examine ensuite quelques figures (oxymore, euphémisme, litote, hyperbole), évoque l’humour et l’ironie, en soulignant le rôle des figures dans la cohérence textuelle. Dans un second temps, l’auteure s’intéresse à la limite de rendement, à « la maximalisation d’une construction grammaticale » (p. 102), l’apposition, puis à la textualisation des temps dans la narration. Le second volet de la deuxième partie porte sur la phrase, point névralgique du style – comme l’indiquait Georges Molinié dans ses Éléments de stylistique française (P.U.F., 1986) –, et par conséquent sur le statut stylistique de la syntaxe, du point de vue particularisant du style d’auteur. En premier lieu, partant du statut de la phrase dans l’évolution de la conscience linguistique, sont rappelés les rapports historiques entre syntaxe et style. Le propos traite ensuite de l’organisation énonciativo-syntaxique de la phrase littéraire et de ses « modelages subjectivants » : la phrase exclamative au XVIIIe siècle, les parenthèses dans l’œuvre de Proust, la syntaxe distendue d’Albert Cohen. La dernière section propose des analyses de la phrase longue dans les écritures de la post-modernité, à travers les exemples de Claude Simon et Jean Rouaud, montrant que la création littéraire s’appuie sur la problématicité de la notion de phrase en linguistique.

    Le parcours se termine par une ample troisième partie (p. 157-252) qui confronte de manière convaincante trois notions connexes à celle de style : l’idiolecte, l’ethos et la littérarité. L’idiolecte et le style « ont en commun la référence à une singularité langagière » (p. 186), leur différence réside dans le fait que l’idiolecte est spontané et non réflexif, tandis que le style est travaillé et adapté à un projet, et enrichi d’une valeur esthétique (p. 187). Seconde notion examinée, l’ethos discursif – dans la lignée des travaux de Ruth Amossy – renvoie à l’incorporation du locuteur. L’ethos de l’orateur, qui est l’image projetée par le discours pour gagner la faveur de l’auditoire, s’appuie sur un style à la fois « classant et particularisant » (p. 191), c’est-à-dire marqueur d’une condition sociale et révélateur d’une personnalité. Les deux notions ont en commun de participer « en profondeur à la relativisation de la singularité » (p. 218), mais l’ethos semble davantage déterminé par un ancrage socio-culturel et historique. En dernier lieu, ce sont les liens entre style et littérarité, autour de la notion de décalage pragmatique, qui sont examinés. Le style littéraire apparaît « comme le stade le plus accompli de la stylisation » (p. 221). Anna Jaubert s’interroge de manière toujours plus approfondie sur les facteurs de sa littérarisation, du « déclenchement de sa requalification formelle, source de la stylisation indéfectiblement attachée à cette migration de statut » (p. 222). Par-delà les époques, les genres et les formes multiples, elle recherche « des caractéristiques constantes » de la littérarité, proposant de nouveaux « stylèmes de littérarité générale » (Georges Molinié). Selon Anna Jaubert, au plus haut niveau de généralité, les deux caractéristiques sont « un élargissement de notre rapport au sens, et une visée esthétique » (p. 222) : « Le premier ajoute à la qualité sémantique du discours une qualité sémiotique, la seconde est comptable de son artistisation, et les deux se fondent dans une perception globale de la valeur style » (p. 223). Le parcours est jalonné d’une réflexion sur la continuité entre le discours ordinaire et le discours littéraire, et sur la distinction, très clairement démontrée, entre les belles-lettres – la littérarité d’ancien régime – et la littérature : « Alors que les belles-lettres cultivent une pratique exemplaire de la langue commune, sa norme haute, la littérature pour sa part cultive une langue pétrie de spécificités […] » (p. 236). La littérarité obéit en effet à une « logique de l’ostension » (p. 250) manifestée par des surmarquages stylistiques : « La stylisation revêt alors son sens concret d’épuration des formes réelles, de choix qui révèle leur essence et leur confère une représentation typifiante » (p. 251). Le décalage pragmatique dans la visée du discours tient au fait que « la stylisation […] tire la requalification des formes sollicitées de leur surqualification » (p. 251). Il y aurait donc une « hiérarchie entre style et littérarité » : « le style précède la littérarité et la constitue » (p. 251).

    La conclusion générale prône une « conception unifiée du style » (p. 253) comme parcours dynamique au terme duquel la stylisation la plus accomplie est celle où s’impose l’effet esthétique. L’un des points forts du livre est de proposer de nombreux exemples – issus en partie des précédents travaux de l’auteure et de ceux des spécialistes du domaine –, empruntés à des genres et à des époques diverses, de l’âge classique à la période contemporaine. De plus, conformément à la « perspective continuiste » (p. 50) adoptée, entre les genres de discours ordinaire et les genres littéraires, l’étude comporte des incursions du côté du discours ordinaire, du discours politique, de la bande dessinée, du cinéma et des humoristes. Mettant la théorie au cœur de la pratique, cet ouvrage quelquefois dense offre de nombreuses reformulations qui permettent de comprendre et de suivre aisément le propos. Des mises au point linguistiques (par exemple les valeurs des temps verbaux p. 104-105) et de subtiles analyses textuelles rendent ce livre tout à fait indiqué tant pour les spécialistes du style et de la stylistique que pour les étudiants avancés.

  • Sociopoétiques

    CELIS (UR 4280) de l’Université Clermont Auvergne

    Responsable : Alain Montandon

    Date de tombée : 30 Mars 2024

    La revue Sociopoétiques (http://revues-msh.uca.fr/sociopoetiques) lance un appel à articles pour la rubrique varia de ses neuvième et dixième numéro, à paraître respectivement à l’automne 2024 et 2025. 

    Ces textes, d’une longueur maximale de 30 000 signes (notes et espaces compris), doivent respecter les normes de publication https://revues-msh.uca.fr/sociopoetiques/index.php?id=1127.

    Les propositions d’articles doivent être adressées, avant le 30 mars 2024 pour une parution en 2024, à Alain Montandon (Alain.MONTANDON@uca.fr), accompagnés d’une notice bio-bibliographique rédigée sur un document séparé.

    Le comité de rédaction de la revue attire l’attention des contributeurs sur le fait que ces derniers devront veiller à bien inscrire leur texte dans la perspective sociopoétique, qui constitue la ligne éditoriale de notre revue. 

    Il s’agira en effet d’analyser la manière dont les représentations et l’imaginaire social informent le texte dans son écriture même. Nous renvoyons pour une définition plus approfondie à l’article définissant la sociopoétique paru dans le premier numéro de notre revue : http://revues-msh.uca.fr/sociopoetiques/index.php?id=640