Étiquette : Séminaire

  • Atelier de méthodologie de la recherche en stylistique (Orléans)

    Le 3 Avril 2024

    Université d’Orléans

    UFR LLSH, salle du conseil

    L’Association Internationale de Stylistique (AIS), propose un atelier de méthodologie de la recherche en stylistique, le mercredi 03 avril 2024, à l’Université d’Orléans.

    Cet atelier a pour but d’offrir un espace d’échange entre jeunes doctorantes/doctorants ou jeunes docteures/docteurs, de France et de l’étranger, et chercheuses et chercheurs plus aguerris en stylistique. L’AIS a déjà organisé deux journées d’études à l’intention des jeunes chercheuses et chercheurs : en 2017 à l’Université d’Aix-Marseille (« Territoires et frontières du style », coordonnée par Joël July et Philippe Jousset), en 2021 à l’Université Sorbonne-Nouvelle (« Style et goût », coordonnée par Sandrine Vaudrey-Luigi et Judith Wulf).

    Pour 2024, l’AIS propose non pas une journée d’études unie autour d’une thématique mais un atelier de travail et de réflexion méthodologique, qui est ouvert à tout type de recherche stylistique. Cet atelier est, pour les jeunes chercheuses et chercheurs, l’occasion de présenter leur travail devant des spécialistes de la discipline, d’affiner leurs méthodes, de réfléchir à leurs perspectives de travail, mais aussi de potentiellement découvrir d’autres manières de travailler en stylistique. Il est également ouvert aux étudiantes, étudiants, collègues, qui souhaitent découvrir (ou mieux connaitre) la recherche en stylistique. 

    Contacts :

    laelia.veron@univ-orleans.fr

    sophie.bertocchi-jollin@uvsq.fr


    Programme

    Version PDF du programme

    Matin

    Accueil. À  partir de 9h15.

    Mot d’introduction. 9h45.

    Stylistique et analyse du discours : perspectives comparées : 10h-11h15

    Présidente de session : Claire Badiou-Monferran

    -Linda Nurmi (Université d’Helsinki) : « Qui parle ? Le DDL (Discours direct Libre) dans la littérature contemporaine française et finlandaise : Duras, Saumont, Siekkinen.  » 

    Cette communication pose la question de savoir quels sont les indices grammaticaux, co(n)textuels, sémantico-logiques et pragmatiques du discours direct libre dans les écritures de Marguerite Duras, Annie Saumont et Raija Siekkinen. Dans cette approche comparée, je m’interroge sur l’enjeu que le DDL produit dans la littérature contemporaine française et finlandaise en me limitant sur les extraits tirés des œuvres des auteures mentionnées ci-dessus. DDL – un phénomène linguistique, discursif et littéraire –, libéré du verbum dicendi ou sentiendi et des marqueurs typographiques, est au cœur du « roman parlant » des XXe et XXIe siècles.

    -Carlotta Contrini (Université de Lausanne): « Une proximité distante : le discours indirect libre chez Zola et Verga »

    Durant sa recherche doctorale, Carlotta Contrini a étudié le discours indirect libre (DIL) dans L’Assommoir d’Émile Zola et I Malavoglia de Giovanni Verga. En adoptant une approche contrastive, le patron stylistique du DIL a permis de confronter deux œuvres que beaucoup sépare. Zola a contribué à l’extension du dispositif en français grâce à L’Assommoir ; I Malavoglia de Giovanni Verga est la première œuvre de la littérature italienne qui accorde une place de choix au DIL. Son travail, axé sur la stylistique littéraire comparée, évite la simplifation par le critère de l’influence. Elle travaille maintenant sur les traductions italiennes de Zola et les traductions françaises de Verga, envisageant une extension de sa recherche à la période 1830-1930. La méthodologie rarement abordée de la stylistique littéraire comparée révèle des divergences dans l’application et la traduction du DIL, mettant en lumière une opposition profonde dans le mouvement d’assimilation des formes.

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    Stylistique, polyphonie et pragmatique: 11h15-12h30

    Présidente de session : Claire Stolz

    -Vianney Dubuc (ENS de Lyon) : « La question de la polyphonie : enjeux de la notion et défis pour une stylistique de l’énonciation »

    Depuis les années 1980, le terme de polyphonie a connu un important succès et plusieurs théorisations aussi bien dans le champ des études littéraires que dans ceux de la linguistique et de l’analyse de discours. Nous souhaitons interroger l’emploi de cette notion en stylistique et sur un corpus de textes lyriques. Dans un premier temps, nous introduirons la notion de polyphonie à partir des théorisations les plus importantes. Dans un second temps, nous chercherons à confronter ces méthodologies à travers l’étude d’un texte lyrique. Cette application permettra de montrer que la notion de polyphonie est centrale pour une étude stylistique de l’énonciation. Elle invite à repenser à la fois la définition du genre lyrique trop souvent identifié comme un genre monophonique et elle conduit aussi à laisser, dans la stylistique d’auteur, une place plus importante à la présence du discours autre, du discours des autres et des discours sociaux à l’origine d’hétérogénéités énonciatives. Penser la polyphonie revient à identifier la part sociale constitutive de toute énonciation.

    Notes de la communication (PDF)

    -Ludovico Monaci (Università degli Studi di Padova/Université de Grenoble Alpes) : « “Ce que je l’ai injurié !” : la violence verbale dans la Recherche de Proust »

    Cette intervention se concentre sur la violence verbale dans la Recherche. À partir de la fréquence avec laquelle un tel mot d’injure est prononcé, on retracera les analogies stylistiques communes aux idiolectes et aux sociolectes. L’introduction du critère oppositif en face/dans le dos permettra de dépeindre les tendances discursives et les spécialisations conversationnelles des figures romanesques lorsqu’elles sont les responsables ou les victimes d’une injure ou d’une médisance. En parallèle, par l’analyse des excentricités perlocutoires et des infractions pragmatiques, on témoignera de l’hétérogénéité formelle qui est inscrite dans ce genre de manifestations linguistiques. Notre objectif est de réhabiliter la violence verbale dans les dynamiques romanesques, et de lui restituer la place qui lui incombe au sein de l’œuvre proustienne.

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    Après-midi 

    Stylistique et stylométrie: 14h-14h40

    Présidente de session : Laélia Véron

    Alice Dionnet (Université d’Orléans) : introduction à la stylométrie

    Cette présentation en deux temps se consacrera d’abord à la présentation de la stylométrie, de ses objets et objectifs et des techniques qui lui sont associées. Seront utilisés comme exemple les travaux d’attribution d’autorité, notamment ceux effectués par Jean-Baptiste Camps et Florian Cafiero concernant l’attribution des pièces de Molière à Corneille. J’interrogerai ensuite les frontières de la stylistique en montrant comment j’ai utilisé certaines de ces techniques de stylométrie pour comparer le style des romans d’aventures identifiés par les théoriciens du genre et celui des jeux vidéo dits « R.P.G », ou role-playing games, largement influencés par ce genre littéraire et celui de la fantasy, en l’occurrence avec l’exemple de Dragon Age : Origins (2009).

