L’odorat est certes moins développé chez l’homme que la vue ou l’audition qui nous permettent de nous orienter dans l’espace. C’est pourquoi les sciences humaines ont jusqu’alors privilégié l’étude d’autres sens. Il est certes plus difficile de verbaliser une émotion à partir d’une odeur mais l’homme est en capacité d’en sentir des milliers et de les intérioriser avec une forte coloration affective : le « discours olfactif » lui permet donc d’exprimer son rapport au monde – adaptation ou aliénation – selon sa situation de communication. À la croisée des approches littéraire et info-communicationnelle, les travaux interdisciplinaires réunis dans cet ouvrage consistent à décrypter une rhétorique des senteurs. Dès lors, l’olfaction apparaît indispensable à la construction du sens et s’avère, enfin, un marqueur social équivoque.
Penser le fonctionnement et l’évolution des langues en termes de vie et de fin de vie n’est pas un motif nouveau – bien au contraire : la métaphore biologique ou vitaliste, qui consistait à comparer les langues à des organismes vivants, était particulièrement en vogue au XIXe siècle. Ainsi A. Schleicher comparait-il les langues à « des organismes naturels qui, en dehors de la volonté humaine et suivant des lois déterminées, naissent, croissent, se développent, vieillissent et meurent » (1868) ; ainsi A. Darmesteter filait-il la métaphore dans son ouvrage La vie des mots (1887), en étudiant les processus néologiques et de changement de sens comme des formes de naissance, d’évolution et de mort des mots. À la fin du même siècle, cette métaphore a donné lieu à de nombreux débats et critiques (Bréal 1887), dont la virulence pouvait témoigner d’une mutation profonde dans la conception de la langue : elle serait alors passée « du statut d’organisme naturel à celui d’institution » (Auroux 1979) ; une institution sociale comparable à la « monnaie », autre métaphore séculaire revenue en force pour se substituer à la première (Rey 2008).
… et ses renouvellements actuels
La métaphore biologique continue toutefois d’être très utilisée dans les conversations courantes, et a été tout particulièrement visible dans de récents débats autour de certaines innovations lexicales ou morphosyntaxiques populaires et créatives comme l’écriture inclusive. L’Académie française a ainsi déclaré le 26 octobre 2017 que la langue française se trouvait « désormais en péril mortel »[1], tandis que le collectif des linguistes atterrées (2023) voit au contraire dans ces innovations un témoignage de vitalité[2] de la langue française. On pense aussi aux mouvements de revitalisation des langues en danger, qui, résistant à la mort des langues (Hagège 2000), viennent ajouter un nouvel élément à l’opposition classique entre langue vivante et langue morte. Ces problématiques actuelles renouvellent la métaphore biologique de la vie et de la fin de vie en linguistique en la remettant au goût du jour, avec des enjeux politiques et sociaux qui méritent d’être analysés.
Par ailleurs, d’un point de vue théorique, cette même métaphore est susceptible d’être renouvelée par le récent dialogue établi avec les sciences du vivant par les approches énactivistes ou énactivisantes en linguistique (Bottineau 2017). Paradigme fondé par les biologistes chiliens Maturana et Varela, l’énaction prend sa source dans un questionnement sur la nature du vivant ; ce dernier y est caractérisé par sa capacité à régénérer ses propres composantes, comme l’arbre perd ses feuilles à l’automne pour les régénérer au printemps, ou comme les cellules du corps humain meurent et se régénèrent les unes après les autres. Une langue morte, par opposition à une langue vivante, n’est peut-être pas seulement une langue qui ne « se parle plus », mais aussi et surtout une langue dont les composantes ne se renouvellent plus ; une langue qui ne voit plus certains de ses mots, de ses structures, de ses morphèmes s’éteindre alors que s’en créent de nouveaux au fil des interactions entre les locuteurs. Une langue vivante n’est sans doute en rien comparable à un corps vivant clôturé biologiquement par une membrane ou une peau, avec une naissance et une mort précisément datables ; mais elle se caractérise par une dynamique de renouvellement permanente, au gré des interactions entre des individus multiples. De ces interactions, émerge cet ensemble cohérent et toujours en mouvement qu’est la langue, le système linguistique, dans un fonctionnement probablement comparable à celui de bien d’autres systèmes vivants complexes – du vol d’étourneaux au banc de poissons, en passant par la fourmilière ou la ruche.
