Étiquette : AIS

  • Atelier de méthodologie de la recherche en stylistique (Orléans)

    Le 3 Avril 2024

    Université d’Orléans

    UFR LLSH, salle du conseil

    L’Association Internationale de Stylistique (AIS), propose un atelier de méthodologie de la recherche en stylistique, le mercredi 03 avril 2024, à l’Université d’Orléans.

    Cet atelier a pour but d’offrir un espace d’échange entre jeunes doctorantes/doctorants ou jeunes docteures/docteurs, de France et de l’étranger, et chercheuses et chercheurs plus aguerris en stylistique. L’AIS a déjà organisé deux journées d’études à l’intention des jeunes chercheuses et chercheurs : en 2017 à l’Université d’Aix-Marseille (« Territoires et frontières du style », coordonnée par Joël July et Philippe Jousset), en 2021 à l’Université Sorbonne-Nouvelle (« Style et goût », coordonnée par Sandrine Vaudrey-Luigi et Judith Wulf).

    Pour 2024, l’AIS propose non pas une journée d’études unie autour d’une thématique mais un atelier de travail et de réflexion méthodologique, qui est ouvert à tout type de recherche stylistique. Cet atelier est, pour les jeunes chercheuses et chercheurs, l’occasion de présenter leur travail devant des spécialistes de la discipline, d’affiner leurs méthodes, de réfléchir à leurs perspectives de travail, mais aussi de potentiellement découvrir d’autres manières de travailler en stylistique. Il est également ouvert aux étudiantes, étudiants, collègues, qui souhaitent découvrir (ou mieux connaitre) la recherche en stylistique. 

    Contacts :

    laelia.veron@univ-orleans.fr

    sophie.bertocchi-jollin@uvsq.fr


    Programme

    Version PDF du programme

    Matin

    Accueil. À  partir de 9h15.

    Mot d’introduction. 9h45.

    Stylistique et analyse du discours : perspectives comparées : 10h-11h15

    Présidente de session : Claire Badiou-Monferran

    -Linda Nurmi (Université d’Helsinki) : « Qui parle ? Le DDL (Discours direct Libre) dans la littérature contemporaine française et finlandaise : Duras, Saumont, Siekkinen.  » 

    Cette communication pose la question de savoir quels sont les indices grammaticaux, co(n)textuels, sémantico-logiques et pragmatiques du discours direct libre dans les écritures de Marguerite Duras, Annie Saumont et Raija Siekkinen. Dans cette approche comparée, je m’interroge sur l’enjeu que le DDL produit dans la littérature contemporaine française et finlandaise en me limitant sur les extraits tirés des œuvres des auteures mentionnées ci-dessus. DDL – un phénomène linguistique, discursif et littéraire –, libéré du verbum dicendi ou sentiendi et des marqueurs typographiques, est au cœur du « roman parlant » des XXe et XXIe siècles.

    -Carlotta Contrini (Université de Lausanne): « Une proximité distante : le discours indirect libre chez Zola et Verga »

    Durant sa recherche doctorale, Carlotta Contrini a étudié le discours indirect libre (DIL) dans L’Assommoir d’Émile Zola et I Malavoglia de Giovanni Verga. En adoptant une approche contrastive, le patron stylistique du DIL a permis de confronter deux œuvres que beaucoup sépare. Zola a contribué à l’extension du dispositif en français grâce à L’Assommoir ; I Malavoglia de Giovanni Verga est la première œuvre de la littérature italienne qui accorde une place de choix au DIL. Son travail, axé sur la stylistique littéraire comparée, évite la simplifation par le critère de l’influence. Elle travaille maintenant sur les traductions italiennes de Zola et les traductions françaises de Verga, envisageant une extension de sa recherche à la période 1830-1930. La méthodologie rarement abordée de la stylistique littéraire comparée révèle des divergences dans l’application et la traduction du DIL, mettant en lumière une opposition profonde dans le mouvement d’assimilation des formes.

