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  • Penser le style des littératures écrites et dessinées: pratiques de la greffe

    Appel à communication pour une journée d’étude

    , Lettres Sorbonne Université

    Penser le style des littératures écrites et dessinées : pratiques de la greffe

    Sorbonne Université, Paris —  le 31 mai 2024

    Propositions de communication à envoyer d’ici le 15 février 2024

    UR Sens Texte Informatique Histoire

    Pensé en littérature comme un écart avec la norme (Philippe 2021, p. 55), ou comme une illustration de celle-ci, comme l’expression d’une singularité auctoriale (Barthes 1953, p. 13-14) ou comme le reflet d’une allégeance à un courant littéraire (style surréaliste), à un genre (Letourneux 2017, p. 15), voire comme le témoignage de la langue d’une époque (un style Troisième République), le concept de style en littérature s’avère aussi malléable qu’épineux pour la recherche. Prise au croisement de diverses « mystiques » (Rastier 1994, p. 268), à la fois inévitable, et malaisée d’approche, la notion a donné lieu à de nombreuses réflexions depuis l’œuvre fondatrice de Charles Bally (1909) instituant en France la discipline de la stylistique. En vertu de sa nature protéiforme, on reconnaît toutefois à la notion de style son adaptabilité puisqu’elle s’emploie aisément pour caractériser tous les domaines et les formes d’expressions, au-delà du seul champ littéraire. 

    Ainsi, interroger le style en bande dessinée c’est se heurter aux spécificités du médium : l’hybridité iconotextuelle qui le définit et la réalité souvent collective de sa production. Dans la lignée des approches logocentrées de la bande dessinée, les études liées au style de ce médium se sont originellement concentrées sur ses récits et ses discours (Fresnault-Deruelle 1977). Progressivement, l’intérêt croissant porté à l’esthétique de la bande dessinée a conduit à mener des études stylistiques de ses images, en tentant de dégager des filiations artistiques (Lecigne & Tamine 1983) dans ce qui est considéré non plus seulement comme un médium mais bien comme un neuvième art. Réévaluer la dimension picturale de la bande dessinée amène à s’interroger sur la qualité des images valant pour elles-mêmes, au-delà de leur rôle seulement narratif, en mettant au centre de la préoccupation esthétique la notion de graphiation (Marion 1993 ; Andrieu de Levis 2019). Cependant, ces travaux n’en restent pas moins sporadiques et les récentes études font, en tentant de le combler, le constat d’un manque critique important (Forceville, El Refaie & Meesters 2014, p. 485 ; Berthou & Dürrenmatt 2019, p. 7).

    L’originalité de cette journée d’étude réside dès lors dans le choix d’un corpus protéiforme, en s’intéressant aussi bien aux littératures écrites qu’aux « littératures dessinées » (Morgan 2003). Tout en s’abstenant de considérer le médium de la bande dessinée comme un simple genre, il s’agira d’envisager, en parallèle ou dans un même geste, des productions pouvant relever de ces deux champs contigus : le roman, la nouvelle, le poème, la micro-fiction, aussi bien que les genres de l’autobiographie au sens large, dans l’album, la planche, le strip voire le cartoon

    Plus spécifiquement, l’objet de cette rencontre sera d’examiner l’œuvre littéraire et bédéique en tant que corps textuel ou graphique composite, se construisant par ajouts d’éléments plus ou moins extérieurs, greffes ponctuelles ou structurelles, exhibées comme telles ou fondues à même le texte ou le dessin. Nous nous intéresserons tout particulièrement au phénomène de citation, selon une acception élargie. En effet, nous incluons dans cette notion non seulement la citation dite « littéraire », soit l’incorporation la plus traditionnelle d’un fragment textuel au sein d’un texte d’accueil, mais aussi toute expression apparaissant comme autre à l’intérieur d’un (icono)texte, par l’insertion d’un « discours autre » (direct, indirect, libre ou non) ou d’un énoncé graphique différent (par le trait, la mise en page, etc.). Dans cette perspective, le copié-collé textuel mis au jour dans certaines œuvres littéraires peut faire écho, dans la bande dessinée, à l’insertion de composantes ne relevant pas de la main de l’artiste, à des éléments redessinés, et plus largement à l’introduction d’ »images autres ». Les communications permettront dès lors d’évaluer ce qui fonde une spécificité stylistique dans l’insertion du discours autre (Authier-Revuz, 2020) dans les littératures écrites ou dessinées, mais aussi ce qui peut réunir les deux médiums envisagés dans une dynamique commune, notamment par leur tendance à cultiver un réseau de références nommé tantôt intertextualité, tantôt intericonicité.

