Étiquette : Linguistique

  • Colloque international « Ambigüité / ambivalence (syntaxique, sémantique ou énonciative) en linguistique »

    Lieu : Université de Toulon
    Date : les 27 et 28 novembre 2025

    Date de levée : 15 janvier 2025

    Site du colloque : https://ambiguity-tln.sciencesconf.org/resource/page/id/1

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    Appel à communications colloque de linguistique organisé à l’Université de Toulon les 27 et 28 novembre 2025.

    Avec le soutien du laboratoire Babel (EA 2649) de l’Université de Toulon et de l’Association des Linguistes Anglicistes de l’Enseignement Supérieur (ALAES).

    Ambigüité / ambivalence (syntaxique, sémantique ou énonciative) en linguistique

    L’ambigüité est un concept productif en linguistique, et ferait même « partie intégrante du modèle » selon A. Culioli ([1973] 1999 : 48). Ce terme, utilisé aussi dans le langage courant et la vie quotidienne, correspond à une « intuition fondamentale [selon laquelle] quelque chose de double se dissimule sous une apparence d’unicité » (Le Goffic, 1982 : 83 – 84). Si la polysémie de certains morphèmes lexicaux ou grammaticaux engendre facilement l’ambigüité (« le secrétaire est dans le bureau », exemple emprunté à Dubois et al. 1999 : 31), cette dernière peut également se situer au niveau de la proposition et, partant, de la phrase, lorsqu’un agencement de marqueurs se prête à plusieurs interprétations : l’ambigüité syntaxique se double dès lors d’une ambigüité sémantique.

    Néanmoins, la plupart du temps, le recours à un contexte plus fourni, ou bien l’examen plus approfondi d’autres marques grammaticales ou énonciatives présentes dans l’énoncé permettent de lever l’ambigüité. En effet, de tels phénomènes engagent crucialement le rapport entre les formes linguistiques et le co(n)texte, qu’il revient au linguiste d’analyser.

    Il existe toutefois des cas dans lesquels il n’est pas possible de désambigüiser, et d’opter

    avec certitude pour une catégorie plutôt qu’une autre, dans la mesure où les indices syntaxiques ne sont pas assez parlants ou donnent des résultats contradictoires, tandis que le recours au contexte n’est pas suffisant pour éliminer l’ambigüité. Or, les linguistes ont souvent été inspirés par ces phénomènes inclassables : on pense à la « théorie du reste » de Jean-Jacques Lecercle. Il peut aussi être question, en se fondant sur une métaphore biologique, d’exemples de phénomènes « hybrides » (cf. Guillaume 2014). P. Le Goffic (1982) a pour sa part recours au concept d’« ambivalence », terme à l’origine utilisé en psychanalyse pour qualifier des états psychiques contradictoires. Pour Catherine Fuchs (1995), l’ambivalence est une forme de transgression ne pouvant se produire qu’en discours, à la différence de l’ambigüité, qui serait propre à la langue. On retrouve dans « ambivalence » la même racine latine ambo signifiant « (les) deux à la fois » (CNRTL) que dans « ambigüité », mais il semble toutefois que l’on va plus loin dans la complexité, avec des phénomènes plus hétérogènes et non réductibles à une seule signification. Dérive inévitable de l’indétermination de la langue ou produit de la stratégie discursive du locuteur, des « zones troubles » (Le Goffic 1982 : 83) sont ainsi générées, qu’il incombe à l’interlocuteur de démêler. Face à un idéal de non-équivocité, l’ambivalence comme l’ambigüité peuvent ainsi représenter un danger. Le risque accru de malentendus nous invite alors à nous questionner sur la dimension éthique de l’utilisation de ces formes duplices.

    Michel Ballard (1990 :153) avance « [qu’]à première vue, […] l’ambigüité [es]t un problème qui passionne davantage les linguistes, les stylisticiens ou les philosophes que les traductologues. » Une approche traductologique de l’ambigüité et/ou de l’ambivalence n’est pourtant pas à exclure. Face à l’ambigüité, il est nécessaire pour le traducteur de faire des choix. Lorsqu’elle est intentionnelle, l’ambigüité doit être conservée. À l’inverse, les cas d’ambigüités fortuites se doivent d’être levés (Rydning 1998). Par ailleurs, en traduction automatique, les outils actuels, de plus en plus performants, réussissent généralement à éviter les cas d’ambigüité. Cependant, l’étape de relecture et de post-édition reste le plus souvent indispensable.