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    Stylistique, polyphonie et pragmatique: 11h15-12h30

    Présidente de session : Claire Stolz

    -Vianney Dubuc (ENS de Lyon) : « La question de la polyphonie : enjeux de la notion et défis pour une stylistique de l’énonciation »

    Depuis les années 1980, le terme de polyphonie a connu un important succès et plusieurs théorisations aussi bien dans le champ des études littéraires que dans ceux de la linguistique et de l’analyse de discours. Nous souhaitons interroger l’emploi de cette notion en stylistique et sur un corpus de textes lyriques. Dans un premier temps, nous introduirons la notion de polyphonie à partir des théorisations les plus importantes. Dans un second temps, nous chercherons à confronter ces méthodologies à travers l’étude d’un texte lyrique. Cette application permettra de montrer que la notion de polyphonie est centrale pour une étude stylistique de l’énonciation. Elle invite à repenser à la fois la définition du genre lyrique trop souvent identifié comme un genre monophonique et elle conduit aussi à laisser, dans la stylistique d’auteur, une place plus importante à la présence du discours autre, du discours des autres et des discours sociaux à l’origine d’hétérogénéités énonciatives. Penser la polyphonie revient à identifier la part sociale constitutive de toute énonciation.

    Notes de la communication (PDF)

    -Ludovico Monaci (Università degli Studi di Padova/Université de Grenoble Alpes) : « “Ce que je l’ai injurié !” : la violence verbale dans la Recherche de Proust »

    Cette intervention se concentre sur la violence verbale dans la Recherche. À partir de la fréquence avec laquelle un tel mot d’injure est prononcé, on retracera les analogies stylistiques communes aux idiolectes et aux sociolectes. L’introduction du critère oppositif en face/dans le dos permettra de dépeindre les tendances discursives et les spécialisations conversationnelles des figures romanesques lorsqu’elles sont les responsables ou les victimes d’une injure ou d’une médisance. En parallèle, par l’analyse des excentricités perlocutoires et des infractions pragmatiques, on témoignera de l’hétérogénéité formelle qui est inscrite dans ce genre de manifestations linguistiques. Notre objectif est de réhabiliter la violence verbale dans les dynamiques romanesques, et de lui restituer la place qui lui incombe au sein de l’œuvre proustienne.

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    Après-midi 

    Stylistique et stylométrie: 14h-14h40

    Présidente de session : Laélia Véron

    Alice Dionnet (Université d’Orléans) : introduction à la stylométrie

    Cette présentation en deux temps se consacrera d’abord à la présentation de la stylométrie, de ses objets et objectifs et des techniques qui lui sont associées. Seront utilisés comme exemple les travaux d’attribution d’autorité, notamment ceux effectués par Jean-Baptiste Camps et Florian Cafiero concernant l’attribution des pièces de Molière à Corneille. J’interrogerai ensuite les frontières de la stylistique en montrant comment j’ai utilisé certaines de ces techniques de stylométrie pour comparer le style des romans d’aventures identifiés par les théoriciens du genre et celui des jeux vidéo dits « R.P.G », ou role-playing games, largement influencés par ce genre littéraire et celui de la fantasy, en l’occurrence avec l’exemple de Dragon Age : Origins (2009).

    Stylistiques littéraires (syntaxe, ponctuation, sémantique) : 14h40-16h

    Présidente de session : Judith Wulf

    Pierre Fleury (Sorbonne Université) : « La « méthode Croisset » ou comment intégrer à l’analyse du discours les questions de rythme » (Flaubert, Bouilhet, Hugo) 

    Louis Bouilhet, le 19 mars 1859, tente de défendre un alexandrin éreinté par Flaubert en l’enjoignant à « scander le vers entier (méthode Croisset) […] Je l’aime, parce que je le dis bien. » Notre communication tâchera d’expliquer ce que peut être une telle « méthode », au croisement de l’écriture et de la lecture – une façon de lire les textes qui soit aussi une façon de les faire parler, c’est-à-dire de les interpréter… au sens où l’entendent les stylisticiens. Quelques exemples de Flaubert et de Hugo nous aiderons à percevoir ce que peut apporter à l’exégèse cette prise en compte du flux configurant de la lecture. Partant, y aurait-il une possibilité théorique pour inclure la phrase (en tant que syntaxe virtuellement « musicale ») dans les paradigmes de l’analyse du discours et de la linguistique énonciative, jugées parfois sourdes à la prosodie et au rythme ?