    Stylistiques littéraires (syntaxe, ponctuation, sémantique) : 14h40-16h

    Présidente de session : Judith Wulf

    Pierre Fleury (Sorbonne Université) : « La « méthode Croisset » ou comment intégrer à l’analyse du discours les questions de rythme » (Flaubert, Bouilhet, Hugo) 

    Louis Bouilhet, le 19 mars 1859, tente de défendre un alexandrin éreinté par Flaubert en l’enjoignant à « scander le vers entier (méthode Croisset) […] Je l’aime, parce que je le dis bien. » Notre communication tâchera d’expliquer ce que peut être une telle « méthode », au croisement de l’écriture et de la lecture – une façon de lire les textes qui soit aussi une façon de les faire parler, c’est-à-dire de les interpréter… au sens où l’entendent les stylisticiens. Quelques exemples de Flaubert et de Hugo nous aiderons à percevoir ce que peut apporter à l’exégèse cette prise en compte du flux configurant de la lecture. Partant, y aurait-il une possibilité théorique pour inclure la phrase (en tant que syntaxe virtuellement « musicale ») dans les paradigmes de l’analyse du discours et de la linguistique énonciative, jugées parfois sourdes à la prosodie et au rythme ?

    Clara Cini (Sorbonne Université) : « Pour une stylistique de la ponctuation : variations et permanences dans la représentation du discours autre (RDA), chez Annie Ernaux »

    Participant d’une véritable « déliaison généralisée[1] » sensible à toutes les échelles de l’œuvre, la ponctuation ernausienne, aussi bien que son absence, rend parfois difficile la détermination générique du discours autre – que l’on songe ici à l’incipit des Armoires vides. En considérant d’abord les premiers ouvrages de l’autrice, notre intervention analysera ce refus de systématicité syntaxique – particulièrement sensible lorsque les discours autres se télescopent en l’espace d’une page – comme moyen de faire entendre au plus juste et dans un même geste la diversité du dire, de ses modalités et locuteurs au sein même du texte qui les accueille[2]. Dans une perspective évolutive et génétique, nous examinerons dans un second temps les variations et permanences dans l’insertion du discours autre, au fur et à mesure des publications de l’autrice, et leurs enjeux protéiformes.

    [1] Francine Dugast-Portes, Annie Ernaux, Étude de l’œuvre, Bordas, 2008, (« Écrivains au présent », 2), p. 153.
    [2] Nous nous appuyons en partie sur les travaux de Geneviève Salvan. Voir : Geneviève Salvan, « Ordre des mots et discours rapportés : les discours directs “sans ancrage” dans Journal du dehors d’Annie Ernaux », dans Agnès Fontvielle-Cordani, Stéphanie Thonnerieux (dir.), L’Ordre des mots à la lecture des textes, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 2009, (« Textes & Langue »), p. 371‑384.

    Ekaterina Nevskaya (Université Côte d’Azur) « Métaphore et interpénétration sémantique dans Le Don de Nabokov »

    Dans notre communication, nous nous proposons d’étudier la manière dont le discours métaphorique permet de révéler l’appréhension du monde extralinguistique propre à Fédor, le personnage principal, et d’explorer les potentialités sémantiques du langage. Notre analyse abordera surtout un pattern particulier de la métaphorisation : le glissement d’unités sémantiques et/ou linguistiques à travers différents co(n)textes, produisant des zones de superposition entre énoncés « littéraux » et énoncés « métaphoriques » dont les frontières s’avèrent extrêmement floues. On voit apparaître ainsi toutes sortes d’effets autodialogiques fusionnant les pays, les époques, les objets, les domaines de référence… L’étude de ces effets permet d’esquisser un modèle cognitif et perceptif qui restitue le point de vue de Fédor, tout en mettant à mal la stabilité sémantique du langage (conformément à la démarche littéraire de Fédor-écrivain et, sans doute, à celle de Nabokov). Pour la mener à bien, nous procéderons notamment à des recompositions sémiques des éléments-pivots qui permettent d’intriquer le littéral et le figuré.

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    16h-16h15 : pause

    Stylistique et linguistique : 16h15-17h

    Présidente de session : Pauline Bruley

    Linguistique, narratologie et stylistique : Diane Kalms (Université de Lausanne) « L’impensée littéraire. Pour une étude sur les récits à la sixième personne » (ils, elles, iels)

     Si l’usage narratologique reconnaît le récit à la première et à la troisième personne, les récits à la sixième personne semblent négligés par la théorie littéraire. Pourtant, leur emploi de la sixième personne donne lieu à des effets de style sensément différents d’un texte à l’autre, selon des modalités narratives diverses et variées. Encore considérée par la plupart des grammaires contemporaines comme une simple variation en nombre de la troisième personne, la sixième personne jouirait d’une actualisation théorique de ses propriétés morphosyntaxiques et énonciatives. Subséquemment, en prêchant son autonomisation linguistique, nous postulons que le modèle du récit à la troisième personne (tel qu’il a été théorisé par Gérard Genette) ne peut plus satisfaire les exigences théoriques requises pour une analyse littéraire de la sixième personne dans toute sa rigueur et son exhaustivité.

  • Séance du séminaire « Approches critiques des récits de transfuge de classe »

    Séance du séminaire « Approches critiques des récits de transfuge de classe » (Karine Abiven et Laélia Véron).

    Jeudi 1er février 2024  : Points de vue littéraire et stylistique sur les « récits de transfuges de classe ». Laure Depretto, Frédéric Martin-Achard.

    Maison de la Recherche de Sorbonne Université (28, rue Serpente, 75006 Paris)

    Egon Schiele, Portrait of a Woman, lithographie, 1910 (Metropolitan Museum of Art, New York)

    Lien vers le descriptif du séminaire : https://www.fabula.org/actualites/113859/pour-une-approche-critique-de-la-notion-de-recit.html

  • La catastrophe en « je ». Violences de masse et pratiques diaristes au XXe siècle

    Du 15 novembre 2023 au 15 mai 2024

    Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 25-A
    annuel / bimensuel (1re/3e/5e), mercredi 10:30-12:30 / nombre de participant·e·s : 20
    La séance du 15 mai se déroulera de 08 h 30 à 12 h 30, salle 25-A

    https://enseignements.ehess.fr/2023-2024/ue/391

    Intervenantes :

    • Judith Lyon-Caen (référente), directrice d’études, EHESS / Groupe de recherches interdisciplinaires sur l’histoire du littéraire (CRH-GRIHL)
    • Marie Moutier-Bitan, contrat postdoctoral, Claims Conference/Eur’Orbem – Sorbonne Université / Centre d’études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC)
    • Sarah Gruszka, contrat postdoctoral, FMS/Eur’Orbem – Sorbonne Université / Centre d’études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC)

    Introduction

    Ce séminaire d’histoire porte sur les formes du recours à l’écriture à la première personne dans des situations de grande violence historique au XXe siècle : guerres mondiales, génocides, terreur de masse, guerres civiles, pogromes, massacres. Il s’intéresse à l’écriture des populations visées par ces violences, c’est-à-dire au recours à l’écriture comme forme de réponse, de témoignage, de résistance face à la persécution et à la destruction. Le séminaire vise d’abord à établir un inventaire des pratiques, un état des lieux bibliographique et à proposer de premiers outils d’analyse à partir d’études de cas, qui prendront en compte l’extrême variété de ces formes d’écriture. Nous serons particulièrement attentives aux destinées disparates de ces écrits – à leurs « biographies » en quelque sorte –, à la diversité de leurs conditions de transmission et de conservation, à l’histoire éditoriale de certains. En envisageant l’écrit à la première personne non seulement comme une source sur les événements qui l’environnent et qu’il relate, mais comme une forme d’action spécifique dans et face à ces événements, on cherchera à comprendre ce que le recours à l’écriture nous apprend de l’expérience de la violence collective (du déplacement forcé, du camp, du ghetto, de la vie traquée, cachée, de la clandestinité…) ; ce que l’écriture nous apprend de ces expériences – de leurs temporalités, de leurs espaces – quand on observe comment elle advient, comment elle tente de s’y maintenir. On s’intéressera en particulier à des recours brefs, discontinus à l’écriture, de manière à faire entrer dans les corpus de l’écriture personnelle des écrits en général peu considérés du fait de leur inachèvement, de leur maladresse, de leur imperfection formelle.

