Étiquette : poème

  • Le poème en 1924. Aux marges du surréalisme

    Études littéraires, vol. 53, 1 / 2023
    sous la direction de Arnaud Bernadet

    https://www.etudes-litteraires.ulaval.ca
    Le poème en 1924. Aux marges du surréalisme

    Si l’année 1924 est reconnue comme un moment charnière dans la poésie d’expression française, notamment à cause de la publication du Manifeste du surréalisme d’André Breton, elle marque également l’essor de plusieurs auteurs laissés en marge de l’histoire littéraire, restés dans l’ombre du courant surréaliste.
    Ce numéro d’Études littéraires tient donc à revisiter cette année, à redonner à ces écrivains, qui ne sont pas pour autant « d’arrière-garde » ou « antimodernes », leur juste place et à rendre compte du formidable foisonnement de l’époque. Car la modernité du poème qui occupe cette période est effectivement plurielle : elle peut autant user de la révolution que se cantonner à l’évolution. Elle ne se limite pas non plus au centre parisien, et peut également trouver naissance dans la migration et le voyage.
    Au sein même du groupe surréaliste, les visions sont multiples – le groupe refusera d’ailleurs de figurer dans l’Anthologie de la nouvelle poésie française, elle-même dirigée par des surréalistes –, laissant Antonin Artaud « aux confins de l’avant-garde ». Ce dernier n’est pas le seul à préférer les marges aux théories surréalistes : Tristan Tzara répliquera au Manifeste de 1924 par la publication des Sept manifestes dada et Blaise Cendrars refusera de limiter la poésie à une « école exclusive ».
    Ce sont donc les œuvres et les visions, de Cendrars, Tzara et Artaud, en plus de celles de Marcel Thiry, Saint-John Perse, Marcel Mauss, Alfredo Gangotena et Jules Supervielle – tous ayant eu un rôle à jouer dans la modernité de la poésie – qui sont au centre de ce numéro qui montre la richesse véritable de l’année 1924.

    Sommaire

    Arnaud Bernadet
    Voix oubliées, voix décentrées. Lire le poème en 1924 7

    ÉTUDES

    Anne Reverseau
    Anthologie de la nouvelle poésie française de Kra. Défense et illustration de la diversité formelle de la modernité 25

    Alexander Dickow
    Un reliquaire : les Sept Manifestes dada de 1924 41

    Olivier Penot-Lacassagne
    Aux confins du surréalisme, Antonin Artaud… 61

    Claude Leroy
    Spirale de 1924 chez Blaise Cendrars 75

    Bertrand Degott
    Toi qui pâlis au nom de Vancouver de Marcel Thiry: trop pâli pour être moderne ? trop dépoli pour ne pas l’être ? 91

    Nelson Charest
    Pour fêter un contre-don : Mauss et Saint-John Perse 109

    Émilien Sermier
    Le vers au grand large. De Gangotena à Supervielle 123

    Sophie Fischbach
    Poésie et profondeurs : « Toucher violemment le fond des choses ». Les « Poèmes de Guanamiru » (Gravitations) de Jules Supervielle 139

    ANALYSES

    Fatima Zohra Rghioui, Cassandre Heyraud et Camilo Balaguera Fonctions de l’énonciation poétique dans Mahmoud ou la montée des eaux (2021) d’Antoine Wauters 159

    Ismaïl El Jabri, Marie Schaeverbeke et Joana Thanasi
    Voix et énonciation dans Le Musée des contradictions d’Antoine Wauters 175

    Desiré Calanni Rindina
    Modernisme et crise de la représentation dans Aveux non avenus 189

    Claude Tuduri
    L’art de l’amitié chez Montaigne : une pratique poétique, sociale
    et utopique de l’écriture 211

    Notices sur les collaborateurs et collaboratrices

    Résumés / Abstracts

    Feuilleter la présentation

  • Webinaire Poemata (mars 2024) « La Parole du poème »

    Rencontre avec Michèle Monte autour de son livre : La Parole du poème. Approche énonciative de la poésie de langue française (1900-2020), Paris, Classiques Garnier, coll. investigations stylistiques, 2022. Rencontre animée par Pascale Roux
    https://poemata.hypotheses.org/19524

    L’énonciation poétique est une parole adressée à un lecteur et les formes que cette parole va prendre vont orienter l’interprétation. C’est à partir de cette conviction que sont envisagées dans ce livre les relations de temps et de personnes qui structurent le poème, et le dialogisme qui le traverse par le biais des discours représentés et des conflits de points de vue qui y sont mis en scène. Se dessine ainsi un éthos de l’énonciateur textuel qui appelle l’adhésion du lecteur et sa participation au monde du texte. Le parcours méthodique suivi dans l’ouvrage est illustré par l’étude de nombreux poèmes en langue française écrits entre 1900 et 2020 et offre ainsi un aperçu de la langue poétique contemporaine dans toute sa diversité.

    Michèle Monte est professeure émérite de linguistique française à l’Université de Toulon. Elle travaille dans une perspective pragmatique et herméneutique sur la production et la réception de la poésie française contemporaine et s’intéresse actuellement à la métaphore et à la poésie narrative. Outre de nombreux articles et chapitres d’ouvrage sur divers poètes, elle a publié en 2022 aux Classiques Garnier La Parole du poème. Approche énonciative de la poésie de langue française (1900-2020). Elle est aussi l’autrice de travaux portant sur la sémantique de morphèmes grammaticaux (néanmoins, toutefois, si, juste, on dirait) ainsi que sur l’énonciation et l’argumentation dans les discours politiques et médiatiques. Elle a par ailleurs coordonné cinq ouvrages de la collection « Var et Poésie » : La revue Sud, Aragon et la Méditerranée, Jean Malrieu, André Salmon et Germain Nouveau. Ils sont consultables en ligne sur le site du laboratoire Babel de l’Université de Toulon.

    Pascale Roux est professeure de langue française et stylistique à l’Université Lumière Lyon 2. Ses recherches portent sur les textes entre les langues (littérature francophone, hétérolingue et traduite) marqués par les contacts interlinguistiques, et particulièrement sur la poésie, dans une approche interdisciplinaire (stylistique outillée, analyse du discours, traductologie). L’inédit de son habilitation à diriger des recherches (Éthos et style chez les traducteurs de poésie : Approche comparative sur un corpus de traductions de Keats, Leopardi et Heine), dont Michèle Monte a été la garante, paraîtra chez Garnier.