    Clara Cini (Sorbonne Université) : « Pour une stylistique de la ponctuation : variations et permanences dans la représentation du discours autre (RDA), chez Annie Ernaux »

    Participant d’une véritable « déliaison généralisée[1] » sensible à toutes les échelles de l’œuvre, la ponctuation ernausienne, aussi bien que son absence, rend parfois difficile la détermination générique du discours autre – que l’on songe ici à l’incipit des Armoires vides. En considérant d’abord les premiers ouvrages de l’autrice, notre intervention analysera ce refus de systématicité syntaxique – particulièrement sensible lorsque les discours autres se télescopent en l’espace d’une page – comme moyen de faire entendre au plus juste et dans un même geste la diversité du dire, de ses modalités et locuteurs au sein même du texte qui les accueille[2]. Dans une perspective évolutive et génétique, nous examinerons dans un second temps les variations et permanences dans l’insertion du discours autre, au fur et à mesure des publications de l’autrice, et leurs enjeux protéiformes.

    [1] Francine Dugast-Portes, Annie Ernaux, Étude de l’œuvre, Bordas, 2008, (« Écrivains au présent », 2), p. 153.
    [2] Nous nous appuyons en partie sur les travaux de Geneviève Salvan. Voir : Geneviève Salvan, « Ordre des mots et discours rapportés : les discours directs “sans ancrage” dans Journal du dehors d’Annie Ernaux », dans Agnès Fontvielle-Cordani, Stéphanie Thonnerieux (dir.), L’Ordre des mots à la lecture des textes, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 2009, (« Textes & Langue »), p. 371‑384.

    Ekaterina Nevskaya (Université Côte d’Azur) « Métaphore et interpénétration sémantique dans Le Don de Nabokov »

    Dans notre communication, nous nous proposons d’étudier la manière dont le discours métaphorique permet de révéler l’appréhension du monde extralinguistique propre à Fédor, le personnage principal, et d’explorer les potentialités sémantiques du langage. Notre analyse abordera surtout un pattern particulier de la métaphorisation : le glissement d’unités sémantiques et/ou linguistiques à travers différents co(n)textes, produisant des zones de superposition entre énoncés « littéraux » et énoncés « métaphoriques » dont les frontières s’avèrent extrêmement floues. On voit apparaître ainsi toutes sortes d’effets autodialogiques fusionnant les pays, les époques, les objets, les domaines de référence… L’étude de ces effets permet d’esquisser un modèle cognitif et perceptif qui restitue le point de vue de Fédor, tout en mettant à mal la stabilité sémantique du langage (conformément à la démarche littéraire de Fédor-écrivain et, sans doute, à celle de Nabokov). Pour la mener à bien, nous procéderons notamment à des recompositions sémiques des éléments-pivots qui permettent d’intriquer le littéral et le figuré.

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    16h-16h15 : pause

    Stylistique et linguistique : 16h15-17h

    Présidente de session : Pauline Bruley

    Linguistique, narratologie et stylistique : Diane Kalms (Université de Lausanne) « L’impensée littéraire. Pour une étude sur les récits à la sixième personne » (ils, elles, iels)

     Si l’usage narratologique reconnaît le récit à la première et à la troisième personne, les récits à la sixième personne semblent négligés par la théorie littéraire. Pourtant, leur emploi de la sixième personne donne lieu à des effets de style sensément différents d’un texte à l’autre, selon des modalités narratives diverses et variées. Encore considérée par la plupart des grammaires contemporaines comme une simple variation en nombre de la troisième personne, la sixième personne jouirait d’une actualisation théorique de ses propriétés morphosyntaxiques et énonciatives. Subséquemment, en prêchant son autonomisation linguistique, nous postulons que le modèle du récit à la troisième personne (tel qu’il a été théorisé par Gérard Genette) ne peut plus satisfaire les exigences théoriques requises pour une analyse littéraire de la sixième personne dans toute sa rigueur et son exhaustivité.

  • Colloque international : Style et Imaginaires de la Langue – Programme

    Laboratoires Fablitt et Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines

    5e colloque de l’Association Internationale de Stylistique


    Université Paris 8 (entrée rue Guynemer, en face du métro Saint-Denis Université)