    Dans l’optique d’interroger conjointement ces deux champs, nous faisons le choix de placer cette journée d’étude dans le sillage des ouvrages majeurs de sémiostylistique publiés ces dernières décennies, notamment les écrits parus sous l’égide de Georges Molinié (Molinié & Cahné 1994), mais aussi des travaux plus récents de Gilles Philippe qui exposent la dimension évolutive du style (Philippe 2021), essentielle à notre sens pour appréhender à nouveaux frais les frontières de ce concept. Nous fondons enfin notre compréhension du style sur les analyses développées dans la synthèse d’Éric Bordas en 2008 dans « Style ». Un mot et des discours, et sur le principe d’une définition, qu’il sera bien entendu nécessaire de critiquer : « De toute évidence, le style, c’est la variante […] et, génétiquement, l’ »écriture », comme processus de transformation, de transmutation, commence avec la rature. L’idée d’un style naît avec la possibilité d’un choix […] » (p. 57-58) Ainsi, compris comme une donnée évolutive ou comme une variation, le style semble résister à toute entreprise d’homogénéité et nous invite à le considérer sous l’angle du mélange et de la dissemblance. C’est en gardant à l’esprit ce principe fondamental de « choix » que nous souhaitons réfléchir aux différents moyens stylistiques par lesquels un auteur ou une autrice se confronte, s’accorde, s’empare de la parole d’autrui, la joint à la sienne, comme élément hétérogène explicite, assumé, affiché ou au contraire, camouflé, lissé, voire plagié. 

    Tous travaux concernant ces modalités d’incorporation de texte ou d’image autre seront donc les bienvenus. Les propositions de communication pourront s’inscrire dans les axes de réflexion suivants (dont la liste est, à l’évidence, non exhaustive) : 

    • L’emprunt et l’imitation. Réécritures partielles de certains motifs : L’évènement reprenant le point central des Armoires vides, à savoir l’avortement clandestin chez Annie Ernaux. Réécritures totales : Le Voyage sans fin de Monique Wittig reprenant la diégèse et les personnages principaux du Don Quichotte de Cervantes ; Hippolyte de Garnier, puis Phèdre de Racine reprenant la tragédie de Sénèque ; Une Tempête d’Aimé Césaire dans le sillage de La Tempête de William Shakespeare
    • Le jeu littéraire, la parodie et le pastiche. Exercices de styles graphiques ou textuels : Variations de Blutch ; Exercices de style de Raymond Queneau. Pastiche de tableaux ou autres images dans une bande dessinée : Moderne Olympia de Catherine Meurisse.
    • Les réutilisations d’une matière existante. Par le collage littéraire : Berlin Alexanderplatz d’Alfred Döblin ; La Carte et le Territoire de Michel Houellebecq. Par le re-dessin : Le Grand Récit de Jens Harder ; Les Damnés de la Commune de Raphaël Meyssan.
    • La citation ou le style d’autrui comme fondements d’un style. À l’échelle d’une carrière : Jean-Patrick Manchette se coulant dans le moule de Dashiell Hammett ; Joost Swarte empruntant la ligne de Hergé. À l’échelle de l’œuvre : la reprise du style épique dans La Franciade de Ronsard. À l’échelle du fragment d’œuvre : le travail des exergues dans Médée de Christa Wolf.
    • La juxtaposition, voire la confrontation des styles. Autocitation : Livre des trois Vertus de Christine de Pizan ; Indélébiles de Luz. Écriture à plusieurs mains : Seyvoz de Joy Sorman et Maylis de Kerangal ; Révolution de Florent Grouazel et Younn Locard. Insertion de dessins d’enfants : Blast de Manu Larcenet ; Chronographie de Dominique Goblet et Nikita Fossoul ; Mon enfant peut en faire autant de Jochen Gerner et Pavel Gerner. Évolutions d’un “style d’auteur” : Jean Giraud entre Blueberry et Le Monde d’Edena ; He Youzhi entre Mes années de jeunesse et La Lumière blanche.
    • Les modalités d’insertion du discours direct. Par des usages particuliers de la ponctuation dans un texte pouvant perturber l’ordre classique : Journal du dehors d’Annie Ernaux. Par un traitement particulier du phylactère en bande dessinée : Pelléas & Mélisande de Nicole Claveloux ; Formose de Li-chin Lin.