    Programme

    15 novembre 2023 : Introduction: définitions et approches du journal personnel en temps de catastrophe (Sarah Gruszka et Judith Lyon-Caen)

    29 novembre 2023 : L’écrit personnel comme source documentaire (Sarah Gruszka et Marie Moutier-Bitan)

    6 décembre 2023 : Observer l’écrit: strates d’écriture et « biographies » de textes (séance collective)

    20 décembre 2023 : Les journaux personnels en temps de pogroms et de violence de masse dans la première moitié du XXe siècle (Thomas Chopard et Cécile Rousselet)

    17 janvier 2024 : Les écrits personnels du Rwanda (Rémi Korman)

    31 janvier 2024 : Les journaux de Hiroshima (Inoue Masatoshi)

    7 février 2024 :  Autour du Journal d’Hélène Berr (dialogue avec Mariette Job, éditrice du Journal)

    6 mars 2024 : Destinées I: Edition (Luba Jurgenson et Loïc Marcou)

    20 mars 2024 : Destinées II: Conservation. Étude de cas : le fonds du Mémorial de la Shoah. (Sarah Gruszka, Marie Moutier-Bitan, Karen Taïeb)

    3 avril 2024 : Restitution des travaux collectifs

    15 mai 2024 : Mini journée d’étude conclusive

  • « Dire je » : du Moyen Âge à nos jours. Séminaire pluridisciplinaire (Lyon & en ligne)

    Les 4 Octobre 2023, 9 Novembre 2023, 12 Décembre 2023, 18 Janvier 2024, 15 Février 2024, 21 Mars 2024, 11 Avril 2024, et le 22 Mai 2024

    À : MSH Lyon St-Etienne, Salle Marc Bloch. 14 avenue Berthelot, 69007 Lyon et ENS de Lyon, 15 parvis René Descartes, 69007 Lyon

    Responsables :
    Vianney Dubuc et Nicolas Mazel

    https://direje.hypotheses.org


    Introduction du séminaire
    Programme
    Bibligraphie indicative


    Introduction du séminaire

    Source

    Cadrage et introduction à l’étude transhistorique et transdisciplinaire du je.

    Au seuil de ce séminaire. Tentons d’exposer quelques enjeux liés au je avant de laisser les 8 séances et les 23 interventions discuter, approfondir et enrichir cet objet.

    Cette courte présentation de la notion sera l’occasion de faire un bref rappel du vocabulaire utilisé en linguistique et en philosophie du langage.

    1. De la grammaire à l’étude générale – Relecture de la définition traditionnelle du je

    • Je pronom

    La grammaire traditionnelle parle de pronom personnel à propos de je comme à propos de tu et de il. Et l’on peut décliner les trois personnes en je-tu-il-nous-vous-ils comme dans l’apprentissage de la conjugaison. Notons au passage que Nous et vous sont des personnes amplifiées (Benveniste) : il s’agit de je et de tu + d’autres (je, tu ou il).

    Mais la linguistique, depuis Benveniste, distingue parmi ces 3 personnes les déictiques je et tu du il, véritable pro-nom car il est placé hors de la situation d’interlocution comme un simple objet du monde. Il y a donc parmi les pronoms les personnes de l’interlocution (je et tu) et les personnes délocutées (il et elle), celle qui ne parlent pas directement.

    • Je dans l’interlocution

    En les nommant personne de l’interlocution, on comprend rapidement que je et tu renvoient en fait à des rôles et non à des personnes concrètes : je est l’énonciateur et tu est le co-énonciateur ; je est le locuteur et tu est l’allocutaire ; je est le destinateur et tu est le destinataire. Je et tu sont donc indissociables.

    • Je déictique

    Parce qu’ils sont rattachés à la situation d’énonciation et qu’ils s’articulent sur elle, on nomme ces deux pronoms : déictiques. La deixis est un processus qui est aussi nommée embrayage énonciatif. G. Kleiber nous dit que ce sont les unités linguistiques « dont le sens implique obligatoirement un renvoi à la situation d’énonciation pour trouver le référent visé ». Ce sont des énoncés qui ne se comprennent qu’en contexte, uniquement par rapport à leur environnement immédiat.

    Il y a donc une spécificité des énoncés déictiques. Essayons d’en donner un exemple.

    En linguistique, on peut traiter un énoncé de deux manières : on peut l’envisager comme étant énoncé-type, comme une simple abstraction, indépendamment de toute énonciation particulière. De ce point de vue, peu importe le nombre d’énonciateurs, si l’on prononce plusieurs fois un énoncé, on aura prononcé le « même » énoncé parce que le sens de ce dernier ne change pas en fonction de l’énonciateur. C’est par exemple, « L’homme est un loup pour l’homme » prononcé par Plaute, puis Erasme, puis repris par Rabelais, et enfin par Hobbes. On peut parler de l’identité de l’énoncé.

    La deuxième approche de l’énoncé est à l’inverse empirique, il s’agit de traiter de l’énoncé-occurrence. L’énoncé est étudié comme le produit d’une situation d’énonciation particulière. On remarque qu’entre l’énonciation de Hobbes et celle du Misanthrope de Molière, la situation est différente mais la maxime « L’homme est un loup pour l’homme », conserve une signification stable. Cette phrase tolère donc les 2 types de lecture comme énoncé-type et comme énoncé-occurrence.

    En revanche, une phrase telle que « L’État c’est moi » ne peut se comprendre qu’à partir de sa situation d’énonciation car elle n’aura pas la même signification en fonction du statut du locuteur qui la prononce : si c’est le roi soleil qui la prononce devant ses sujets ou si c’est un quidam qui la prononce devant son miroir en se brossant les dents. Cet énoncé, ne peut être appréhendé que de manière empirique, que comme énoncé-occurrence.

    Autrement dit, la présence du déictique modifie la manière d’appréhender le sens d’un énoncé. Étudier l’apparition du je ne peut pas se réduire à une étude d’énoncés ordinaires.

    Pour les énoncés déictiques, il n’y a que des énoncés-occurrences.

    Si la linguistique pragmatique préfère parler de pronom déictique, on trouve en philosophie du langage, depuis les travaux de Peirce, le terme de symbole indexical ou d’indexicalité. Jakobson préfère parler de shifters (généralement traduit pas embrayeurs). Ces terminologies ne se recouvrent pas complètement mais désignent toutes trois le je.

    • Quelle est donc la signification de je ?

    On ne peut pas prétendre que je ne possède pas de signifié.

    Il serait inexact de dire que je est complètement vide (comme a tendance à le prétendre Benveniste). Le je n’est pas qu’un simple signifiant. Même si sa référence varie en fonction de la situation d’énonciation, je connaît une valeur sémantique stable quoique minimale : je désigne le destinateur du message. Je est vide référenciellement mais pas sémantiquement. Est le référent de je celui qui dit je dans tel énoncé-occurrence. Benveniste résume bien le processus « est ego celui qui dit ego ». Il y a dans cette logique une circularité ou plutôt une réflexivité.

    À la différence de il qui a besoin d’un antécédent dans le cotexte pour être saisi, je et tu ne ne sont interprétables qu’à partir de la seule situation d’énonciation.