    Maison de la Recherche – Espace Deleuze – Bâtiment A, niveau 1

    18-19-20 octobre 2022


    Le colloque visera à mieux évaluer le rôle de l’imaginaire dans la pensée de la langue, à la fois dans ses modes de représentation, sa portée heuristique, ses enjeux épistémologiques ou encore ses visées esthétiques, scientifiques ou politiques. En matière de connaissance de la langue, y a-t-il rupture ou continuité entre la représentation, par les linguistes, du système de la langue et l’image que dessinent les écrivains à partir de leur usage singulier ? Quel type de geste théorique se lit dans leur pratique stylistique ? Théoriciens et praticiens de la langue servent-ils des modes de représentation opposés ? Doit-on les hiérarchiser ? De quelle manière tel ou tel imaginaire joue-t-il un rôle dans l’évolution d’une langue ? Dans quels champs d’étude s’inscrivent l’observation du sentiment linguistique des écrivains ou la description des images en usage chez les linguistes ? Voilà quelques questions qui serviront d’axe problématique au cinquième colloque de l’AIS qui, après Rennes en 2008, Caen en 2011, Lyon en 2015 et Aix en 2018, se tiendra à l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis les 18, 19 et 20 octobre 2022. Organisées sans aucun privilège d’école ou d’orientation et sans exclusive conceptuelle, ces rencontres auront pour ambition de réunir des chercheurs issus d’horizons scientifiques et géographiques diversifiés afin de favoriser dialogue interdisciplinaire et échanges méthodologiques sur des questions qui pourront être abordées à la fois comme support théorique et comme terrain d’expérimentation pratique.

    Comités

    Comité d’organisation : Mathieu Bermann, Sophie Bertocchi-Jollin, Mathias Verger, Judith Wulf.

    Comité scientifique : Mathieu Bermann (Université Paris 8), Éric Bordas (ENS-Lyon), Bernard Cerquiglini (Université de Paris), Stéphane Chaudier (Université de Lille), Anne Herschberg-Pierrot (Université Paris 8), Sophie Bertocchi-Jollin (Université Paris-Saclay), Joël July (Aix-Marseille Université), Lise Gauvin (Université de Montréal), Michèle Monte (Université de Toulon), Bérengère Moricheau-Airaud (Université de Pau), Élise Pavy-Guilbert (Université Bordeaux-Montaigne), François Rastier (CNRS), Gilles Siouffi (Sorbonne Université), Mathias Verger (Université Paris 8), Sandrine Vaudrey-Luigi (Sorbonne Nouvelle), Judith Wulf (Université Paris 8).

    PROGRAMME

    MARDI 18 OCTOBRE – PERSPECTIVES THÉORIQUES

    8H45 – Accueil

    9H30 – Mot de bienvenue d’Elsa Kammerer, directrice du laboratoire Fablitt

    10h – Séance introductive : « Les imaginaires de la langue, entre linguistique et études littéraires »

    10h – Conférence de Gilles SIOUFFI (Sorbonne Université) « Du génie de la langue au sentiment de la langue »

    11h – Conférence de Lise GAUVIN (Université de Montréal) : « La “surconscience linguistique” de l’écrivain francophone : une intranquillité créatrice »

    12h – Déjeuner

    13h30 – Table ronde « Épistémologie de la stylistique »

    16h – Poétique et politique de la langue

    • Élise PAVY-GUILBERT (Bordeaux) • « Voltaire contre Rousseau: littérature et imaginaires de la langue en France au XVIIIe »
    • Jacques-Philippe SAINT-GÉRAND (Limoges) • « Les grammairiens ont-ils du style ? Les débuts d’une langue nationale »
    • Laélia VÉRON (Orléans) • « Un style de transfuge de classe entre marginalisation et institutionnalisation »

    MERCREDI 19 OCTOBRE – PRATIQUES STYLISTIQUES ET STYLES EN PRATIQUE

    8H30 – Conférence d’Ilias YOCARIS (Nice) : « Transferts figuraux et stylisation de la matière verbale dans un extrait du Temps retrouvé »

    9H30 – Imaginaires contemporains

    • Mervi HELKKULA (Helsinki) • « Une “réalité augmentée” ? Éléments du réel et paroles imaginées dans La Ballade de Rikers Island de Régis Jauffret »
    • Sandrine VAUDREY-LUIGI (Dijon) • « Les imaginaires linguistiques dans La plus secrète mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr »
    • Sophie MILCENT-LAWSON (Univ. de Lorraine) • « Imaginaires zoolinguistiques et représentations littéraires d’un point de vue animal en régime fictionnel »

    11H – Perspectives historiques

    • Lise CHARLES (Sorbonne) • « Peut-on “chicaner les poètes sur des vétilles” » ?
    • Stéphanie THONNERIEUX (Lyon 2) • « L’émergence du démonstratif ça dans la poésie moderne »
    • Jérôme HENNEBERT (Lille) • « L’imaginaire fantaisiste de la langue chez Tristan Derème »