Étudier l’obsolescence et la fin de vie de certaines composantes d’une langue, s’intéresser aux moments de basculement de certains microsystèmes, permettra d’observer le fonctionnement même de cette dynamique.
Fin de vie des signes : fonctionnement du système, fonctionnement des signifiants
La question de la fin de vie de certaines formes linguistiques, et d’un renouvellement perpétuel des langues entre néologie et obsologie, avait déjà intéressé J.-C. Chevalier et M.-F. Delport ; sous la plume de cette dernière, on lit par exemple, dans l’introduction du volume La fabrique des mots :
Ne pourrait-on, au bout du compte, voir l’histoire de la langue comme une néologisation continue et opérant à des vitesses diverses, où la place laissée par l’évanouissement d’un mot (appelons-le « obsologie ») crée un « blanc » dans le système, qui est en soi une néologie ? Quatre cas théoriques se présenteraient : celui d’une néologie à deux faces, le « blanc » et ce qui le remplace ; celui où la néologie consiste en une suppression et une création corrélative ; celui d’une création sans suppression ; celui d’une suppression sans création compensatrice. (M.-F. Delport 2000 : 5-6)
Ce sont plusieurs questionnements théoriques qui se posent ici. Postuler l’existence d’un « blanc » dans un système, c’est concevoir le système « langue » comme préexistant aux signes qui viendraient le remplir. C’est le concevoir comme un système pré-construit de représentation du monde, commun à toutes les langues, et que chaque langue aurait simplement à instancier par des signifiants qui lui sont propres. Une autre vision des choses est possible si l’on admet que ce sont les réseaux signifiants qui construisent le système ; si l’on admet que ces réseaux signifiants instaurent par eux-mêmes un ordre de représentation qui n’est pas commandé par une structuration préalable du monde et/ou de l’esprit. C’est à quoi invitent de récentes explorations dans le domaine du signifiant[3]. Placer le signifiant « aux commandes » suppose de repenser profondément la notion de système linguistique, et de repenser également son fonctionnement en tant que système complexe tenant du vivant. Doit-on considérer que la fin de vie d’une forme ou de structures grammaticales signifie l’appauvrissement d’un système de représentation préétabli ? Ressent-on la nécessité de remplacer le signe perdu par un autre (avec lequel il serait alors interchangeable d’un certain point de vue) ? Ou bien au contraire, la fin de vie d’une forme est-elle la trace d’un autre ordre qui est en train de se mettre en place, faisant émerger un autre système de représentation ?
En dernier lieu, si le signifiant est le moteur de la construction du sens, alors, observer la forme même des mots – lire les signifiants – permet peut-être d’accéder à certaines conceptualisations que se donnent les locuteurs : on pourra observer la façon dont les différentes langues disent la fin (fin vs. final en espagnol ; enfin, en fin de compte, au bout du compte, finalement… en français, al fin y al cabo, finalmente, después de todo, a la postre en espagnol, et bien d’autres).
Objectifs du numéro
Le présent numéro se propose ainsi de problématiser les applications actuelles de la notion de fin de vie aux systèmes linguistiques, et d’en interroger les enjeux – selon les cas – théoriques et épistémologiques, ou politiques et sociaux.
Les différentes contributions pourront notamment porter sur les thématiques suivantes (non exhaustives) :
Épistémologie et discussions de la métaphore biologique et vitaliste en linguistique ;
Analyse de discours : enjeux politiques de la métaphore biologique de la « fin de vie » dans les discours sur la fin de vie des langues, des mots ou les langues en danger ;
Études de cas d’« obsologie » : fin de vie d’une forme, d’un microsystème en diachronie ;
Réflexions sur les limites et bornes d’un système d’un point de vue diachronique (permanences, identités et renouvellements d’un « état de langue » à l’autre), voire diatopique (netteté ou porosité des frontières dans le cadre du « contact de langue ») ;
Études de sémantique et pragmatique sur le lexique et la phraséologie de la fin dans les langues romanes.
Les propositions d’articles (titre et résumé de 300 mots environ), accompagnés d’une brève notice biographique, seront à envoyer pour le 15 juillet 2024.