    Sans exclure des approches essentiellement théoriques, ce colloque entend soumettre les concepts d’ambivalence et d’ambigüité à l’épreuve des corpus afin d’en évaluer la portée et les limites en contexte. Par conséquent, il s’agira d’appréhender les cas de dualité interprétative au sein de corpus d’étude variés, oraux ou écrits. Ceux-ci pourront être de nature diverse – publicité, littérature, discours politique, presse, communication médiée par ordinateur, données lexicographiques, etc. –, permettant ainsi une exploration étendue et transversale de ces phénomènes. Les langues à privilégier seront le français, l’anglais et l’espagnol, mais d’autres langues et d’autres familles de langues que celles-ci peuvent également être convoquées.

    Les propositions pourront s’articuler, de manière indicative et non limitative, autour des divers axes évoqués dans cet appel, notamment :

    • définitions et effets de l’ambigüité et de l’ambivalence, rôle de la polysémie et du contexte ; dans quels cas les relations entre valeur d’un morphème et contexte permettent- elles de définir les conditions favorables à une interprétation en termes d’ambivalence ?
    • le vague référentiel est-il nécessairement ambigu ? par exemple, en ce qui concerne les problèmes de délimitation du référent (pronom de première personne du pluriel en français – cf. Monte 2022 -, omission du pronom personnel sujet en espagnol…).
    • quels sont les effets possibles du dédoublement d’interprétations d’un même énoncé, pouvant être compatibles et finissant par s’amalgamer, ou bien se révélant incompatibles, mais dans le même temps impossibles à départager ?
    • sur le plan énonciatif, dans le champ du discours représenté, à quelles conditions les formes complexes de représentation du discours autre (Authiez-Revuz 2020) sont-elles source d’ambigüité ? L’on ne sait dans certains cas qui parle, et les attributions à deux sources énonciatives différentes sont parfois incompatibles, et parfois ambivalentes – la superposition des voix ou points de vue portés par les énoncés représentés faisant alors partie des ressources déployées par le locuteur/énonciateur premier (Germoni et Stolz 2019). Et que devient alors, dans la structure narrative globale, la répartition entre narration, dialogues et pensées ?
    • en traduction, est-il toujours possible d’évaluer le caractère intentionnel ou fortuit de l’ambigüité ? Quelle(s) incidence(s) la conservation ou non de l’ambigüité et/ou de l’ambivalence peuvent-elles avoir ? La question de cas intraduisibles ou d’échecs de traduction pourra également être étudiée.

    Modalités de soumission et calendrier :

    • proposition de communication anonyme (une à deux pages maximum, comportant le titre de la communication, un résumé, quelques références bibliographiques) à envoyer avant le 15 janvier 2025 en format Word et / ou pdf à l’adresse suivante :
      ambiguity-tln@sciencesconf.org
      Merci d’indiquer clairement le nom et l’affiliation de l’auteur ou des auteurs dans le corps du courriel.
    • réponse aux auteurs : au plus tard le 30 mars 2025
    • 27 et 28 novembre 2025 : colloque à l’Université de Toulon

    Comité d’organisation / Comité scientifique

    Comité organisateur

    Bénédicte Guillaume, Élise Mathurin, Michèle Monte, Vanessa Saint-Martin
    Université de Toulon

    Comité scientifique

    • Audrey Coussy (McGill University)
    • Barbara Dancygier (University of British Columbia)
    • Antin Fougner Rydning (Universitetet i Oslo)
    • Laure Gardelle (Université Grenoble-Alpes)
    • María Isabel González-Rey (Universidad de Santiago de Compostela)
    • Michelle Lecolle (Sorbonne Nouvelle)
    • Laëtitia Leonarduzzi (Université d’Aix-Marseille)
    • Natalia López-Cortés (Universidad de Zaragoza)
    • Blandine Pennec (Université Toulouse II – Jean Jaurès)
    • Myriam Ponge (Université Paris 8)
    • Fabio Reggatin (Università degli Studi di Udine)
    • Corinne Rossari (Université de Neuchâtel)
    • Pascale Roux (Université Lumière Lyon 2)
    • Mohamed Saki (Université de Bretagne Occidentale)
    • Martine Sekali (Université de Nanterre)
    • Denis Vigier (Université Lumière Lyon 2)
    • Esme Winter-Froemel (Universität Würtzburg)
  • Initiation à la stylistique