    12h30 – Déjeuner

    Valorisation de la recherche en stylistique

    13H15 – AG de l’Association Internationale de Stylistique

    «  Quelle valorisation  pour la recherche en stylistique ? » – Workshop HAL

    Séance animée par Joël July (Aix-Marseille) et Bérengère Moricheau-Airaud (Pau)

    16H15 – Recherche création

    • Olivia ROSENTHAL (Paris 8) • Conférence performance
    • Simon DANSEREAU-LABERGE (UQAM/Paris 8) • « De l’uchronie au livre-jeu : la partition d’une langue »
    • Christine ANGOT • Entretien avec Mathieu Bermann

    JEUDI 20 OCTOBRE – FRANCOPHONIE ET ÉCOLOGIE DES LANGUES

    9H – Regards croisés

    Session Expériences de pensée

    • Vincent BERNE (Nice) • « Constitution et dissolution des formes linguistiques chez Claude Simon »
    • Bahia DALENS (Sorbonne nouvelle) • « Expérimentation contrefictionnelle ; contribution à une réalité augmentée dans les récits courts de  Mandiargues »
    • Giuseppe CRIVELLA (Nanterre) • « Le désastre de l’écriture. Lecture de Maurice Blanchot »
    • Radhia AROUA (Sorbonne/ La Manouba) • « L’écriture de la distanciation romanesque et de la jubilation autoréflexive chez Jean Échenoz »

    Session Discours et société

    • Montserrat LOPEZ DIAZ (USC) • « L’émergence de la rectification de l’euphémisme »
    • Bauvarie MOUNGA (Yaoundé) • « L’imaginaire linguistique dans la rhétorique populiste de Mélenchon »
    • Tristan BORNOZ (Lausanne) • « L’imaginaire stylistique dans les processus de réécriture : Balzac et l’ajustement aux normes »
    • Zied Smat (Tunis) • « Les stéréotypes, ces sagesses des nations »

    11H – Francophonie à l’oeuvre

    • Mohammed BENAZIZ (Casablanca) • « Style et imaginaire ambivalent dans la littérature maghrébine de langue française »
    • Lina ABDELAZIZ (Batna 2) • « Imaginaires de la langue dans la littérature francophone algérienne postcoloniale »
    • Mohamed EL JORTI (Kénitra) • « Les mots dans le discours esthétique de la langue française chez Khatibi »
    • Sara de BALSI (Cergy) • « “Qui suis-je en français ?” Les écrivains francophones translingues et la “relativité linguistique” »

    13H – Déjeuner

    14H – Session Imaginaires métalinguistiques

    • Pauline HAAS (CNRS/ENS) • « Le sentiment néologique dans l’œuvre romanesque de Sony Labou Tansi »
    • Anne GARRIC (Sorbonne) • « Linguistique du voleur ; une méthode heuristique de Genet »
    • Romain RIVAUX (Florida Atlantic Univ.) • « Entre grammaticalité et grammophonie : stylistique et imaginaire joyciens »

    14H – Session D’une langue à l’autre

    • Martina BOLICI (Grenoble/Rome) • « Variations sur le thème de la langue chez Savinio »
    • Myriam VIEN (Bologne) • « Imaginaire linguistique et traduction intralinguale dans le film Mommy de Xavier Dolan »
    • Fernando FUNARI (Florence) • « Dante linguiste en traduction »

    16H – Session Histoire des idées linguistiques

    • Aurélie FRIGHETTO (Sorbonne) • « L’imaginaire linguistique du discours lexicographique (XVIIe-XIXe siècle) »
    • Thibaud METTRAUX (Lausanne) • « Commentaire sur les épithètes de Desportes »
    • Aurélia ELALOUF (Strasbourg) • « L’imaginaire du « naturel » de la langue chez les grammairiens français (fin XIXe/début XXe) »

    16H – Session Moments et mouvements

    • Juliette DRIGNY (Cergy) • « Écrire “contre, tout contre” la linguistique : motivation du signe et pratique du rythme dans l’avant-garde post-structuraliste »
    • François DEMONT (Lausanne) • « Le moment misologique de la prose française : imaginaire, discours et pratiques de méfiance envers le langage (1939-1955) »
    • Raphaëlle HEROUT (Rennes) • « Instituer la langue : l’imaginaire à l’œuvre »
  • Colloque international : Style et Imaginaires de la Langue – Appel à communication