    • Comment saisir ce je ?

    Le jeu est marqué par sa grande instabilité. Ainsi, chercher à le saisir comme un type relèverait donc de la gageure.

    Face à cette impasse, nous comprenons que le je pris comme objet d’étude ne doit pas être typifié parce que dans ce cas, on risque fort de parler d’autre chose que de lui : du sujet parlant, du sujet conscient, du sujet pensant, ou encore de la subjectivité plutôt que de cerner ce qui fait la spécificité de l’expression du je.

    Cette spécificité c’est cette invariable variation.

    Aussi, plus que jamais, la première personne invite à adopter une approche transversale et à multiplier l’étude de ses occurrences pour avoir à la fin de ce séminaire le commencement d’un portrait kaléïdoscopique.

    2. Comment peut-on alors définir le je ? – Tentative de définition

    • Les qualités exceptionnelles du je

    Le je semble parfois doué de capacité extraordinaire, il modifie tout ce qu’il touche, il a une influence sur son environnement contextuel :

    • Il est actualisateur du discours. Pour parler en termes saussuriens, il est l’élément qui permet de passer du système abstrait de la langue à la présence effective de la parole. Je actualise. Il rend présent. Il fait apparaître le discours. Je est déclencheur de la parole.
    • De la même manière, presque de manière magique, et ce procédé va être très employé dans la littérature, le je transforme n’importe qui ou n’importe quoi en locuteur. On peut étudier l’énonciation d’une bouteille sur laquelle serait écrit « je me bois frais ». Tout à son contact devient potentiellement doué de parole. Ce séminaire ne se résumera pas à définir ce qu’est le sujet parlant mais interrogera tout de même les frontières de ce dernier.
    • Le je est donc le point d’articulation entre l’étude de la subjectivité, prise comme la capacité du locuteur à se poser comme sujet, et la personne, expression grammaticale d’un acteur du discours. Le je peut s’exprimer sans être prononcé (nous verrons la question de l’énallage de personne notamment en février). Le rapport de ce pronom à la subjectivité peut être vue comme l’émergence dans l’être d’une propriété fondamentale du langage : celle de se désigner. La personne est le statut linguistique de la subjectivité.
    • Comment comprendre le je dans ce cas ?

    Pronom personnel, embrayeur, symbole indexical, simple rôle, déictique, actualisateur de discours, référent vide, élément réflexif, etc.

    Après cette avalanche d’étiquettes, essayons de poser ce qui nous apparaît, pour le cadre de ce séminaire, comme étant les quatre éléments fondamentaux du je et qui seront discutés, remis en cause ou confirmés tout au long du séminaire.

    Nous ouvrirons l’étude du je dans ce séminaire en disant :

    • Je est un lieu.
    • Je est un événement.
    • Je est un phénomène.
    • Je est un fait social.
    • Je est un lieu. Je exprime avant tout, une présence. Quand je dis je, je dis aussi je parle d’ici. C’est cette place du je et cet ici qu’il implique qu’il faut chercher à situer. Nous prendrons chaque expression du je comme une coordonnée.
    • Je est un événement. Dire je revient à faire apparaître à un moment précis et unique, un présent qui est toujours lié à son contexte, à son actualité et à son histoire. Quand je dis je, je dis aussi je parle à cet instant. C’est aussi de cette temporalité du je et de ce maintenant de l’énonciation dont il faudra rendre compte. Nous prendrons chaque expression du je comme faisant date.
    • Je est un phénomène. Le je se donne comme une intuition, une donnée empirique, une évidence sensible. Quand je dis je, je dis aussi je sens que je suis et que je sens. C’est cette expérience vécue et cette source de la conscience qu’il faut interroger en cherchant à la mettre en tension avec ce qui, dans le je, est construit, acquis et déterminé. C’est cette tension entre la nature et les illusions de la subjectivité qu’il faudra enfin chercher à interroger. Nous prendrons chaque expression du je comme une expérience et aussi comme la tentative de construction d’un sujet.
    • Je est un fait social. Pas de je sans le tu. Pas de je hors de l’interlocution. On pourrait dire, pas de je sans échange. Quand je dis je, je dis aussi je m’adresse à toi, je me positionne par rapport aux autres. Notons que je et tu sont réversibles. Tout je est un tu potentiel. Il faut donc étudier ce rapport du singulier au collectif dans les rapports de symétrie et de dissymétrie. Pour qu’un je apparaisse, je n’ai besoin que de prendre la parole alors que pour qu’un tu apparaisse, il faut qu’un je le construise comme tu. Nous prendrons chaque expression du je comme la co-construction d’un univers de référence et comme une des parties d’un échange.

    Ces quatre axes cherchent à localiser ce je. D’autres seraient évidemment possibles, d’autres seront sûrement posés dans ce séminaire. Nous ne cherchons pas l’exhaustivité. Nous proposons d’ouvrir un examen anatomique des multiples parties qui forment le je.

    Une géographie, une histoire, une anthropologie, une sociologie du je seront proposées à partir des méthodes de la littérature, de la philosophie, de la linguistiques et des arts. Ce sont toutes les sciences humaines qui sont mobilisées pour explorer ce je.

    De cette notion initialement linguistique n’oublions pas que d’autres formes d’expression sont à explorer, l’intervention de Vincent Baudart sur le cinéma permettra, par exemple, d’en explorer les effets visuels et extra-linguistiques.

    A ces quatre axes ajoutons enfin trois derniers points de tension qui vont revenir en filigrane de la plupart des interventions.

    L’expression du je, tant dans ce qu’elle est que dans les effets qu’elle vise à produire, est soumise à la tension entre les trois pôles :

    • le même,
    • le soi-même
    • et l’autre.

    Quand je dis je, j’interroge les processus d’identification, de singularisation et le rapport que j’ai au collectif.

    Autrement dit, le je se retrouvera sans cesse articuler entre des processus

    • d’identité,
    • d’ipséité
    • et d’altérité.

    Le je est donc une invariable variation.

    Nous espérons que cette brève introduction aura pu rappeler certaines notions de grammaire ou certaines conceptions du pronom. Nous espérons qu’elle aura pu problématiser cette notion qui paraît si évidente et si omniprésente qu’elle se trouve souvent évincée. Nous espérons aussi que cette présentation suscitera des questions et aussi des remarques et des contestations.

    Nous sommes bien conscients que la seule phrase « Est ego qui dit ego » est tout à fait contestable du point de vue d’une vaste partie de la philosophie du sujet et que le Cogito cartésien n’en est qu’une occurrence de réfutation possible. La discussion est ouverte et elle se tient jusqu’au mois de mai !

    Vous êtes toutes et tous les bienvenus à prendre part à ces débats. Si vous souhaitez creuser ces questions en parallèle du séminaire, nous vous reportons au cours de de F. Récanati au Collège de France intitulé « La première personne » (https://www.college-de-france.fr/fr/agenda/cours/la-premiere-personne) et à notre bibliographie indicative.