Les décisions d’acceptation seront communiquées aux auteurs pour le 15 septembre 2024.
Après acceptation d’une proposition d’article, les contributions sont à envoyer aux coordinateurs du dossier avant le 15 décembre 2024, délai de rigueur. Les auteurs veilleront à respecter scrupuleusement les normes de présentation disponibles à l’adresse : https://journals.openedition.org/atlante/1302.
Les articles seront soumis à expertise par le comité scientifique, et le retour d’évaluation aux auteurs est prévu le 15 mars 2025.
La version définitive de l’article sera envoyée pour le 15 juin 2025.
Publication du numéro : automne 2025.
Bibliographie indicative
Auroux Sylvain, 1979, « La querelle des lois phonétiques », Lingvisticae Investigationes, 3/1, p. 1-27.
Badir Sémir, Polis Stéphane, Provenzano François, 2016, « Actualités du modèle darwinien en linguistique », dans Cl. Blanckaert, J. Léon et D. Samain (éds.), Modélisations et sciences humaines. Figurer, interpréter, simuler, Paris : L’Harmattan, p. 271-288.
Blestel Élodie & Fortineau-Brémond Chrystelle, 2015, « La linguistique du signifiant : fondements et prolongements », Cahiers de praxématique, 64, en ligne : https://journals.openedition.org/praxematique/3799.
Bottineau Didier, 2017, « Langagement (languaging), langage et énaction, a tale of two schools of scholars : un dialogue entre biologie et linguistique en construction », Signifiances (signifying), 1/1, p. 11-38.
Bréal ([1887] 2005), « L’histoire des mots », dans Essai de sémantique, Limoges : Lambert-Lucas.
Cerquiglini & Pruvost, 2017), Les mots disparus de Pierre Larousse, Paris : Larousse.
Chevalier Jean-Claude, Launay Michel & Molho Launay, 1984, « La raison du signifiant », Modèles linguistiques, 6/2, p. 27-41.
Costa James (éd.), 2013, Enjeux sociaux des mouvements de revitalisation linguistique, numéro de la revue Langage & Société, n°145.
Darmesteter Arsène, 1979 [1887], La vie des mots étudiée dans leurs significations, Paris : Champ Libre.
Delport Marie-France, 2000, « Avant-propos », La fabrique des mots : la néologie ibérique, Paris : Sorbonne Université Presses, p. 5-6.
Dostie Gaetane, Diwersy Sacha & Steuckart Agnès (dir.), 2021, Entre viellissement et innovation : le changement linguistique, numéro 82 de la revue Linx. Revue des linguistes de l’université Paris X Nanterre, en ligne : https://journals.openedition.org/linx/7340.
Duchêne Alexandre & Heller Monica (éd.), 2012, Language in Late Capitalism : Pride and Profit, Routledge.
García Mouton Pilar & Grijelmo Álex, 2011, Palabras moribundas, Madrid : Taurus.
Haboud Bumachar Marleen, 2023, « Desde la documentación activa a la revitalización contextualizada: experiencias con comunidades kichwahablantes en Ecuador », International Journal of the Sociology of Language, 280, p. 91-134.
Hagège Claude, 2000, Halte à la mort des langues, Paris : Odile Jacob.
Launay Michel, 2003, « Note sur le dogme de l’arbitraire du signe et ses possibles motivations idéologiques », Mélanges de la Casa de Velázquez, 33-2, p. 275-284, https://journals.openedition.org/mcv/227.
Les linguistes atterrées (collectif), 2023, Le français va très bien, merci, Paris : Gallimard.
Luhmann Niklas, 2010, Systèmes sociaux : esquisse d’une théorie générale, trad. Lukas Sosoe, Québec : Presses de l’Université Laval.
Maturana Humberto & Varela Francisco, [1972] 1994, De máquinas y seres vivos. Autopoiesis : la organización de lo vivo, Santiago de Chile, Lumen.
Maturana Humberto & Varela Francisco, 1999, El árbol del conocimiento, Las bases biológicas del entendimiento humano. Madrid, España debate (3e éd.).
Maturana Humberto, 1978, “Biology of Language : the Epistemology of Reality”, in George A. Miller and Elizabeth Lenneberg (eds.), Psychology and Biology of Language and Thought: Essays in Honor of Eric Lenneberg, New York, Academic Press, p. 27-63.