    Les propositions de communication, d’une page maximum, accompagnées d’une brève bio-bibliographie, sont à envoyer avant le 15 février 2024 aux trois adresses suivantes : 

    Une réponse sera envoyée après délibération à la fin février 2024. La journée d’étude aura lieu le 31 mai 2024 à Sorbonne Université (Paris), et sera suivie d’une table ronde.


    Comité d’organisation : 

    Bibliographie indicative 

    Andrieu de Levis, Jean-Charles, De la ligne claire à la ligne « pas claire ». Émancipations esthétiques de la bande dessinée en France et aux États-Unis à l’orée des années 70, thèse sous la dir. de Dürrenmatt, Jacques, Paris, Sorbonne Université, 2019.

    Authier-Revuz, Jacqueline, La Représentation du discours autre. Principes pour une description, Berlin, De Gruyter, 2020. Disponible en ligne : https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/9783110641226/html 

    Bally, Charles, Traité de stylistique française, Heidelberg, Carl Winter’s Universitätsbuchhandlung,  1921 [1909]. Disponible en ligne : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k166222b.

    Barthes, Roland, Le degré zéro de l’écriture, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points », 2014 [1953]. 

    Berthou, Benoît et Dürrenmatt, Jacques (dir.), Style(s) de (la) bande dessinée, Paris, Classiques Garnier, coll. « Perspectives comparatistes », 2019.

    Bordas, Éric et Molinié, Georges (dir.), Style, langue et société, Paris, Honoré Champion, coll. « Colloques, congrès et conférences Sciences du Langage », 2015.

    Bordas, Éric, « Style »  : un mot et des discours, Paris, Éditions Kimé, coll. « Détours littéraires », 2008.

    Compagnon, Antoine, La Seconde main ou le travail de citation, Paris, Points, coll. « Essais », 2016 [1979].

    Dürrenmatt, Jacques, Bande dessinée et littérature, Paris, Classiques Garnier, coll. « Études de littérature des XXe et XXIe siècles », 2013.

    Forceville, Charles,  El Refaie, Elisabeth et Meesters, Gert, « Stylistics and comics », dans Burke, Michael (dir.), The Routledge Handbook of Stylistics, Londres/New York, Routledge, 2014, p. 485-499.

    Fresnault-Deruelle, Pierre, Récits et Discours par la Bande. Essais sur les Comics, Paris, Hachette, coll. « Hachette Essais », 1977.

    Genette, Gérard, Palimpsestes, la littérature au second degré, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Poétique », 1982.

    Herschberg Pierrot, Anne, Le style en mouvement, Paris, Belin, coll. « Belin Sup Lettres », 2005.

    Jollin-Bertocchi, Sophie et Linarès, Serge, Changer de style – Écritures évolutives aux XXe et XXIe siècles, Leiden, Brill Rodopi, coll. « Faux titre », 2019.

    Lecigne, Bruno et Tamine, Jean-Pierre, Fac-similé. Essai paratactique sur le Nouveau Réalisme de la Bande Dessinée, Paris, Futuropolis, 1983. 

    Letourneux, Matthieu, Fictions à la chaîne : littératures sérielles et culture médiatique, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Poétique », 2017.

    Marion, Philippe, Traces en cases. Travail graphique, figuration narrative et participation du lecteur : essai sur la bande dessinée, Louvain-la-Neuve, Academia, 1993.

    Molinié, Georges et Cahné, Pierre (dir.), Qu’est-ce que le style  ? Actes du colloque international, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Linguistique nouvelle », 1994.

    Philippe, Gilles, Pourquoi le style change-t-il  ?, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, coll. « Réflexions faites », 2021. 

    Rastier, François, « Le problème du style pour la sémantique du texte », dans Molinié, Georges et Cahné Pierre (dir.), Qu’est-ce que le style ? Actes du colloque international, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Linguistique nouvelle », 1994.

  • Poésie et langages du vivant (XXe et XXIe siècles), deuxième volet.

    Journée d’étude “Poésie et langages du vivant (XXe et XXIe siècles), deuxième volet

    Date limite de l’appel : 1er février 2024

    Université Rouen Normandie, 27 septembre 2024.

    Mont-Saint-Aignan, UFR Lettres et Sciences Humaines.