    Programme annuel

    MSH Lyon St-Etienne et ENS de Lyon
    (14 avenue Berthelot et 15 parvis René Descartes, 69007 Lyon)

    Séance 1 : Dire je aujourd’hui

    04 octobre 2023 – 14h-16h
    MSH Lyon St-Etienne, salle Marc Bloch

    – Mots d’introduction et présentation du séminaire par Vianney DUBUC (ENS de Lyon) et Nicolas MAZEL (Université Lumière Lyon 2)
    – Eva CHAUSSINAND (ENS de Lyon) et Madeleine MARTINEU (Université Grenoble Alpes) : « Florence Aubenas, Emmanuel Carrère : dire je chez deux écrivain·es-journalistes contemporains, un marqueur de subjectivité ? »

    Séance 2 : Dire je : étudier un phénomène

    09 novembre 2023 – 14h-17h
    ENS de Lyon, salle D2 034

    – Julien ADOUE (Université Paris-Est Créteil) : « La mise en scène de soi en philosophie : le cas paradoxal de Spinoza »
    – Misel JABIN (ENS de Lyon) : « Recherches contemporaines sur le soi et ses limites à partir de l’Alcibiade de Platon »
    – Nassif FARHAT (ENS de Lyon) : « Je dis : Je, ou l’absence de tout auteur »

    Séance 3 : Dire je : poser la question de l’autorité au féminin

    12 décembre 2023 – 14h-16h
    MSH Lyon St-Etienne, salle Marc Bloch

    – Léa BURGAT-CHARVILLON (ENS de Lyon) : «  »Je ne me mesleray point d’en parler ny en médecin, ny en philosophe » : usages et autorité(s) de la première personne dans les conversations de Madeleine de Scudéry »
    – Jeanne MOUSNIER-LOMPRE (Université Grenoble Alpes) : « Je de pouvoir dans les miroirs aux princesses, traités pédagogiques de la fin du Moyen Âge »

    Séance 4 : Dire je : mettre en scène le savoir au XVIe siècle

    18 janvier 2024 – 14h-16h
    ENS de Lyon, salle D8 006

    – Anthony LE BERRE (Aix-Marseille Université) : « La subjectivation du savoir dans la poésie scientifique du XVIe siècle »
    – Mayeul DELPEUCH (Aix-Marseille Université) : « La priamèle de Montaigne ou l’art de la distinction par le bas »

    Séance 5 : Dire ou ne pas dire je

    15 février 2024 – 14h-16h
    ENS de Lyon, salle D2 034

    – Hannah LAMBRECHTS (Université Jean Moulin Lyon 3) : « Parler de soi sans dire je : étude des énallages de personne et de la disjonction du pronom dans les tragédies de Racine »
    – Zoé PERRIER (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3) : « Dire je en (tant que) critique : la subjectivité comme stratégie de distinction »

    Séance 6 : Dire je : poser la question du genre 

    21 mars 2024 – 14h-16h
    ENS de Lyon, salle D8 001

     – Adèle PLASSIER-ANGOUJARD (Université de Tours) : « De l’intime au collectif, émergence d’un je « intermédiaire », féminin et contemporain »
    – Romain VIELFAURE (Université Paris Nanterre) : « Sujets du désir, sujets du féminisme : le renouvellement de la question du sujet dans les études de genre »

    Séance 7 : Dire je : s’inscrire dans une langue et se construire dans un espace

    11 avril 2024 – 14h-17h
    ENS de Lyon, salle D8 001

    – Lou BOUHAMIDI (ENS de Lyon) : « « Moi je suis asile  » : Enjeux de la co-énonciation à la première personne dans les récits pour la demande d’asile en France »
    – Clémence JAIME (Université Jean Moulin Lyon 3) : « Le récit autobiographique d’apprentissage au service de la légitimité didactique : étude des paratextes de quelques méthodes de langue portugaises, espagnoles et françaises des XVIe et XVIIe siècles »
    – Chenyang ZHAO (Université Paris Sorbonne Nouvelle – Paris 3) : « Le je singulier et le je collectif – construction du sujet acteur-scripteur dans le cas des slogans muraux parisiens »

    Séance 8 : Journée d’études finale

    22 mai 2024 – 10h-18h
    ENS de Lyon – D2 034     

    Dire je : penser le commentaire
    Amalia DESBREST (ENS de Lyon) : « Quand le commentaire laisse la place au je … Étude des marginalia de la première traduction complète et glosée en castillan des Héroïdes d’Ovide »

    Dire je : penser les enjeux de l’adresse
     – Julie BEVANT (Université de Genève) : «  »Dame, je vous demande… » : plaisir de la formule et je de rôle dans les demandes d’amour tardo-médiévales »
    – Pierre KATZAROV (Université Bordeaux Montaigne) : « La deuxième personne dans quelques romans de Mohsin Hamid : co-création et renouvellement du je »

    Dire je : penser les enjeux de l’identité narrative
    – Alexandre GASCOIN (ENS de Lyon) : L’identité narrative
    – Vincent BAUDART (Université de Lille) : « Jouer le je » ou la mise en image contradictoire des identités

    Dire je : repenser le sujet
    Alexandre IAGODKINE (Université Bordeaux Montaigne) :« Parler pour un sujet sans parole : le défi de la zoopoétique »
    – Benjamin BUSQUET (Université Côte d’Azur) : « Qui dit je en phénoménologie ? »


    Il sera également possible d’assister aux séances en ligne. Nous invitons l’ensemble des intéressé.es à écrire conjointement aux adresses suivantes : vianney.dubuc@ens-lyon.fr et nicolas.mazel@univ-lyon2.fr

    Bibliographie indicative

    BENVENISTE, E., Problèmes de linguistique générale, Paris, Gallimard, Chap. XVIII et XX, 1966.

    GOUVARD, J.-M., La Pragmatique. Outils pour l’analyse littéraire, Paris, Armand Collin, 1998.

    KERBRAT-ORECCHIONI, C., L’Énonciation, de la subjectivité dans le langage, Paris, Armand Collin, 1980.

    KLEIBER, G., « Déictiques, embrayeurs, « token-reflexives », symboles indexicaux, etc. : comment les définir ? », L’Information grammaticale, n°30, p.3-22, juin 1986.

    KLEIBER, G., « Anaphore-deixis : où en sommes-nous ? », L’Information grammaticale, n°51, p.3-18,octobre 1991.

    MAINGUENEAU, D., L’Énonciation en linguistique française, Paris Hachette, 1994.

    MAINGUENEAU, D., Linguistique pour le texte littéraire, Paris, Nathan, 2003

    RABATEL, A., La Construction du point de vue, Lausanne, Delachaux et Niestlé, 1998.

    RIVARA, R., La langue du récit. Introduction à la narratologie énonciative, Paris, L’Harmattan, 2000.

  • Lecture sur le fil par Cécile Narjoux : Corps flottants, de Jane Sautière

    Ce vendredi 22 décembre, dans le cadre de Lectures sur le fil, nous écouterons : Cécile Narjoux sur Corps flottants, de Jane Sautière (2022).

    Quand ? vendredi de 14h à 15h30.
    Où ? 
    – En présentiel (Bibliothèque de l’UFR de langue française, sur réservation)
    – Et/ou par zoom : https://u-paris.zoom.us/j/88243619565?pwd=ci9oNVErOFZ1OGxFalU1RjlUZ0Mydz09 (ID de réunion: 882 4361 9565 ; Code secret: 01092023)

    Retransmission : en podcast par le Service culturel de la Sorbonne, il est possible de s’abonner : https://shows.acast.com/lectures-sur-le-fil/

    Versions écrites des communications consultables sur Fabula : https://www.fabula.org/colloques/sommaire7308.php

    Le prochain rendez-vous est le 26 janvier 2024 : nous écouterons Claire Stolz, sur Une façon d’aimer de Dominique Barbéris (2023), en présence de l’autrice.