    Laboratoires Fablitt et Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines

    5e colloque de l’Association Internationale de Stylistique


    Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis

    18-19-20 octobre 2022


    Appel à communication

    Depuis quelques années, les rapports entre science et imaginaire, longtemps considérés comme antinomiques, sont régulièrement interrogés, posant plus particulièrement la question du rôle dans le débat scientifique des sciences humaines, des études culturelles, ou des études littéraires. Une longue tradition considère ainsi l’imagination comme facteur d’erreur et de fausseté, obstacle épistémologique dont la science doit se défaire, prônant une stricte abstraction de la connaissance et traçant, vers la rationalité abstraite, une route bien distincte de celle qui mène à la création, au rêve, à la fiction, à la poésie. Une autre approche fait de l’imagination le point d’appui de la réflexion scientifique, avec des savants qui reconnaissent, dans leurs recherches, le rôle de l’image  ou de l’invention.

    Le champ des études sur la langue reconduit ce clivage, avec une habitude institutionnelle qui oppose sciences du langage et études littéraires, métalinguistique et épilinguistique, grammaire et expressivité, stylistique littéraire et stylistique de la langue, et des travaux qui ont fait une place en langue aux idées de sentiment linguistique (Saussure), de créativité verbale (Coseriu), de prototype ou de stéréotypie linguistique, de normes subjectives ou de « surconscience linguistique » (Lise Gauvin), des recherches qui ont tenté de développer une linguistique de l’imagination (Anne-Marie Houdebine) ou une linguistique du rythme (Meschonnic), sans oublier tous ceux qui ont fourni les bases de cette réflexion en insistant sur les liens entre langue et mythe (Vico), sur la langue comme energeia, comme activité créatrice (Humboldt), ou sur la philosophie des formes symboliques (Cassirer), croisant ainsi la pensée d’écrivains qui envisagent le style comme « manière de vivre la langue » (Hugo) ou comme contestation de la « langue empreinte » (Glissant).

    En matière de connaissance de la langue, y a-t-il rupture ou continuité entre la représentation, par les linguistes, du système de la langue et l’image que dessinent les écrivains à partir de leur usage singulier ? La différence est-elle de nature ou d’échelle d’observation ? Quelle est la portée heuristique du sentiment linguistique des écrivains ? Quel type de geste théorique se lit dans leur pratique stylistique ? théoriciens et praticiens de la langue servent-ils des modes de représentation opposés ? Doit-on les hiérarchiser ? De quelle manière tel ou tel imaginaire de la langue fait-il évoluer la compréhension de la langue ? Quels champs des sciences du langage peuvent être concernés ? voilà quelques questions qui serviront d’axe problématique au cinquième colloque de l’AIS qui, après Rennes en 2008, Caen en 2011, Lyon en 2015 et Aix en 2018, se tiendra à l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis, les 18, 19 et 20 octobre 2022.

    Ces questions pourront être abordées, à la fois comme support théorique et comme terrain d’expérimentation pratique et selon différentes perspectives :

    • éclairage théorique, par exemple sur les notions d’imaginaire de la langue ou du discours, d’imaginaire linguistique ou langagier chez les linguistes ou les écrivains, mais aussi sur la distinction, souvent reconduite, entre grammaire et expressivité ;
    • approche descriptive d’imaginaires linguistiques en pratique, à partir de l’étude de cas documentant le rapport intime du sujet à la langue ou l’influence que l’imaginaire linguistique à l’œuvre dans les textes littéraires peut avoir sur les normes systémiques ou les usages ;
    • contextes, paliers de pertinence et observatoires (discours, genre, texte, période, phrase etc.) ;
    • analyse des discours sur l’imaginaire linguiste (métaphores des linguistes, observatoires non-littéraires des imaginaires linguistiques, dramaturgie épistémologique, dialogue entre linguistes et écrivains etc.) ;
    • poétique et politique des imaginaires de la langue,  fonctions éthiques, mais aussi liens entre modèles linguistiques et enjeux identitaires, culturels ou nationaux ;
    • plurilinguisme interne et externe des écrivains, diglossie et clivage entre langue maternelle et langue culturelle, langue de relation et langue d’institution ;
    • ressources techniques de détection automatisée (corpus numériques, outils lexicométriques etc.) ;
    • approche diachronique, histoire des représentations linguistiques et des pratiques stylistiques, rôle du style d’auteur dans l’activité néonymique, la dynamique syntaxique ou la grammaticalisation. 