Maturana Humberto, 1988, “Ontology of Observing : the Biological Foundations of Self-Consciousness and of the Physical Domain of Existence”, in Rod Donaldson (ed.), Texts in cybernetic theory : an in-depth exploration of the thought of Humberto Maturana, William T. Powers, and Ernst von Glasersfeld, Felton, American Society for Cybernetics (ASC), p. 1-53.
Morvan Malo & al. (org), 2023, colloque La métaphore biologique dans les discours sur les langues, Université de Tours, 16-17 novembre 2023.
Pagès Stéphane (dir.), 2017, Submorphologie et diachronie dans les langues romanes, Aix-en-Provence : Presses Universitaires de Provence.
Pivot Bernard, 2004, 100 mots à sauver, Paris : Albin Michel.
Poirier Marine, 2021, La coalescence en espagnol. Vers une linguistique du signifiant énactivisante. Limoges : Lambert-Lucas.
Raimbault Jean-Claude, 2006, Les disparus du XXe siècle : les 10 000 mots disparus, les 18 000 mots apparus au XXe siècle, Nantes : Éditions du temps.
Rey Alain, 2008, « Les mots, des immortels ? », préface à Héloïse Neefs, Les disparus du Littré, Paris : Fayard.
Roussillon René, 2012, « Fonctions des métaphores biologiques », Libres cahiers pour la psychanalyse, 25, p. 59-82.
Schleicher August, 1868, La théorie de Darwin et la science du langage. De l’importance du langage pour l’histoire naturelle de l’homme (trad. Pommeyrol), Paris : librairie A. Franck.
Édité par Claire Badiou-Monferran, Adrienne Petit, Sandrine Vaudrey-Luigi
200 pages Date de publication : 08 Juin 2024
Présentation
L’avenir de la langue littéraire serait-il donc classique ? Le présent volume se propose d’explorer la diversité et la recomposition des imaginaires classiques dans la littérature des quatre dernières décennies. Il s’agit d’en apprécier les réappropriations contemporaines en s’intéressant plus particulièrement à la dimension linguistique et rhétorique, c’est-à-dire à « l’écrire classique », selon l’expression de Barthes.
La revue Exercices de Rhétorique reprend à son compte la conviction des anciens rhétoriciens. La seule lecture des traités ne saurait suffire ; l’analyse des discours en est un complément indispensable et permet, en mettant les outils rhétoriques à l’épreuve, de les repenser. La revue accueille tous travaux qui éclairent la pratique même de la rhétorique, en s’appliquant à l’analyse des discours complets, et plus généralement des textes, antiques ou modernes, historiques ou fictifs. Elle a vocation à intégrer et à susciter toutes les pratiques d’analyse, de tous les territoires de la rhétorique.
La déclamation au début de l’époque moderne : une institution oratoire
Ce numéro pluridisciplinaire (linguistique, littérature, didactique) entend mettre à l’honneur des corpus émergents appelés à entrer dans le périmètre des textes enseignés et analysés auprès des publics scolaire et universitaire, dans la dynamique du développement des humanités environnementales. Les études ici rassemblées éclairent les enjeux de productions textuelles et iconographiques qui tout à la fois mettent en scène des « discours » animaux et sont porteurs d’un discours sur les animaux, tout en apportant des outils d’analyse novateurs et en illustrant des méthodologies parfois elles-mêmes émergentes. Le dossier comporte vingt contributions. Quatre volets répartissent les articles selon leur dominante linguistique, littéraire et didactique, même si la majorité des travaux présentés croisent ces différentes perspectives. Le premier volet propose quatre études développant approches théoriques et propositions linguistiques inspirées de la sémiolinguistique, de l’énaction, de l’analyse énonciative de la notion de point de vue et de la sociostylistique. Le deuxième volet analyse quant à lui comment certains discours publicitaires, argumentatifs (issus d’essais comme de fictions) mais aussi iconographiques véhiculent des discours sur les animaux, notamment à travers les thématiques de la chasse et de la corrida ou encore de la souffrance animale, problématisée dans son rapport à l’art. Le troisième volet intitulé « déploiements littéraires et horizons stylistiques » présente un panorama des enjeux et modalités propres aux œuvres littéraires qui prêtent la parole à des animaux et leur imputent des discours, convoquant des corpus du XVIe siècle à l’époque contemporaine. S’y manifeste la très grande variété des formes poétiques et langagières que peuvent revêtir ces discours imaginaires, et s’y esquisse les contours d’une mutation de nos représentations de l’animal. Le quatrième et dernier volet du dossier offre pour finir des propositions didactiques de la maternelle à l’université, illustrant la richesse des corpus mettant en scène des animaux. Dans une perspective d’enseignement, les quatre études de cette section s’attachent aussi bien aux questionnements soulevés par la question animale qu’aux enjeux linguistiques et discursifs que la prise en considération du point de vue des vivants autres qu’humains permettent d’aborder dans les textes. Cette livraison est complétée par des comptes rendus critiques en lien avec la thématique animale. Elle se clôt par deux articles de varia hors dossier, dont l’un fait écho aux débats revenus dans l’actualité toute récente concernant la nécessité d’une réforme de l’orthographe.