    Florence Leca-Mercier et Cécile Narjoux 

  • Séminaire « Approches critiques des récits de transfuge de classe »

    Maison de la Recherche de Sorbonne Université (28, rue Serpente, 75006 Paris)

    Lien vers le descriptif du séminaire : https://www.fabula.org/actualites/113859/pour-une-approche-critique-de-la-notion-de-recit.html

    Egon Schiele, Portrait of a Woman, lithographie, 1910 (Metropolitan Museum of Art, New York)

    Séances du séminaire

    Séances ouvertes à toutes et tous sur inscription, en hybride, à Sorbonne Université, de novembre 2023 à mai 2024, à la Maison de la Recherche de Sorbonne Université (28, rue Serpente, 75006 Paris).

    Les séances auront lieu le jeudi ou le mercredi, de 16h à 18h30 environ :

    –          Jeudi 23 novembre 2023 : Introduction. Définitions et cartographie du concept de « transfuge ». Emmanuel Beaubatie, Karine Abiven, Laélia Véron

    –          Jeudi 07 décembre 2023, salle D040  :  « Anachronismes contrôlés » : (pré)histoire  du « récit de transfuge de classe ». Avatars anciens depuis Marivaux et Rousseau en passant par Vallès, Péguy et Poulaille.

    Jérôme Meizoz parlera de la posture des auteurs transfuges de classe, à la lumière deses analyses surRousseau, Vallès, Péguy et Poulaille.

    Jean-Christophe Igalens : « « Je n’ai jamais oublié cette scène là ». Du mépris dans le Paysan parvenu de Marivaux(au prisme des théories de la reconnaissance d’Axel Honneth) »

    Jean-Louis Jeannelle et Fanette Mathiot parleront de la figure de l’autodidacte : «Universités populaires et récits d’acculturation :  la tentative pour « aller au peuple »» 

    –          Mercredi 10 janvier 2024  : approches du « récit de transfuge de classe » en sociologie de la littérature. Isabelle Charpentier, David Vrydaghs, Paola Boué.

    –         Jeudi 1er février 2024  : Points de vue littéraire et stylistique sur les « récits de transfuges de classe ». Laure Depretto, Frédéric Martin-Achard.

    –         Jeudi 14 mars : Les « récits de transfuges de classe », le champ éditorial et le champ journalistique français. Avec Lionel Ruffel, Nassira El Moaddem.

    –        Jeudi 16 mai :  « Récits de transfuges de classe » et sociologie des mobilités sociales. Avec Annabelle Allouch, Cédric Hugrée.

    –         Jeudi 23 Mai : « Récits de transfuges de classe » internationaux et multilingues. Transfuges et translingues. Avec Sara de Balsi.

  • Politiques du style

    ©Philip Guston, Floor, 1976

    Séminaire organisé par Christelle Reggiani (Sorbonne Université), Vincent Berthelier et Jacques-David Ebguy (Université Paris Cité).

    Renseignements : https://u-paris.fr/cerilac/seminaire-2023-2024-politiques-du-style/

    ©Philip Guston, Floor, 1976

    Prochaine séance

    26 janvier : Le style de Marx, avec Éric Vuillard (prix Goncourt), Alain Lhomme & Vincent Berthelier (à confirmer)

    Programme 2023-2024

    13 octobre : Oliver Gloag (Oublier Camus)

    24 novembre : Jean-Jacques Lecercle (Système et style) & Hugo Dumoulin

    26 janvier : Le style de Marx, avec Éric Vuillard (prix Goncourt), Alain Lhomme & Vincent Berthelier (à confirmer)

    16 février : Élodie Pinel (Pour en finir avec la passion) & Azélie Fayolle (Des femmes et du style)

    22 mars : Le « point de vue », genre et narratologie, avec Sylvie Patron & Marie-Jeanne Zenetti

    5 avril : Tel Quel et Change, théories et pratiques linguistiques, avec Margaux Coquelle-Roehm & Juliette Drigny

    17 mai : Style anti-intellectuel, style paranoïaque, avec Chloé Chaudet & Sarah Al-Matary (à confirmer)

    Argumentaire

    Considérant que, dans l’histoire littéraire, des rapprochements spontanés sont faits entre des styles, individuels ou collectifs, et des positions politiques, le séminaire de recherche « Politiques du style » a décidé d’interroger les interactions entre ces deux domaines, et d’identifier leurs modalités.

    Pour ce faire, nous invitons des chercheurs dont les publications éclairent les rapports entre politique et style sous un angle nouveau ; certaines séances sont en outre consacrées à des travaux inédits, qui constituent autant de prises de recul théorique et méthodologique sur les disciplines littéraires et stylistiques.

    Le séminaire s’intéresse à ce que l’on pourrait appeler l’environnement politique des styles littéraires. Ce premier mode de rapprochement découle d’une simple juxtaposition : qu’un écrivain soit libéral, réactionnaire, féministe ou raciste, il aura toujours un style, susceptible d’être caractérisé en termes politiques par un simple effet de contiguïté. Au prix d’un saut logique, le style des auteurs libertaires deviendrait ainsi le style libertaire. L’environnement politique inclut également les « imaginaires stylistiques », ces discours qui circulent sur le style, et qui sont régulièrement traversés d’enjeux et de représentations politiques. La vocation des stylisticien·ne·s est entre autres d’éprouver la congruence des discours et des pratiques, en portant une attention particulière à la source des jugements stylistiques (les critiques, les savant·e·s, le grand public, l’auteur lui-même).

    Mais le séminaire entend surtout saisir la dimension politique des manières d’écrire elles-mêmes. Il a vocation à accueillir diverses approches. Certaines sont d’ordre sociologique : le style est toujours style en langue, il est symptomatique d’un ancrage de classe ; il est aussi une prise de position dans le champ littéraire, distinguant un·e écrivain·e de ses confrères et consœurs. D’autres empruntent à la pragmatique : le style est une mise en forme du discours qui a une visée (argumentative ou affective) ; en sélectionnant des allocutaires, il dessine une communauté politique. Quelques approches, enfin, soulèvent des enjeux cognitifs ou psychologiques : le style, quoique en apparence extérieur aux rapports sociaux, est un lieu de « résolution symbolique » (Jameson) des contradictions et des conflits (de classe, mais aussi de désir) ; en tant que mise en forme langagière d’une vision du monde, d’un découpage particulier du réel, un style engage un rapport au temps, à l’espace, à la rationalité, à autrui, etc., et en tant que telle invite à élaborer une phénoménologie stylistique (elle-même amenée à aborder les enjeux politiques à travers sa grille conceptuelle propre, selon qu’on s’appuie sur une phénoménologie heideggerienne, sartrienne, levinassienne, etc.).