    Initiation à la stylistique – 3e édition revue et enrichie
    Éditions Ellipses
    Claire Stolz

    Parution : 01.10.2024
    Pages : 272 pages
    Format : 14,5 cm x 21 cm
    ISBN :  9782340096127

    Description

    La stylistique connaît un formidable regain d’intérêt et est en pleine évolution. Utilisant le renouvellement des études de rhétorique et de poétique, elle est aussi à l’écoute des derniers développements des autres sciences humaines, en particulier dans les domaines de la linguistique et de la sémiotique. Du fait de cette pluralité épistémologique, elle suscite chez l’étudiant de nombreuses interrogations sur sa définition et sur sa finalité, sur sa place dans les divers types d’analyses textuelles. Cette Initiation voudrait donner au lecteur les moyens de se repérer dans ces problématiques et de voir que la démarche stylistique est au cœur de l’analyse du littéraire comme phénomène esthétique et social.

    C’est pourquoi, après un bref aperçu historique qui permet d’être à même de comprendre les motivations de la stylistique, le livre aborde les disciplines entrant dans son champ — grammaire, rhétorique, poétique, linguistique, sémiotique — et s’attache à montrer quels éléments de chacune d’entre elles peuvent être mis à son service.

    Puis on expose les postes d’analyse du texte littéraire, véritables points d’accrochage sur lesquels on peut bâtir une investigation stylistique ; la présentation de ces postes d’analyse souligne les liens avec les apports des disciplines envisagées dans la première partie ; elle met en évidence l’importance herméneutique de l’approche stylistique qui procède à une construction interprétative d’autant plus rigoureuse qu’elle s’attache à l’étude du matériau langagier, le sens procédant de la forme.

    Enfin, la dernière partie s’efforce de montrer, concrètement et de manière rapide, comment mettre en œuvre ses connaissances et poser des jalons efficaces pour élaborer un commentaire stylistique.

    Cette nouvelle édition, mise à jour et enrichie, présente notamment les nouvelles perspectives de la stylistique, et une bibliographie renouvelée.

    Claire Stolz est maîtresse de conférences honoraire à Sorbonne Université où elle a enseigné la rhétorique et la stylistique ainsi que la grammaire et l’analyse du discours.

  • Figures de la répétition dans la poésie et le théâtre de la Renaissance

    Classiques Garnier, coll. « Rencontres« , 2024
    Sous la direction d’Adèle Payen de La Garanderie
    Préfacier : Rouget (François)
    Nombre de pages : 215
    Parution : 03/01/2024
    Collection : Rencontres, n° 603
    Série : Rhétorique, stylistique, sémiotique, n° 11

    Les figures de répétition soulèvent des questions poétiques majeures. Offrant des jalons théoriques pour le xvie siècle, l’ouvrage regroupe des études de style consacrées à Agrippa d’Aubigné, Jean-Antoine de Baïf, Olivier de Magny, Clément Marot, Pierre de Ronsard, et Robert Garnier.

    Sommaire

    Résu

  • La notion de formule en linguistique

    Études linguistiques et textuelles (collection du Crem)

    Contributeurs : Marc Bonhomme, Claude Buridant, Emilia Hilgert, Georges Kleiber, Élise Louviot, Machteld Meulleman, Silvia Palma, Katia Paykin, Charlotte Schapira, Daciana Vlad

    Resp. scientifiques : Emilia Hilgert, Georges Kleiber, Silvia Palma

    • ISBN/EAN 978-2-35935-371-6
    • 27 €
    • 216 pages
    • Format: 16 x 24 cmnovembre 2023