La réflexion interdisciplinaire sur les discours adressés aux pouvoirs interroge les pratiques sociales de la requête, de la pétition, de la célébration ou de la critique des autorités, montrant les normes, stratégies et contraintes de tels discours et le rôle joué par les porte-parole et intercesseurs.
Michel Foucault voyait dans la distinction du vrai et du faux un grand « principe de raréfaction » des discours, participant de leur contrôle et de leur assujettissement en instaurant le grand partage de la raison et de la folie. Mais jusqu’à récemment, pour principe d’exclusion qu’il fût, le vrai ne laissait pas, dans l’ordre de la raison, et sur ses territoires, de jouer encore un rôle fédérateur. Or, il semblerait qu’aujourd’hui, ce pouvoir fédérateur du vrai soit relégué au rang des illusions métaphysiques. Des fake news aux « faits alternatifs », des bidonnages médiatiques aux thèses complotistes, tout se donne pour « vrai », comme si le vrai n’était plus qu’une bannière que chacun brandit pour défendre « sa » vérité. D’où une défiance généralisée, envers les médias, les institutions démocratiques, la science même. Alors du vrai faut-il faire table rase ? Ou se résigner à n’y voir qu’une affaire de préférence ? Pas pour les auteurs réunis ici, philosophes, anthropologues, spécialistes des sciences de la communication, qui endossent la posture du théoricien ou celle de l’enquêteur de terrain. Pragmaticiens de formation ou d’obédience, ils s’efforcent, par l’analyse de situations ou d’objets divers et parfois inattendus, de mettre au jour les conditions et contraintes structurelles, conventionnelles, contextuelles, relationnelles, à l’œuvre dans la promotion d’un discours « vrai ».
Date de publication : 12 juin 2024 Broché – format : 13,5 x 21,5 cm – 174 pages
Présentation
Cet ouvrage réunit des études stylistiques en hommage à Claire Stolz, Maîtresse de conférences à Sorbonne Université. Il propose des études sur la littérature contemporaine, sur des auteurs et autrices aussi divers que Saint-Exupéry, Genet, Éric Chevillard, Assia Djebar, ou Annie Ernaux. Les spécialistes les plus éminents de l’analyse des discours et de la figuralité (D. Maingueneau, M. Bonhomme) ont apporté leur contribution, et on y trouvera un inédit de l’écrivaine Dominique Barbéris.
Biographie des autrices
Florence Leca Mercier, maîtresse de conférences à Sorbonne Université, est stylisticienne, spécialiste de Jean Genet. Anne-Marie Paillet est maîtresse de conférences à l’École Normale Supérieure de Paris. Ses recherches en stylistique portent essentiellement sur l’ironie et l’humour. Geneviève Salvan est professeure à l’Université Côte d’Azur, et spécialiste en analyse du discours.
L’avenir de la langue littéraire serait-il donc classique ? Le présent volume se propose d’explorer la diversité et la recomposition des imaginaires classiques dans la littérature des quatre dernières décennies. Il s’agit d’en apprécier les réappropriations contemporaines en s’intéressant plus particulièrement à la dimension linguistique et rhétorique, c’est-à-dire à « l’écrire classique », selon l’expression de Barthes.
Table des matières
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