    Enfin, les productions littéraires sont conjointement langagières (que ce soit sous une forme discursive ou narrative) et idéologiques. Ainsi, une période historique donnée produit des nœuds idéologiques (ou « idéologèmes ») qui se cristallisent dans certaines formes littéraires. Analyser les pratiques stylistiques sur un mode historique doit permettre d’articuler l’interprétation littéraire à une périodisation des rapports sociaux et économiques.

    https://u-paris.fr/cerilac/seminaire-2023-2024-politiques-du-style/
  • « Territoires et frontières du style » en ligne. Revue MALICE n°8. Juillet 2018

    Journée d’étude AIS « Territoires et frontières du style »

    Dans le cadre de la formation des étudiants de Master qui peuvent suivre un séminaire de stylistique au premier semestre du M1 et du M2 de Lettres modernes, l’UFR ALLSH (ARTS, Lettres, Langues et Sciences humaines) de l’Université d’Aix-Marseille (AMU), le laboratoire du CIELAM (Centre interdisciplinaire d’étude des littératures d’Aix-Marseille) et l’AIS (Association Internationale de Stylistique) ont proposé une journée d’étude aux doctorant-e-s en stylistique sous forme de présentation de leurs travaux. Elle a eu lieu le vendredi 3 février 2017 à la Maison de la Recherche du site Schuman d’Aix-en-Provence, sous la bienveillante présidence de Joëlle Gardes Tamine, qui fut très longtemps professeur à l’Université de Provence avant de rejoindre Paris IV- Sorbonne. Depuis, Joëlle Gardes nous a quittés le 11 septembre 2017, à 72 ans, sept mois après qu’elle a honoré de sa présence cette manifestation. Elle fut ma propre enseignante à la fin de années 80 et ma directrice de maîtrise, de DEA et de thèse ; elle fut aussi avec Georges Molinié à l’instigation de cette association de stylistique que Laurence Bougault (MCF à Rennes II), Judith Wulf (PR à Nantes) et moi avons fondé en 2004. Or il y avait bien dès le début dans la motivation de nos inspirateurs l’idée de rassembler les chercheurs en stylistique et de mieux faire connaître leurs travaux, en France ainsi qu’à l’étranger. La discipline avait refondé depuis plusieurs années ses cadres théoriques et méthodologiques, confirmant son statut d’herméneutique du texte, en marge du rôle qui continuait de lui être reconnu dans la formation universitaire et les concours d’enseignement. Il fallait lui assurer sa place à l’articulation des sciences du langage et des études littéraires, en complémentarité avec plusieurs courants de réflexion dont elle accompagnait l’évolution, liée en particulier au développement de nouvelles méthodes et techniques (linguistique, pragmatique, sémiotique, poétique, philologie, génétique, textométrie). Cet esprit que Gardes et Molinié nous ont légué se retrouvait donc, pour la première fois depuis la création de l’AIS, dans ce projet de proposer à de jeunes doctorant-e-s intéressé-e-s par cette rencontre de se faire connaître pour exposer (et en présentant) l’objet de leur thèse, l’objectif qu’elle poursuivait, l’apport qu’elle proposait d’apporter à la connaissance du sujet, les méthodes qu’elle utilisait. Il s’agissait d’offrir aux contributeurs retenus la liberté de confronter leurs conceptions, de partager leurs convictions et leurs interrogations avec d’autres chercheurs…

    Philippe Jousset (PR, AMU), Stéphane Chaudier (PR, Lille 3) et moi, qui avions repris l’association des mains lyonnaises de Philippe Wahl (MCF, Lyon 2) en 2015, nous ne préjugions, par conséquent, ni du périmètre de l’enquête, ni des thématiques, ni des problématiques ; et jetions une sonde dans le réservoir. Il semble en effet que la stylistique aujourd’hui ne soit dominée par aucune école et qu’aucun magistère ne s’impose ; cette journée était donc de nature prospective, et l’occasion de faire un point, de se demander où va la stylistique, si elle va quelque part, quel pourrait être son avenir : des tendances se dessinent-elles ? Les travaux récents s’inscrivent-ils avant tout dans la continuation de traditions bien établies ou proposent-ils des novations ? Comment se porte la théorie ? Quelle part lui est faite dans les pratiques ?

    La stylistique explore, à travers les questions d’énonciation, de genres et de corpus, d’historicité des formes et des valeurs, les problématiques liant littérature et style. Mais son domaine s’étend à d’autres espaces discursifs (politique, journalistique, publicitaire), ainsi qu’aux relations intersémiotiques. L’analyse des textes est susceptible de s’inscrire dans des champs épistémologiques et des problématiques plus larges : analyse des discours, anthropologie, philosophie du langage, esthétique. On se rappelle la fameuse et toujours problématique question Qu’est-ce que le style ? posée par Pierre Cahné et Georges Molinié, dans un ouvrage collectif qui a pris avec le temps l’autorité d’un classique ; on sait qu’elle en implique deux autres, tout aussi inquiétantes pour un esprit épris de rigueur : qu’est-ce que la stylistique ? à quoi sert-elle ? Plus de vingt ans après, un collectif L’Homme dans le style et réciproquement, issu d’un colloque à Sfax intitulé lui-même Controverses sur le style, se nuance par un avant-propos au titre très délicatement malherbien : « Style, mon beau souci… », tous signes que les questions perdurent. Les doctorant-e-s et nous-mêmes étions donc invités à réfléchir aux inflexions que nos recherches nous ont conduits à enregistrer et qui concernent les enjeux et les méthodes de la stylistique contemporaine, celle qui se pratique (ou se cherche) depuis 1990 (repère commode) et l’essai toujours stimulant de Laurent Jenny, La Parole singulière. On proposait donc aux doctorant-e-s, mais sans exclusive, la mise en bouche suivante : Quels sont les échelles et paliers de pertinence retenus : genres, périodes, auteur, œuvre, texte… ? Allaient-ils rejouer (en s’y inscrivant) ou déjouer (en s’en démarquant) les courants distingués : stylistique de genre, stylistique d’auteur, stylistique d’époque1 ? Quels rapports (de proximité ou de conflictualité) la stylistique entretient-elle avec ses disciplines voisines : l’éminente et toujours verte rhétorique (si tant est qu’il n’y en ait qu’une), la poétique, la linguistique textuelle, la sémiotique des textes, la sociolinguistique, la linguistique tout court ? De quelles influences la stylistique témoigne-t-elle aujourd’hui et comment a-t-elle évolué au contact d’autres disciplines (la concurrence avec l’Analyse du discours, avant tout) ou en tentant de répondre au développement de spécialités qui la concernent, voire la mettent en question (la génétique jouant à cet égard un rôle majeur) ? Où en sont ses rapports avec ses voisinages (la philosophie, l’anthropologie2, la psychologie, les sciences cognitives…) ? En quoi l’objet d’étude choisi (qu’il soit littéraire, donc canonique, ou plus marginal : chanson, BD, scénario, sketch, productions dites populaires) infléchit-il les réponses à apporter à ces questions, voire les questionnements eux-mêmes ? Car, bien sûr, une fois que nous avons révélé les particularités de nos corpus de prédilection, par goût ou par compétence, il n’en demeure pas moins que la discipline stylistique nous donne justement comme mission de parier que, pour tout champ littéraire, le fonctionnement linguistique, et au-delà la conduite de l’écrivain, révéleront les intentions et attentions de celui-ci et surtout expliqueront, mettront au jour les effets de son texte sur le lecteur. Mais pour ce but commun, n’y a-t-il pas des cheminements divers ? Bref : quels (nouveaux) objets ? quelles (nouvelles) manières ?

    Alice DUMAS : Les mots en question dans l’œuvre narrative de Marivaux : réflexion sur une approche stylistique

    Cette contribution a pour objet de justifier et questionner l’approche stylistique, en particulier sémantique et lexicologique qui sous-tend le travail de thèse. Après une présentation de l’objet de la thèse, à savoir le rapport particulier de Marivaux au langage qui recherche une clarté et un dynamisme nouveau dans un contexte de querelle des Anciens et des Modernes, Alice Dumas tâche de montrer la richesse et la pertinence d’une approche stylistique mais également les questions qu’elle soulève. Le terme « marivaudage », critique du style raffiné de Marivaux, tend à prouver que dès la réception des œuvres, les lecteurs ont perçu une originalité stylistique caractéristique, doublée d’une pratique réflexive du polygraphe. Ce rapport particulier d’un auteur à sa langue et à ses mots, mots dont il met sans cesse en branle le sémantisme, légitime l’approche stylistique choisie pour aborder deux romans majeurs, Le Paysan parvenu et La Vie de Marianne. Cette instabilité lexicale sera abordée à travers l’exemple du phénomène de la reprise pour aboutir sur la proposition d’un concept global désignant le traitement sémantique marivaldien.