    Formule, où es-tu ? Les neuf contributions de ce recueil apportent à la question une réponse à la fois générale, particulière et historique. Générale en ceci qu’elles établissent toute une palette de conceptions métalinguistiques de la notion de formule en sciences du langage, points de vue multiples conduisant à diverses passerelles entre les unes et les autres, pas toujours compatibles. Particulière parce qu’elles analysent des formats et des marqueurs formulaires spécifiques. Historique enfin, parce qu’elles enquêtent sur l’histoire de la notion et du mot formule lui-même. Un ensemble novateur et attrayant qui permet de mieux comprendre le rôle du prêt-à-dire dans le langage.  En savoir plus

    Éditée par le CREMCentre de recherches sur les médiations – de l’université de Lorraine et placée sous la direction d’André Petitjean, de Sophie Lawson et de Michelle Lecolle, la collection Études linguistiques et textuelles est un carrefour pluridisciplinaire d’études centrées sur les textes et les discours.

    Sommaire

    Sommaire de l’ouvrage (PDF)

    Collection Études linguistiques et textuelles

    Éditée par les éditions Lambert-Lucas, la collection Études linguistiques et textuelles est issue de la fusion, en 2017, des collections Recherches linguistiques et Recherches textuelles et se veut un carrefour pluridisciplinaire de recherches centrées sur les textes et les discours, d’un point de vue linguistique, stylistique, rhétorique, poétique, discursif et didactique. Selon une perspective aussi bien historique que synchronique, elle accueille des travaux qui s’intéressent à l’objectivation des phénomènes de cohésion et d’organisation textuelle, à l’analyse des faits énonciatifs, à l’étude des régularités génériques et des singularités littéraires, à l’investigation des phénomènes de production et de réception de textes et plus globalement à la problématisation de la textualité et de la discursivité.

    La collection accueille aussi bien des ouvrages collectifs que des monographies en français.

    http://www.lambert-lucas.com/collection/etudes-linguistiques-et-textuelles-collection-du-crem/

    Modalités de soumission

    Merci de préciser votre projet en respectant les consignes suivantes :

    • Pour les ouvrages collectifs : titre de l’ouvrage, argumentaire, titres des contributions, résumés des contributions, liste des contributeurs
    • Pour les essais issus d’une thèse (version remaniée) : présentation de la thèse, sommaire, bibliographie, rapport de soutenance et un chapitre rédigé
    • Pour les monographies et essais individuels : résumé d’environ 5 pages, sommaire, éléments de bibliographie et chapitre rédigé

    Vous adresserez votre dossier complet de projet de publication conjointement à :

    Le projet est soumis au comité éditorial. Celui-ci se réunit en octobre, mars et juillet de chaque année. En cas d’acceptation, le tapuscrit complet est expertisé en double aveugle par des experts des domaines concernés.

    Une participation au financement devra être prévue.

  • La Parole du poème

    La Parole du poème Approche énonciative de la poésie de langue française (1900-2020)

    L’énonciation poétique est une parole adressée à un lecteur et les formes que cette parole va prendre vont orienter l’interprétation. C’est à partir de cette conviction que sont envisagées ici les relations de temps et de personnes qui structurent le poème, et le dialogisme qui le traverse par le biais des discours représentés et des conflits de points de vue qui y sont mis en scène. Se dessine ainsi un éthos de l’énonciateur textuel qui appelle l’adhésion du lecteur et sa participation au monde du texte. Le parcours méthodique suivi dans l’ouvrage est illustré par l’étude de nombreux poèmes en langue française écrits entre 1900 et 2020 et offre ainsi un aperçu de la langue poétique contemporaine dans toute sa diversité.

    • Type de publication: Ouvrage
    • Auteure: Monte (Michèle)
    • Résumé: Illustré de nombreux exemples, La Parole du poème propose un parcours méthodique des relations énonciatives qui structurent le poème et guident l’interprétation du lecteur : temps verbaux, personnes, discours représentés, confrontations entre locuteurs et énonciateurs, interdiscursivité.
    • Nombre de pages: 692
    • Parution: 21/09/2022
    • Collection: Investigations stylistiques, n° 14
    • ISBN: 978-2-406-13126-7
    • ISSN: 2267-8778
    • DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-13128-1
    • Éditeur: Classiques Garnier
    • Mise en ligne: 21/09/2022
    • Langue: Français
    • Mots-clés: Linguistique, herméneutique littéraire, temporalité, interlocution, élégie, épidictique, argumentation indirecte