    Journée d’étude organisée par :

    • Thomas Augais, (Sorbonne Université/ CELLF),
    • Irène Gayraud (Sorbonne Université / CRLC) et
    • Thierry Roger (Université de Rouen Normandie / CÉRÉdI)

    Cette journée fait suite à une première journée d’étude sur cette question, qui a eu lieu le 2 juin 2023 à Sorbonne Université.

    « Que serait la biologie sans les poètes 1 ? », s’interrogeait Francis Hallé citant Ponge et Valéry. Pourtant ceux-ci ne cessent de rencontrer leurs limites, cherchant de quelle manière la langue poétique pourrait retenir quelque chose de la complexité du vivant. Les travaux actuels de l’écocritique et de l’écopoétique, souvent minés par le simple thématisme ou le pur environnementalisme, doivent alors en venir à une interrogation en profondeur sur le signe. Le travail des poètes a-t-il contribué à faire émerger la conscience qu’anthropos et les vivants non humains partagent la même « sémiosphère » ? David Abram et Paul Shepard ont avancé l’hypothèse d’une « co-évolution des formes naturelles et des langages des hommes 2 », inspirant la zoopoétique, qui explore la manière dont « les syntaxes de nos langues répondent à une grammaire de la vie3 ». Pour Philippe Jousset, « le principe qui préside à l’engrènement du logos sur la physis est d’abord celui d’un prolongement4 ». Une telle vision rencontre celle du poète Lorand Gaspar, pour lequel le langage humain est « organiquement lié au langage de la vie5 ». La voie est ouverte pour une relativisation de l’arbitraire du signe, en particulier à partir des travaux de Dominique Lestel s’efforçant de penser une « métabolisation des formes animales par les langages humains6 ». Notre époque est celle d’une grande déstabilisation du langage. Pour l’écrivain Camille de Toledo, attentif à la biosémiotique, c’est « la notion même de langage qui est en train de se déplacer7 ». Prenant appui sur la pensée des intraduisibles de Barbara Cassin8, il en appelle alors à un « continuum du traduire » capable de répondre à ces secousses sismiques lézardant la table d’écriture, si cette table est notre sol. Le moment est venu de sortir d’un logocentrisme humain condamnant les non humains à n’être que des aloga, afin de prendre la mesure des sèves qui ont nourri ce renouveau contemporain dans la manière d’envisager les rapports entre le langage humain et un monde « muet » dont on ne cesse de découvrir à quel point il est saturé de sons, cris, appels, signaux… Pour Gabriel Vignola, il est urgent de « transformer le regard que nous posons sur la théorie littéraire » pour « problématiser la question du langage, de la représentation et de la littérature différemment, dans une perspective inspirée des modèles de l’écologie telle qu’elle se développe en sciences naturelles9 ».

    Il s’agira dans cette journée d’études, située au carrefour entre écocritique et épistémocritique, de reprendre à nouveaux frais le problème de la « sémiotique du monde naturel10 » abordé en son temps par Greimas, en vue d’ouvrir la recherche sur la poésie à l’écosémiotique, laquelle s’appuie sur la biologie de la signification de Jakob von Uexküll. De quelle manière se pose aujourd’hui la question médiévale du liber naturae, de la « lisibilité du monde11 » ? Ne nous conduit-elle pas à interroger les survivances et les transformations, au sein des sociétés modernes, de l’ontologie « analogiste » théorisée par Philippe Descola12 ?

    Cette seconde journée, qui fait suite à celle organisée à Sorbonne Université le 2 juin 2023, sera donc ouverte à des propositions qui, à partir d’un corpus de poésie – française ou comparatiste – postérieur à 1900 chercheront à articuler les travaux récents de la recherche dans les domaines de la littérature, de la linguistique et des sciences du vivant.


    Quelques pistes de réflexion :