    Anne-Laure KIVINIEMI : Stylistique pragmatique et écriture des poilus

    Le style étant une propriété générale des discours, il n’y a pas lieu d’exclure d’études stylistiques les textes non littéraires. Bien au contraire, la prise en compte de tels types de textes aux côtés d’écrits littéraires permet de recentrer l’objet de la stylistique sur les modalités de production de sens et de valeur. Les écrits ordinaires permettent de mieux cerner ce qu’est le style dans sa progressivité intrinsèque. L’idée est de montrer l’intérêt de l’étude d’écritures ordinaires en stylistique et de défendre le droit à l’existence du style et de la stylistique au-delà du langage poétique : écriture ordinaire et écriture littéraire se situent non dans un rapport de cloisonnement mais plutôt sur un continuum, si bien qu’il est impossible de discerner la limite entre le domaine de l’une et celui de l’autre.

    Juliette LORMIER : Vers à l’antique et vers syllabiques français : réflexions sur la portée stylistique du rythme

    Les variations de durée vocalique jouent un rôle déterminant dans le dessin rythmique du vers français. Dans une perspective comparative, l’étude de plusieurs exemples de scansions de vers syllabiques, mesurés à l’antique ou accentuels permet d’en témoigner. A partir d’une définition claire de la durée et de la prosodie qui prend en compte, pour s’enrichir, les définitions de la quantité et de la prosodie propres aux Anciens, nous étudierons la portée stylistique des oscillations duratives dans plusieurs vers de Jean-Antoine de Baïf et Jean Racine. Deux questions s’articuleront à notre propos : le cas échéant, pourquoi tenter de faire franchir une frontière linguistique à une forme métrique ? quels apports stylistiques pour le poème ?

    Jérémy NAÏM : Le récit enchâssé, de la poétique à la stylistique

    Dans les années soixante, la poétique poursuivait deux objectifs : l’extension de la linguistique au-delà de la phrase et la recherche de critères formels de la littérarité. Ce second objectif, d’évidence le plus daté, est celui qui donna le moins de résultats. Todorov imaginait déjà une époque – la nôtre – où la poétique serait remplacée par une linguistique de tous les textes. De la poétique à la stylistique, réside donc le glissement d’une époque qui ne veut plus abandonner l’interrogation linguistique sur la littérature. Le récit enchâssé est-il un objet d’étude pour le stylisticien ? La question revient à se demander ce que la stylistique peut dire des unités supra-textuelles que la narratologie a investi dans les années soixante-dix. Pour y parvenir, le stylisticien doit peut-être abandonner le postulat énonciatif de l’enchâssement pour privilégier une lecture séquentielle, telle que la linguistique textuelle l’a développée. Dès lors, son rôle serait d’étudier « l’effet d’enchâssement », c’est-à-dire l’accentuation plus ou moins forte de la différence qu’une séquence marque par rapport à celles qui l’entourent.

    Laelia VERON : Approche rhétorique, linguistique et socio-poétique de la forme littéraire. La stylistique comme étude des « formes-sens »

    Tenter d’établir une démarche stylistique qui dépasse la description techniciste du texte implique de penser le lien entre forme et sens de l’œuvre littéraire. La stylistique, entendue comme approche linguistique du discours, peut alors se nourrir d’une sensibilité historique et sociocritique (telle qu’elle est définie notamment par Duchet). Nous tenterons d’étudier, à partir de l’exemple du trait d’esprit dans la Comédie humaine de Balzac, le fonctionnement pragmatique de cette parole romanesque « à travers l’activité sociale qui [la] porte » (D . Maingueneau). On se demandera également s’il est possible de faire de cette analyse des formes du social dans le texte l’indice d’une vision sociale du monde. Cet article se prononce ainsi pour une stylistique à visée herméneutique, qu’on peut appeler socio-poétique ou socio-stylistique.

     

    BIBLIOGRAPHIE :

    • Claire Badiou-Monferran, La Littéralité des belles-lettres. Un défi pour les sciences du texte, Paris, Classiques Garnier, 2013, et les autres titres de la collection « Investigations stylistiques » chez le même éditeur.
    • Éric Bordas, Georges Molinié (dir.), Style, langue et société, Paris, éd. Honoré Champion, 2015.

    • Laurence Bougault, Judith Wulf (éd.), StylistiqueS ? Rennes, PUR, coll. « Interférences », 2010.

    • Joëlle Gardes Tamine, Pour une nouvelle théorie des figures, Paris, PUF, coll. « L’interrogation philosophique », 2011.

    • Laure Himy-Piéri, Jean-François Castille, Laurence Bougault (éd.), Le Style, découpeur de réel, Rennes, PUR, coll. « Interférences »,2014.

    • Laurent Jenny (éd.), Le Style en acte. Vers une pragmatique du style, Genève, MétisPresses, 2011.

    • Philippe Jousset (éd.), L’Homme dans le style et réciproquement, Aix-en-Provence, PUP, coll. « textuelles », 2015.

    • Cécile Narjoux (éd.), Au-delà des frontières : Perspectives de la stylistique contemporaine, Francfort, Peter Lang, 2012.

    • Philippe Wahl, Michèle Monte, Stéphanie Thonnérieux (éd), Stylistique et méthode. Quels paliers de pertinence textuelle ? Lyon, PUL, collection « Textes & Langue », 2018.

    1Il faut entendre une définition qui ne serait pas trop limitative de ce style d’époque : « insérer la description des styles d’auteur dans deux perspectives plus larges : tout d’abord, l’histoire longue des pratiques esthétiques […] ; ensuite la description des possibilités expressives ouvertes à la langue par le statut discursif et social si particulier de la littérature » (Gilles Philippe et Julien Piat, La Langue littéraire, une histoire de la prose en France de Gustave Flaubert à Claude Simon, Fayard, 2009, p. 37).

    2Voir dans Philippe Jousset, Anthropologie du style. Propositions (Pessac, Presses Universitaires de Bordeaux, 2008), cette phrase programmatique, à laquelle nous souscrivons tout à fait : « les textes ne sont pas des tableaux sous les yeux, ce sont des occasions de pratique qui font partie des modalités d’insertion dans un environnement, de présence au monde, de résonance, d’extériorisation/intériorisation dont nous sommes équipés. » Il s’agit donc de comprendre dans ce mouvement de la stylistique auquel nous adhérons de « comprendre la façon dont la littérature “réplique” à la vie » (p. 18).

  • Dorgelès Houessou

    Dorgelès Houessou, De la retenue en chanson : aspects stylistiques de la fausse pudeur et du détour, article rédigé pour le séminaire 3 de l’AIS, Bouaké, Côte d’Ivoire, sept. 2016, 25 p.

    Dorgelès-Houessou-De-la-retenue-en-chanson-aspects-stylistiques-de-la-fausse-pudeur-et-du-détour.

  • Joël July

    Joël JULY, Transformation de la chanson à texte(s), De La chanson des vieux amants de Jacques Brel (1967) à Sache que je de Jean-Jacques Goldman (1997), article rédigé pour le site de l’AIS, Aix-en-Provence, 2015, 19 pages.

    Joël-July-Transformation-de-la-chanson-à-textes-De-La-chanson-des-vieux-amants-de-Jacques-Brel-à-Sache-que-je-de-Jean-Jacques-Goldman