    Éléments de bibliographie

    Branca-Rosoff, Sonia, « Les imaginaires des langues » dans H. Boyer (dir.), Sociolinguistique, Territoire et objets, Lausanne, Delachaux et Niestlé, 1996, p. 77-114.

    Canut, Cécile, « Subjectivité, imaginaires et fantasmes des langues : la mise en discours “épilinguistique” », Langage et société, 2000/3, n°93, p. 71-97.

    Cerquiglini, Bernard, Une Langue orpheline, Paris, Minuit, 2007.

    Charaudeau, Patrick, « les stéréotypes, c’est bien, les imaginaires, c’est mieux », dans Boyer H. (dir.), Stéréotypage, stéréotypes : fonctionnements ordinaires et mises en scène, L’Harmattan, 2007.

    Gauvin, Lise, La Fabrique de la langue : de Rabelais à Réjean Ducharmes, Paris, Seuil 2004

    Glissant, Édouard, L’Imaginaire des langues, entretien avec Lise Gauvain, Paris, Gallimard, 2010.

    Houdebine, Anne-Marie, « De l’imaginaire linguistique à l’imaginaire culturel », Linguistique, vol. 51, 2015/1, p. 3-40.

    Lardon, Sabine, Rosellini, Michèle, L’Imaginaire des langues. Représentations de l’altérité linguistique et stylistique (XVIe-XVIIIe siècle), Cahiers du GADGES, n° 15, 2018.

    Meschonnic, Henri, De la langue française, essai sur une clarté obscure, Hachette, 1997.

    Pavy-Guilbert, Élise, L’Image et la langue – Diderot à l’épreuve du langage dans les Salons, Paris, Classiques Garnier, « L’Europe des Lumières », 2014.

    Pitavy, Jean-Christophe (dir.), Normes, fictions, pratiques langagières: l’imaginaire linguistique, numéro thématique de la revue Signe, discours et société, n°19, 2017,  http://revue-signes.gsu.edu.tr/?revue=161.

    Pot, Olivier (dir.), Langues imaginaires et imaginaire de la langue, Cahiers d’Humanisme et Renaissance, n° 148, Genève, Droz, 2018.

    Rastier, François, « Apprendre auprès des œuvres : la linguistique à l’école de la littérature », Littérature 2016/1 (N° 181), p. 82-90.

    Remysen, Wim,  « L’application du modèle de l’Imaginaire linguistique  à des corpus écrits. Le cas des  chroniques  de  langage  dans  la  presse  québécoise »,  Langage  et  Société,  2011, n°  135,  p.  47-65.

    Rosier, Laurence, « La classe ouvrière va-t-elle au paradis linguistique ? Ou le “style peuple” : de la littérature à Nicolas Sarkozy… », Cahiers Marxistes, n° 242, 2012, p. 31-42.

    Saussure, Ferdinand de, Le Sentiment linguistique, Gilles Siouffi (éd.), ENS éditions, 2016.

    Siouffi, Gilles, Le “génie de la langue française”. Études sur les structures imaginaires de la description linguistique à l’Age classique, Paris, Champion, 2010.

    Comités

    Comité d’organisation : Mathieu Bermann, Sophie Bertocchi-Jollin, Mathias Verger, Judith Wulf

    Comité scientifique : Mathieu Bermann (Université Paris 8), Éric Bordas (ENS-Lyon), Bernard Cerquiglini (Université de Paris), Stéphane Chaudier (Université de Lille), Anne Herschberg-Pierrot (Université Paris 8), Sophie Bertocchi-Jollin (Université Paris-Saclay), Joël July (Aix-Marseille Université), Lise Gauvin (Université de Montréal), Michèle Monte (Université de Toulon), Bérengère Moricheau-Airaud (Université de Pau), Élise Pavy-Guilbert (Université Bordeaux-Montaigne), François Rastier (CNRS), Gilles Siouffi (Sorbonne Université), Mathias Verger (Université Paris 8), Sandrine Vaudrey-Luigi (Sorbonne Nouvelle), Judith Wulf (Université Paris 8).

    Proposition de communication

    Les propositions de communication, comprenant un titre et un résumé de 200 à 300 mots, sont à envoyer avant le 29 avril 2022 aux trois adresses suivantes : mathieu.bermann@free.fr  mathias.verger@gmail.com Judith.wulf@univ-paris8.fr

    Modalités d’inscription

    Les participants au colloque doivent adhérer à l’Association Internationale de Stylistique : https://www.styl-m.org/actions-de-lassociation/comment-adherer/

  • « Style et goût » – Journée d’étude / atelier doctoral

    Vendredi 26 mars 2021

    Logo Sorbonne Nouvelle

    Argumentaire

    Argumentaire sur le site styl-m.