    • Les communications chercheront à montrer de quelle manière le bruissement du monde féconde celui de la langue poétique, à partir d’un corpus monographique ou bien en convoquant de multiples poètes. Des études zoopoétiques pourront être envisagées, mais on pourra aussi s’interroger, dans le sillage d’Eduardo Kohn13, sur la pensée des forêts ou celle d’autres vivants non humains.
    • On pourra étudier les échanges entre formes du vivant et formes poétiques, à la lumière des travaux d’Adolf Portmann14, redécouverts par l’esthétique contemporaine, dès lors que « Tout vivant est avant toutes choses une apparence, une forme, une image, une espèce15 ». La notion d’« autoprésentation » animale croise alors celle de mimésis poétique ; « l’apparence inadressée » dialogue, ou non, avec « l’offrande lyrique », et plus largement avec la question de la transitivité en poésie.
    • On s’intéressera particulièrement à des poètes ayant développé une réflexion sur le rapport entre physis et logos, des poètes ayant interrogé la « grammaire du vivant » ou ayant cherché à penser la porosité entre la parole humaine et d’autres formes de langage. On explorera alors le terrain en partie fictif de la « thérolinguistique » chère à Vinciane Despret16. L’adoption d’un tel point de vue anthropologiquement décentré permettra de voir en quoi la parole du poème, contre la syntaxe de la domination, contre la syntaxe du dualisme sujet / objet, peut rencontrer le poème de la fourmi ou du poulpe, écrits dans cette langue « qui n’a pas de centre, une langue traversée ou raversière17 ».
    • On pourra s’intéresser à des cas concrets de dialogue entre des poètes et des biologistes ou des éthologues à propos du langage, et plus largement à la culture scientifique des poètes, lorsque celle-ci naît d’une réflexion sur la « thèse de l’exception humaine18 » dans la sphère langagière.
    • Des communications proposées par des chercheurs en linguistique pourront être précieuses, pour aborder en particulier le rapport entre le langage poétique et le domaine de l’écosémiotique.
    • Les travaux comparatistes pourront se demander si la manière dont les poètes abordent ce rapport entre la parole humaine et d’autres formes de langage est sujette à des variations en fonction des aires culturelles et linguistiques.

    Les propositions de communication doivent être adressées avant le 1er février 2024 à :


    1. Francis Hallé, Éloge de la plante. Pour une nouvelle biologie, Paris, Editions du Seuil, 1999, p. 104. ↩︎
    2. Anne Simon, Une bête entre les lignes, essai de zoopoétique, Marseille, Wildproject, 2021, p. 104. Voir David Abram, Comment la terre s’est tue. Pour une écologie des sens [1997], trad. Didier Demorcy et Isabelle Stengers, Paris, La Découverte, 2013 ; Paul Shepard, Thinking animals: Animals and the Development of Human Intelligence, Athens, University of Georgia Press, 1978. ↩︎
    3. Ibid., p. 105. ↩︎
    4. Philippe Jousset, Anthropologie du style. Propositions, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, 2007, p. 28. ↩︎
    5. Lorand Gaspar, Approche de la parole, Paris, Gallimard, 1978, p. 10. ↩︎
    6. Dominique Lestel, L’Animal singulier, Paris, Seuil, 2004, p. 59. ↩︎
    7. Propos tenus lors du séminaire « Identités plastiques », organisé par Irène Gayraud, Danielle Perrot-Corpet et Judith Sarfati Lanter : « Réécrire la loi. Rencontre avec Camille de Toledo », séance du jeudi 19 mai 2022, Sorbonne Université. ↩︎
    8. Barbara Cassin (dir.), Le Vocabulaire européen des philosophies : Dictionnaire des intraduisibles, Paris, Seuil, 2004. ↩︎
    9. Gabriel Vignola, « Écocritique, écosémiotique et représentation du monde en littérature », Cygne noir, no 5, 2017, URL : http://revuecygnenoir.org/numero/article/vignola-ecocritique-ecosemiotique [consulté le 30 juin 2022]. ↩︎
    10. Algirdas Julien Greimas, « Conditions d’une sémiotique du monde naturel », Langages, 1968, 10, p. 3-35. ↩︎
    11. Hans Blumenberg, La Lisibilité du monde, Paris, Le Cerf, 2007. ↩︎
    12. Philippe Descola, Par-delà nature et culture (2005), Paris, Gallimard, 2015. ↩︎
    13. Eduardo Kohn, Comment pensent les forêts, trad. Grégory Delaplace, Paris, Zones Sensibles, 2013. ↩︎
    14. Adolf Portmann, La Forme animale, Préface de Jacques Dewitte, Paris, La Bibliothèque, 2013. ↩︎
    15. Emanuele Coccia, La Vie sensible, trad. Martin Rueff, Paris, Payot, 2010, p. 10. ↩︎
    16. Voir Autobiographie d’un poulpe, Arles, Actes Sud, 2021. ↩︎
    17. Ibid., p. 88. ↩︎
    18. Jean-Marie Schaeffer, La Fin de l’exception humaine, Paris, Gallimard, 2007. ↩︎
  • « Style et goût » – Journée d’étude / atelier doctoral

    Vendredi 26 mars 2021

    Logo Sorbonne Nouvelle

    Argumentaire

    Argumentaire sur le site styl-m.

    Liens de connexion à l’atelier

    Atelier organisé à distance, lien de connexion sur demande à sandrine.vaudrey-luigi@sorbonne-nouvelle.fr

    Atelier diffusé en direct sur le site YouTube de la Sorbonne Nouvelle :

    https://www.youtube.com/channel/UCEH_ZSQsV0CIQPJR-GMg9MQ

    Programme

    13h30 : Accueil et présentation de la journée.

    13h45 – Arnaud Wydler (Université de Fribourg) : « Prêcher à la cour au XVIIe siècle en France : contraintes de style et questions de goût ».

    14h15 – Emily Lombardero (Université Sorbonne Nouvelle) : « Un style dans le “goût de la langue” ? La Princesse de Clèves commentée par Charnes et Valincour ».

    14h45 – Discussion.

    15h15 – Ombeline Charrier (Université de Nantes) : « Victor Hugo et le “Grand goût” ».

    15h45 – Florence Jensen (Université Sorbonne Nouvelle) : « Le Louvre des écrivains ou l’émerveillement esthétique ».

    16h15 : Discussion et conclusion.

    Organisation :

    Sophie Jollin-Bertocchi, Université Paris-Saclay, UVSQ, AIS – sophie.bertocchi-jollin@uvsq.fr

    Sandrine Vaudrey-Luigi, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, AIS – sandrine.vaudrey-luigi@sorbonne-nouvelle.fr

    Judith Wulf, Université de Nantes, AIS – judith.wulf@univ-nantes.fr

  • Appel à communication pour la journée des doctorants et des jeunes docteurs organisée par l’AIS

    Le Vendredi 20 mars à l’Université Sorbonne-Nouvelle.

    Accueil à 9h30 – fin de la journée à 17h
    Lieu: Maison de la recherche, 4 rue des Irlandais 75005 Paris

    Merci d’envoyer un résumé de 200 mots maximum, en indiquant l’université d’inscription pour la thèse et le nom du directeur de recherche à stylmorg@gmail.com.

    JOURNÉE D’ÉTUDES « STYLE ET GOÛT »

    Conçue comme un atelier doctoral, la journée d’études « style et goût » a pour objectif de réunir des doctorants, des docteurs ayant soutenu récemment et des enseignants chercheurs titulaires autour d’un intérêt commun pour la stylistique.

    Quel que soit le domaine de recherche, stylistique d’auteur, stylistique de genre, stylistique historique, etc., il s’agira plus particulièrement de proposer une contribution à une réflexion sur l’évolution de la notion de goût. Le goût est décrit à l’époque classique comme « instinct de la droite raison » (Bouhours), il devient symptomatique de l’évolution de l’idée de beau et plus précisément du tournant esthétique qui inaugure, dès l’abbé Dubos, une réflexion empirique sur le goût, en l’éloignant des définitions a priori pour l’orienter vers la réception.  La notion « singulièrement flottante » (Bruneau) au XIXe siècle, où elle sert de « pierre de touche » pour juger des faits de langue et de style est intimement associée à l’idée de style par Barthes au XXe siècle qui insiste sur la dimension paradoxale du goût : « Le plaisir du style, même dans les œuvres d’avant-garde, ne s’obtiendra jamais que par fidélité à certaines préoccupations classiques qui sont l’harmonie, la correction, la simplicité, la beauté, etc., bref les éléments séculaires du goût ».

    Cette journée d’études invite à examiner les liens complexes qui se tissent entre les notions de style et de goût. On pourra par exemple s’attacher à :

    • la manière dont la notion de goût est réinvestie par les théories successives du style, dans une perspective théorique,
    • l’institutionnalisation progressive de la notion de goût ou le parallélisme d’évolution des notions de style et le goût, dans une perspective historique,
    • la singularité du point de vue auctorial sur le goût, dans la perspective d’une stylistique d’auteur,
    • l’évolution du vocabulaire et le croisement avec la notion de langue littéraire (bon goût, mauvais goût, belle langue, bien écrire, mal écrire…).

    On invite les doctorants et jeunes docteurs à interroger leur propre corpus avec les différentes perspectives suggérées ou à envisager la manière dont leur propre corpus fait écho à cette notion ou au contraire la refuse.