    Liens de connexion à l’atelier

    Atelier organisé à distance, lien de connexion sur demande à sandrine.vaudrey-luigi@sorbonne-nouvelle.fr

    Atelier diffusé en direct sur le site YouTube de la Sorbonne Nouvelle :

    https://www.youtube.com/channel/UCEH_ZSQsV0CIQPJR-GMg9MQ

    Programme

    13h30 : Accueil et présentation de la journée.

    13h45 – Arnaud Wydler (Université de Fribourg) : « Prêcher à la cour au XVIIe siècle en France : contraintes de style et questions de goût ».

    14h15 – Emily Lombardero (Université Sorbonne Nouvelle) : « Un style dans le “goût de la langue” ? La Princesse de Clèves commentée par Charnes et Valincour ».

    14h45 – Discussion.

    15h15 – Ombeline Charrier (Université de Nantes) : « Victor Hugo et le “Grand goût” ».

    15h45 – Florence Jensen (Université Sorbonne Nouvelle) : « Le Louvre des écrivains ou l’émerveillement esthétique ».

    16h15 : Discussion et conclusion.

    Organisation :

    Sophie Jollin-Bertocchi, Université Paris-Saclay, UVSQ, AIS – sophie.bertocchi-jollin@uvsq.fr

    Sandrine Vaudrey-Luigi, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, AIS – sandrine.vaudrey-luigi@sorbonne-nouvelle.fr

    Judith Wulf, Université de Nantes, AIS – judith.wulf@univ-nantes.fr

  • Appel à communication pour la journée des doctorants et des jeunes docteurs organisée par l’AIS

    Le Vendredi 20 mars à l’Université Sorbonne-Nouvelle.

    Accueil à 9h30 – fin de la journée à 17h
    Lieu: Maison de la recherche, 4 rue des Irlandais 75005 Paris

    Merci d’envoyer un résumé de 200 mots maximum, en indiquant l’université d’inscription pour la thèse et le nom du directeur de recherche à stylmorg@gmail.com.

    JOURNÉE D’ÉTUDES « STYLE ET GOÛT »

    Conçue comme un atelier doctoral, la journée d’études « style et goût » a pour objectif de réunir des doctorants, des docteurs ayant soutenu récemment et des enseignants chercheurs titulaires autour d’un intérêt commun pour la stylistique.

    Quel que soit le domaine de recherche, stylistique d’auteur, stylistique de genre, stylistique historique, etc., il s’agira plus particulièrement de proposer une contribution à une réflexion sur l’évolution de la notion de goût. Le goût est décrit à l’époque classique comme « instinct de la droite raison » (Bouhours), il devient symptomatique de l’évolution de l’idée de beau et plus précisément du tournant esthétique qui inaugure, dès l’abbé Dubos, une réflexion empirique sur le goût, en l’éloignant des définitions a priori pour l’orienter vers la réception.  La notion « singulièrement flottante » (Bruneau) au XIXe siècle, où elle sert de « pierre de touche » pour juger des faits de langue et de style est intimement associée à l’idée de style par Barthes au XXe siècle qui insiste sur la dimension paradoxale du goût : « Le plaisir du style, même dans les œuvres d’avant-garde, ne s’obtiendra jamais que par fidélité à certaines préoccupations classiques qui sont l’harmonie, la correction, la simplicité, la beauté, etc., bref les éléments séculaires du goût ».

    Cette journée d’études invite à examiner les liens complexes qui se tissent entre les notions de style et de goût. On pourra par exemple s’attacher à :

    • la manière dont la notion de goût est réinvestie par les théories successives du style, dans une perspective théorique,
    • l’institutionnalisation progressive de la notion de goût ou le parallélisme d’évolution des notions de style et le goût, dans une perspective historique,
    • la singularité du point de vue auctorial sur le goût, dans la perspective d’une stylistique d’auteur,
    • l’évolution du vocabulaire et le croisement avec la notion de langue littéraire (bon goût, mauvais goût, belle langue, bien écrire, mal écrire…).

    On invite les doctorants et jeunes docteurs à interroger leur propre corpus avec les différentes perspectives suggérées ou à envisager la manière dont leur propre corpus fait écho à cette notion ou au contraire la refuse.